spot_imgspot_img

Jean Eyéghé Ndong, la biométrie, la main tendue de Bongo, le boycott des législatives

Dans un entretien accordé le 26 mars à Markky Edzang Zué de l’hebdomadaire Nku’u le messager, Jean Eyéghé Ndong, le dernier Premier ministre d’Omar Bongo, revient sur la biométrie, le boycott des dernières élections législatives et la main tendue du président Ali Bongo Ondimba.

D’entrée de jeu, l’entretien accordé par Jean Eyéghé Ndong à Nku’u le messager revient sur l’absence de l’Alliance pour le changement et la Restauration (ACR) lors de la dernière déclaration effectuée par la Coalition des partis politiques pour l’alternance (CPPA) à laquelle est affiliée la défunte Union nationale (UN), formation dans laquelle l’ancien Premier ministre occupait les fonctions de vice-président.

Reconnaissant cette absence, Jean Eyéghé Ndong soulign que «les autres membres de l’ACR n’étaient pas là pour des raisons qui leur sont propres», avant d’expliquer que «la politique est un problème d’opportunité et de moment».

Abordant l’objet de ladite déclaration, Jean Eyéghé Ndong qui fustige le fait que le ministère de l’Intérieur veuille travailler tout seul à la mise en application de la biométrie, explique : «Nous disons que le ministère de l’Intérieur ne peut pas s’octroyer la mise en œuvre de la biométrie tout seul», a-t-il fait remarquer avant d’ajouter : «nous disons que la mise en œuvre de cette technique ne peut se faire qu’au sein d’une commission composée de la majorité, de l’opposition et de la société civile. Nous avons interpelé le gouvernement pour lui demander de prendre toutes les dispositions nécessaires à la mise en place de cette commission». Une situation qui fait craindre d’éventuels retards quant aux prochaines échéances électorales.

L’ancien locataire de l’immeuble du 2 décembre conclut à ce sujet que si «la biométrie est mise en œuvre dans les conditions normales, nous irons aux élections», non sans estimer que le boycott par l’opposition des dernières élections législatives a été un succès. «Le boycott des législatives a atteint les 90%. C’est une victoire pour nous contrairement à ce qu’a dit Ali Bongo Ondimba dans l’interview qu’il a dernièrement accordé à Alain Foka de RFI», souligne Jean Eyéghé Ndong.

Poursuivant l’interview, l’ex-élu du 1er siège du 2e arrondissement de Libreville confirme que le projet d’installation des cellules de l’UN à l’intérieur du pays est en préparation, refusant toutefois d’en dire davantage, conscient de ce que son parti est dissout et que le gouvernement pourrait empêcher son essaimage du terrain politique.

Abordant la nomination d’un natif du Woleu Ntem au poste de Premier ministre, que certains qualifient de «changement de paradigmes», l’ancien hiérarque du PDG souligne qu’il ne s’agit d’«un faux débat », le président de la République ayant le droit de nommer qui il veut à ce poste sans tenir compte de ses origines, pourvu simplement qu’il soit un Gabonais. Ce qui lui fait dire que «le peuple gabonais attend que le gouvernement s’occupe de ses problèmes : route, santé, éducation, logement (…) mais également que le gouvernement s’occupe des grands problèmes économiques du pays (…) Raymond Ndong Sima est un Gabonais. Nous n’allons pas juger son action aujourd’hui. Attendons de voir ce que lui et son équipe vont faire».

La question des biens mal acquis qui a encore fait couler beaucoup d’encre et salive ces temps derniers, n’a manqué dans le questionnaire de Markky Edzang Zué. À ce sujet, Jean Eyéghé Ndong réitère qu’il sait «pour avoir été Premier ministre sous Omar Bongo, qu’il donnait de l’argent à ses amis européens, africains etc. (…) Ce que Jocktane a dit c’est ce que tous les Gabonais savent».

Markky Edzang Zué a également abordé la question de la main tendue du président Ali Bongo Ondimba, au sujet de quoi l’ancien chef du gouvernement assure qu’il n’a pas souvenance qu’Ali Bongo leur aie tendu la main, avant de préciser, en rapport avec André Mba Obame, que celui-ci n’est pas en exil. «Il suit une rééducation en France, après avoir subi une opération chirurgicale en Afrique du Sud. En tant que responsable politique, il prend des contacts avec ceux qui veulent bien le recevoir. Le moment venu André Mba Obame rentrera au Gabon», a tranché le sociétaire de l’UN.

Les élections présidentielles en France et la question de la coopération entre le Gabon et l’hexagone ont également été abordées. Jean Eyéghé Ndong s’est montré convaincu de ce qu’après la présidentielle française, «les relations franco-gabonaises vont s’améliorer ». L’ancien Premier ministre souligne que ces relations «sont mauvaises jusque-là parce qu’en dessous, il y a quelque chose de mafieux».

Enfin, l’ancien Premier ministre et le dernier de la longue liste de ceux qui sont passés à ce poste sous l’ère Omar Bongo Ondimba croit que l’Union nationale sera un jour réhabilitée. «Nous le pensons parce qu’on ne peut pas faire le mal continuellement».

Read more: https://gabonreview.com/blog/jean-eyeghe-ndong-la-biometrie-la-main-tendue-de-bongo-le-boycott-des-legislatives/#ixzz1qK557pUg

Exprimez-vous!

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_imgspot_img

Articles apparentés

spot_imgspot_img

Suivez-nous!

1,877FansJ'aime
133SuiveursSuivre
558AbonnésS'abonner

RÉCENTS ARTICLES