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Gabon : Olam spécule-t-il sur le Woleu-Ntem ?

Selon l’hebdomadaire « Echos du Nord », le groupe singapourien Olam «vient de lancer une vaste opération de séduction des populations du Woleu-Ntem», en vue d’y développer la culture de l’hévéa. «Mythe ou vaste opération de spéculation foncière ?»

Dans sa livraison du 28 novembre dernier, l’hebdomadaire « Echos du Nord » s’interroge sur les visées du groupe singapourien Olam, qui vient de «lancer une vaste opération de séduction des populations du Woleu-Ntem, en vue de se faire octroyer plusieurs milliers d’hectares de leurs forêts ancestrales» pour y développer la culture de l’hévéa à grande échelle.

Le titre s’étonne de ce que Olam, connu comme l’un des leaders mondial des chaines d’approvisionnement d’aliments et de produits agricoles, puis comme négociant de bois en grumes, en vienne à embrasser bien d’autres secteurs au Gabon. A l’instar de la réalisation de la Zone économique de Nkok, de l’achèvement du projet de zone franche à Port-Gentil. Ce, après s’être lancé dans le palmier à huile à Kango, avec un autre «engagement de réaliser 150 ha de palmier dans les provinces de la Nyanga et de la Ngounié.»

Au moment où le marché international des capitaux est en berne, l’hebdomadaire de demande : d’où proviendra l’argent pour financer cette frénésie d’investissement ? Alors qu’on annonçait, rappelle « Echos du Nord », au moment de ses fiançailles avec le Gabon, un accord d’investissements de 1,536 milliard de dollars US (plus de 850 milliards de FCFA), le groupe singapourien a emprunté 29 milliards de francs CFA à la BDEAC et à Ecobank.

Estimant que la période de maturation de l’hévéa est de 7 ans, que les «cours de l’hévéa sont cycliques [et que] actuellement les producteurs sont sur un cycle haussier qui va inévitablement baisser», « Echos du Nord » déduit que la «campagne» du Woleu-Ntem n’est qu’une opération de spéculation foncière qui permettra à Olam de disposer de forêts primaires avec du bois du bois et des produits ligneux qui seront vendus au prix du marché, permettant ainsi «de substantielles plus value sans mise de départ conséquente».

Les populations de cette province, qui se sont convaincues que l’hévéa appauvrit les terres, préfèrent pratiquer d’autres cultures de rente, à l’instar du café et du cacao, pourraient néanmoins se laisser séduire par l’argent frais proposé par Olam. La paupérisation des populations rurales du Gabon est une sacrée opportunité pouvant permettre de faire passer la pilule et obtenir l’adhésion à un changement des traditions agricoles de cette province. Et l’hebdomadaire de conclure que le projet de plantations d’hévéa annoncé par Olam n’est qu’un prétexte. Le temps tranchera.

Publié le 08-12-2011 Source : « Echos du Nord » Auteur : gaboneco

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