spot_imgspot_img

Le «non» des Architectes à l’ANGT

Le lancement par l’Agence nationale des grands travaux (ANGT) d’un concours national d’architecture sur la réhabilitation de la salle des banquets et la transformation du palais des spectacles de la Cité de la démocratie en immeuble de bureaux, a fait monter au créneau l’Ordre gabonais des architectes (OGA) qui s’oppose à ce projet.

Dans une communication publiée ce 30 juillet dans le quotidien Gabon Matin et adressée à Henri Ohayon, directeur général de l’ANGT, Désiré Méfane, Gaston Lira, Théophane Babia, Bernard Dieudonné Mavoungou, Jean-Pierre Maïssa, Thierry Okengué, Erichk Mauro et Jean Noël Ngokouba, membres de la Commission ad hoc de l’OGA, ont égrené les motivations de leur position.

En effet, l’Ordre constate que les trois bâtiments en présence sur le site (Palais des congrès, palais des banquets et palais des spectacles) forment un ensemble organique fonctionnel et complémentaire de très grande valeur architecturale ; mais aussi, que le Palais des spectacles de la Cité de la Démocratie, avec ses 1 200 places est, depuis près de 40 ans, la seule et principale salle de type théâtre multifonctionnel au Gabon et plus particulièrement à Libreville, dans un environnement urbain qui a vu sa population multiplier par 10.

«Malgré les années d’incurie, d‘absence d’entretien approprié, on peut encore observer la grande qualité d’exécution et de tenue de la structure mixte en béton armé et en acier qui n’a pas été altérée. L’harmonie des proportions du foyer et de la grande salle, la qualité des revêtements en marbre précieux polychromatiques, les panneaux monumentaux ouvragés en bois du pays… forment un ensemble original qui doit être restauré. Le comble serait de le dénaturer pour en faire un banal bâtiment bureaux, alors que l’espace environnant appelle plutôt à être densifié architecturalement», explique les architectes.

«Sur un aspect patrimonial, ces bâtiments sont témoins de l’histoire de notre pays et de notre continent pour avoir été réalisés pour les assises de l’OUA en 1977. Ils s’inscrivent dans une période remarquable de production de grands équipements urbains structurants. Quarante ans plus tard, on s’attendait plutôt à une continuation du développement des équipements, plutôt qu’à une réduction de ceux-ci notamment pour l’inopportune proposition d’ériger, à l’intérieur du volume du palais des spectacles, un immeuble de bureaux, et de supprimer l’unique palais des spectacles de notre pays», poursuit le texte.

Suite à ces constats, l’OGA a émis des «propositions évidentes»dictées par la prise de «mesures conservatoires du patrimoine architectural du Gabon». A ce titre, les architectes invitent le patron de l’ANGT à trouver un autre site dans l’enceinte de la Cité de la Démocratie pour les besoins de la construction d’un immeuble de bureaux, à réhabiliter l’ensemble des trois bâtiments dans les règles de l’art, en conservant les programmes initiaux.

Le cri d’alarme de l’Ordre des architectes sera-t-il entendu par Henri Ohayon ?

Exprimez-vous!

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_imgspot_img

Articles apparentés

spot_imgspot_img

Suivez-nous!

1,877FansJ'aime
133SuiveursSuivre
558AbonnésS'abonner

RÉCENTS ARTICLES