spot_imgspot_img

Enrichissement illicite et peines à géométrie variable

Certains fonctionnaires véreux, indexés pour détournement de deniers publics, se retrouvent très vite en prison, alors que d’autres semblent jouir d’une impunité déconcertante. Avis à la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite.

Jacques Ndong, directeur central administratif et financier (DCAF) du ministère des Eaux et Forêts, a été interpellé et écroué à titre préventif, le 7 février dernier, à la prison centrale de Libreville. Selon sa version des faits qui lui sont reprochés, le reliquat des Fonds communs du personnel de ce département ministériel, 105 millions de francs CFA, qu’il devait placer à la Caisse de dépôt et consignation du Trésor public, ont été subtilisés à son domicile par un membre de sa famille. Les sources judiciaires racontent plutôt qu’il envisageait ouvrir un compte personnel avec cet argent. L’enquête se poursuit.

Un cas quasi similaire a été signalé par la presse au ministère de l’Agriculture, où 180 millions de francs CFA ont été volés dans le bureau du directeur central administratif et financier. Si pour le cas du département des Eaux et Forêts, le ministre est à l’origine de l’action judiciaire, au ministère de l’Agriculture on ne dit ni ne fait rien. Raymond Ndong Sima, ministre en charge de l’Agriculture, en saurait-il plus qu’on ne pourrait le croire ? Mais encore, le DCAF de ce département serait-il un intouchable ?

On note également à l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA) où le nouveau siège à Libreville, d’un coût de 2,1 milliards de francs CFA, a été inauguré le 19 janvier, que la comptabilité de cette structure souffre d’un manque à gagner de 400 millions de francs CFA, subtilisés de manière homéopathique depuis 2010. C’est la nomination, à la mi-février 2012, d’un nouveau comptable, d’origine malienne, qui a permis la révélation du pot aux roses. Les artisans de ce désordre financier détournaient à leur profit, grâce à des fausses écritures comptables, la taxe aéroportuaire payée par les aéronefs en arrêt à l’aéroport de Libreville. Des sources proches du dossier soutiennent que cette pratique a permit l’enrichissement illicite de biens de personnes au siège librevillois de l’Asecna, notamment les précédents dirigeants gabonais de la structure.

Alors que la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite (CNLCEI) a organisé, début décembre dernier, un séminaire sur le thème « Le journalisme d’investigation dans la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite » et que les faits sus cités ont été publiés dans quelques titres locaux, aucune poursuite judiciaire connue n’a été enregistrée contre les fonctionnaires, âpres au lucre et au péculat, du ministère de l’Agriculture ou contre les agents de l’Asecna. Seraient-ils protégés en «haut lieu» ?

Exprimez-vous!

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_imgspot_img

Articles apparentés

spot_imgspot_img

Suivez-nous!

1,877FansJ'aime
133SuiveursSuivre
558AbonnésS'abonner

RÉCENTS ARTICLES