La célébration de la fête de l’Indépendance à l’Intérieur du pays est depuis quelques années l’affaire des seules autorités administratives et politiques, au point de priver les populations de moments de réjouissance comme c’est le cas à Franceville où même les ‘feux d’artifices’ sont réservés aux invités du Gouverneur à la Soirée Gala.
Le défilé puis la soirée gala offerte par le Gouverneur Bertrand Moundounga, c’est tout ce qu’il y a à retenir de la célébration du cinquante-deuxième anniversaire de l’indépendance du Gabon à Franceville dans la province du Haut-Ogooué.
Quelques décorations certes, des discours aussi mais rien pour égayer les populations. La fête républicaine est devenue à Franceville une fête simplement institutionnelle qui ne fait des heureux que parmi les autorités administratives et politiques de la province invitées à prendre place à la table du Gouverneur.
Dans la soirée du 17 août de cette année, devant le gouvernorat, de centaines de personnes dont une majorité de jeunes ont trouvé une place pour attendre les feux d’artifices. Pendant plus d’une demi-heure, le ciel noir de la capitale altogovéenne a été illuminé de feux aux couleurs joyeuses. Mais dans la foule amassée et interdite d’accès à la résidence, c’est plutôt la colère et l’amertume. « On aurait voulu que le portail soit ouvert et que tous ceux qui veulent, entrent et fêtent avec le gouverneur », a expliqué un jeune garçon. « C’est la fête de qui finalement ? Pourquoi même le feu d’artifice que le Président a envoyé est enfermé là-bas, alors qu’il y a la Place de l’Indépendance ? », ajoute un autre jeune mécontent. Puis, il y a Pierre qui rappelle, les yeux fixés sur les invités qui rentrent à compte-gouttes dans la résidence du gouvernorat: « j’ai soixante-trois ans, à l’époque de Léon Mba jusqu’en 1980 et même 1990, le 17 août, l’Etat faisait tout pour faire boire et manger les gens. Aujourd’hui, il fait tout pour faire plaisir à ceux qui ont de quoi s’offrir une vraie fête avec leur argent ».
A l’intérieur, les feux d’artifices ont un autre éclat. Une fois les feux terminés, la soirée festive commence. Des groupes de danses locales et cubaines donnent d’autres couleurs à l’événement. Mais devant le mécontentement des populations qui ont vu ainsi la fête s’arrêter avec la nuit, Bertrand Moundounga n’a pas voulu réagir, refusant ainsi d’accorder une interview à nos reporters.
