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Compétition motonautique : ce qu’en pensent les Gabonais

En prélude à la compétition internationale motonautique Class 1 offshore que le Gabon va abriter du 12 au 14 juillet prochain, la découverte de ces bateaux hautement technologiques, devant concourir sur les eaux gabonaises, a commencé à Gabon Expo de Libreville

Selon les organisateurs, ce sera la première fois qu’une compétition motonautique Class 1 offshore se déroulera en Afrique. Alors que les préparatifs vont bon train, piétons et automobilistes de passage devant la barrière de Gabon Expo se posent énormément de questions au regard de l’arsenal en cours de déploiement. Toutes choses qui ont motivé le micro-trottoir ci-après sur cet évènement que certains mettent dans la lignée de la Coupe d’Afrique des nations football et du New York Forum Africa. Deux événements organisés par le Gabon qui ont davantage contribué à faire parler du pays. «Mais avec quelles retombées?», s’interroge un infirmier.

«Ce sport est un sport de luxe. Un sport des hommes riches. Pour nous les pauvres qu’est-ce que ça apporte. On voit bien que les gars qui déballent leur colis-là sont pleins aux as. Qu’est-ce que cette course qui va se tenir très loin du gars d’Atsibé-Ntsos peut bien avoir comme retombées pour le Gabon?», a essayé de comprendre cet infirmier qui attendait un taxi en face du ministère des Affaires étrangères. À sa suite, une dame qui hélait depuis une bonne vingtaine de minutes des taxis en partance pour le carrefour Nzeng-Ayong, s’est étonnée d’entendant parler de cette organisation. «Il y a des problèmes de transport et un tas d’autres problèmes dans notre pays. On les laisse et on s’occupe toujours des choses qui ne regardent pas le petit peuple. Qui de nous ici (les personnes qui attendent le taxi) pourra gagner quelque chose avec cette course?», a-t-elle lancé.

Pour certains, cette compétition s’inscrit, comme la CAN 2012, la Tropicale Amissa Bongo Ondimba, dans une logique de promotion du Gabon. Elle devrait davantage contribuer à faire du Gabon une destination importante pour des événements internationaux, en particulier vers les pays du Golfe et asiatiques qui sont fascinés par ces “Grands Prix” de Formules 1 des mers.

«Il ne faut reconnaître que de tels événements permettent de faire mieux connaître le Gabon. L’eau fait partie des richesses du Gabon et c’est l’une des manières de l’exploiter. Si ça réussi parce que c’est le Gabon qui a organisé, la prochaine fois, d’autres voudront le faire d’eux-mêmes. Il faut bien un début à tout», pense l’une des personnes affectée à la préparation de l’événement à Gabon Expo.

«Il ne faut pas que les Gabonais soient trop pessimistes. Nous n’allons pas rester en arrière lorsque les autres avancent. Il a fallu attendre 2012 pour organiser une petite CAN alors que le Cameroun à côté l’avait fait en 1972. Il faut qu’on apprenne à se dire qu’il s’agit d’un déclic», a déclaré un autre membre de cette équipe active à Gabon Expo.

Ce qui reste certain, c’est que des détracteurs de cet organisation estiment qu’une course cycliste, un meeting d’athlétisme, un championnat de basket et autres sports pratiqués au Gabon peuvent, au mieux,permettre une réelle participation des gabonais, aussi bien chez les sportifs que dans le public. Toutes choses aux antipodes d’une discipline qu’ils trouvent très dangereuse, qui coûte excessivement chère et qui ne colle pas du tout avec l’image environnementaliste que tente de déployer le président partout où il se rend.

Ajoutons à cela que la surprise est totale face à un événement présenté comme majeur mais dont personne n’avait entendu parler jusqu’à l’arrivée des camion, 6 jours avant la course. Qui a décidé cela ? Avec quels moyens ? Depuis combien de temps ? Et dans quel but ? Autant de questions qui, développées un peu plus tôt par les organisateurs, auraient sans doute fait taire les critiques, ou du moins les auraient rendues moins acerbes. Une grande course de renommée internationale, telle qu’elle nous est maintenant présentée par la présidence, risque bien d’être ressentie comme un caprice de la Jet Set librevilloise, payée sur des fonds publics, dont certains ne peuvent s’empêcher de dire qu’ils auraient été plus utiles ailleurs.

du 12 au 14 juillet 2012, 12 bateaux bimoteurs, d’une puissance jusqu’à 1700 chevaux, V8 et V12, participeront à ce Grand Prix du Gabon que les organisateurs espèrent pérenniser dans les années qui viennent. Voir « Bruit et fureur sur les eaux de l’estuaire du 12 au 14 juillet » pour plus de détails.

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