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Lutter efficacement contre la traite des femmes et des enfants

– La rapporteuse spéciale des Nations unies, Joy Ngozi Ezeilo, a tenu hier au siège du Programme des Nations unies pour le Développement (Pnud) une conférence de presse, sur le problème de la traite des êtres humains, en particulier des femmes et des enfants, présente au Gabon.

Lutter efficacement contre la traite des êtres humains, en particulier celle des femmes et des enfants, est l’objectif que se sont assigné les Nations unies (Onu) par la voix de son rapporteur spécial, Joy Ngozi Ezeilo, qui a tenu hier au siège du Programme des Nations unies pour le Développement (Pnud) une conférence de presse afin d’enrayer ce phénomène grandissant présent dans notre pays.

Cette rencontre qui a vu la participation de la société civile a été, pour Mme Joy Ngozi Ezeilo, l’occasion de faire le point sur les différentes rencontres qu’elle a eues avec les autorités gabonaises, les victimes de la traite et autres d’une part, et de présenter le rapport détaillé contenant les conclusions et recommandations de la 23ème session du Conseil des Nations Unies aux droits de l’homme, d’autre part.

En effet, lors de sa visite des centres de refuge de Libreville où les victimes de la traite sont prises en charge, y compris d’autres directions importantes qui ont un lien avec ce phénomène, la mandatée de l’Onu a relevé un certain nombre de manquements. Notamment les mauvaises conditions d’évolution des personnes ayant subi la traite dans ces centres.

Outre cette visite, la rapporteuse spéciale de l’Onu a fait remarquer aux plus hautes autorités gabonaises un certain nombre de choses. Pour elle, la République gabonaise est un pays de destination et de transit pour les personnes au sein de la région, à savoir l’Afrique de l’Ouest et du centre. Les garçons et les filles âgés de plus de 18 ans en provenance du Bénin, du Mali et du Togo sont attirés vers ce pays qu’ils considèrent comme l’un des pays les plus riches de la sous région et font l’objet de trafic.

De ce fait, Mme Joy Ngozi Ezeilo a notifié que ‘’les causes profondes proviennent de la pauvreté et des pratiques traditionnelles, surtout en Afrique de l’Ouest, qui consistent à envoyer les enfants vivre avec les parents éloignés.

Aussi, a-t-elle noté, entre autres, l’absence de sensibilisions et de connaissances suffisantes sur la traite des personnes, au-delà de la traite des enfants pour le travail forcé, les autres traites ne sont pas couvertes. Sans oublier que le problème de la collecte des données fait en sorte qu’il n’y ait pas de données nationales fiables pouvant permettre de déterminer les formes et manifestations tendances de la traite. Ce qui signifie qu’il est difficile de comprendre ou même cerner l’ampleur du problème qui, en réalité, peut être sous-estimé.

Elle a, par la même occasion, déploré le fait qu’il n’y aurait pas de poursuites judicaires, de la part de la Cour criminelle, contre ces trafiquants. Ce qui contribue donc à l’impunité dont jouissent ces derniers dans le cadre de leurs opérations.

Au titre des recommandations, Mme Joy Ngozi Ezeilo a demandé au gouvernement gabonais d’assurer une application complète en conformité avec le protocole de Palerme, qu’il a ratifié et qui exige que les gouvernements prennent des mesures efficaces et complètes pour prévenir et lutter contre la traite des personnes, et surtout d’accélérer le processus de révision de la loi 9-2004.

De plus, pour elle le gouvernement devrait utiliser comme modèle la définition du Haut Commissaire pour les Droits de l’homme et appliqué ces principes sur ces droits. De même, les autorités compétentes doivent mener une étude nationale en collaboration avec les agences des Nations unies qui permettrait de faire des interventions basées sur des faits.

Tout comme il serait judicieux, a-t-elle précisé, de mettre en place un système de collecte de données exhaustives sur ce phénomène. De ce fait, la création d’un bureau de rapporteur national indépendant comme agence focale, créé en vertu de la loi, et qui aura pour missions spécifiques de mettre en œuvre, de suivre et d’évaluer les activités visant à lutter contre ce phénomène, s’avère nécessaire. Sans oublier que plusieurs autres recommandations contenues dans son rapport final ont été livrées au cours de la conférence par cette dernière, en vue de faire face à la traite des personnes au Gabon.

Finalement, la rapporteuse spéciale a félicité tous les efforts consentis jusque-là par les pouvoirs publics, et ce à tous les niveaux, afin d’enrayer définitivement ce phénomène qui est aujourd’hui comparable à l’esclavage moderne.

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