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Destruction des marches anarchiques: Hermann Kamonomono, membre de l’American Planning Association recommande des mesures d’accompagnement

En réaction à une dépêche publiée hier sur notre site relative à la destruction des marchés anarchiques ce week-end par les autorités municipales de la commune de Libreville, Hermann Kamonomono (compatriote gabonais), membre de l’influente American Planning Association (Association Américaine des Planificateurs Territoriaux), a déclaré à ce sujet que « La destruction des marches anarchiques est un mal nécessaire qui se doit d’être traité avec des mesures d’accompagnement ».

Selon notre compatriote : « Dans toute opération de déguerpissement, le recasement et/ou le dédommagement sont des conditions pré-requises et ce dans le but de réduire l’impact social négatif mais aussi dans le cas des marchés spontanés l’impact économique de l’arrêt brusque d’une activité génératrice de revenus par les concernés, pour la plupart des compatriotes économiquement faibles ».

« Nous sommes face a un quadruple enjeu: celui de formaliser le secteur informel, celui de créer des conditions propices a une urbanisation dans les normes de nos villes mais d’autre part celui de préserver une activité des ménages à faibles revenus et de lutter efficacement contre l’occupation anarchique de l’espace publique dans nos villes. La destruction systématique d’un marche spontané ne règle pas définitivement le problème », poursuit-t-il.

« La démarche doit être participative. Il faut que la mairie en partenariat avec les associations des femmes commerçantes trouvent un terrain d’entente. Il ne s’agit pas de clamer l’autorité de l’Etat ou de recourir à une déclaration d’utilité publique ou simplement d’appliquer une loi régissant le régime d’occupation des espaces publiques. Il faut comprendre le problème à la source : Le choix du site au détriment d’un autre. Nous avons des exemples à Libreville où des commerçants refusent d’occuper un marche construit par la mairie et s’accrochent à un espace spontané. On a donc un problème de localisation et de programmation des équipements urbains. Nous avons tendance a parachuter des équipements dans une portion de terre disponible sans s’assurer que le site est approprie a ce type d’équipement », souligne –t-il.

Cet aménagiste-urbaniste résidant aux Etats-Unis, dit ne pas être un sympathisant de l’occupation anarchique d’un quelconque espace publique ou privé mais soutient avec vigueur que la spécificité de nos villes offre un challenge qui surpasse l’application de l’autorité de l’Etat.

« L’étalage urbain spontané est un phénomène qui sévit même dans les villes les mieux urbanisées au monde. La mise sur pieds régulée de marchés hebdomadaires, l’accroissement de la capacité d’accueil des marches décemment localisés et la création des marchés spécialisés (marches de légumes, de poissons…) dans chaque commune sont des solutions envisageables. La mairie doit donc prévoir des alternatives avant de procéder à un déguerpissement sinon les mêmes causes produisant les mêmes effets, ces mêmes déguerpis reviendront occuper le même espace des que les engins ont disparu », soutient M. Kamonomono.

Pour lui, les mairies ont donc un choix à faire : continuer à jouer au chat et à la souris ou régler définitivement ce problème.

Source: Hermann Kamonomono

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