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Tout ce qu’il faut savoir sur Olam Gabon par Olam Gabon

Visite de la plantation d’Okok par le président Ali Bongo, diversification des projets, montants des investissements, interaction avec les populations et les PME locales, développement durable, stratégie globale au Gabon, Théophile Ogandaga, coordonnateur général pour Olam Gabon de la Zone économique spéciale de (ZES) de Nkok, répond aux questions de Gabonreview.

Gabonreview : Le Président Ali Bongo a visité, le 20 août dernier, votre site d’Okok à 27 km de Bitam. De quoi a-t-il été question ?

Théophile Ogandaga : Le président de la République, S.E. Ali Bongo Ondimba, nous a fait l’honneur de visiter la plantation d’hévéa en cours de réalisation pour s’enquérir de l’état d’avancement et des conditions de mise en œuvre de ce projet qui participe à la concrétisation de la stratégie de développement du «Gabon Emergent» qu’il a définie et sur la voie de laquelle le pays avance. Cette visite est un geste fort, de soutien et d’encouragement pour accélérer les travaux de réalisation de ce projet. C’est un réconfort important pour notre filiale Olam Rubber Gabon qui traversait des doutes suscités par une controverse qui à la longue pouvait démobiliser nos équipes.

Projet agricole à Kango, projet agricole dans la Ngounié, Zone Économique de Nkok, projet Fertilizer à l’ile Mandji et maintenant projet hévéicole dans le Woleu-Ntem. Pouvez-vous faire le point sur le niveau d’avancement de ces différents projets ?

Les différents projets sur lesquels nous travaillons progressent normalement. Il faut noter que le niveau d’avancement diffère d’un projet à l’autre, en raison essentiellement de leur période de démarrage qui n’est pas le même et de leur degré de complexité.

Sur la plantation de Kango qui à terme couvrira une superficie totale de 7 500 hectares, nous avons démarré les travaux en 2011 et avons déjà 2 500 hectares de palmiers qui sont plantés tandis que 1 370 autres hectares ont été préparés et sont prêts à être plantés. La pépinière compte environ 1 000 700 jeunes pousses. Au total, 915 employés travaillent en ce moment sur cette plantation qui aura besoin au total d’employer 1 100 personnes.

Sur la plantation de Mouila dont la superficie totale s’élève à 42 500 hectares, nous avons démarré les travaux cette année et nous employons 374 travailleurs. La préparation des terres en vue du démarrage de la plantation commencera à la fin de ce mois. A terme, la plantation emploiera 4 075 personnes. La pépinière représente 25 hectares et compte plus de 1 400 000 jeunes pousses. A ce jour, nous avons déjà investi sur les deux plantations 62 milliards de F CFA par rapport à un investissement total prévu de 394 milliards de F CFA

S’agissant du projet de développement de la plus grande plantation d’hévéa du pays sur 28 000 hectares et la construction d’une usine de transformation de caoutchouc à Bitam et Minvoul, les travaux ont démarré cette année et nous employons actuellement 833 personnes. 85 hectares ont été défrichés et préparés. La pépinière couvre une superficie totale de 40 hectares et compte environ 650 000 jeunes pousses. A ce jour, nous avons investi 5,5 milliards de F CFA sur un investissement total estimé à 91,5 milliards de F CFA.

Pour le projet de construction d’une usine d’engrais à base d’urée dans la Zone Economique Spéciale de Mandji et d’une capacité de production de 1,3 millions de tonnes par an : à l’issue du processus d’appels d’offre, nous avons sélectionné la société Technip pour mener à bien les travaux d’ingénierie, d’achat et de construction (EPC). Les diverses études sont terminées ainsi que le défrichage du terrain. Nous allons bientôt entreprendre les travaux de viabilisation du terrain avec notamment les opérations de dragage et de remblaiement de la plateforme. Le montant des investissements opérés à ce jour s’élève à près de 17 milliards de F CFA sur un investissement total estimé à 750 milliards de F CFA.

Concernant le projet de développement de la Zone Economique Spéciale (ZES) de Nkok d’une superficie de 1 126 hectares : celui-ci a démarré en 2010 avec les travaux d’aménagement de la phase I (450 hectares) qui arrivent à leur fin en septembre 2012. En effet, la construction des infrastructures (routes, canalisations) est terminée à 90%, celle des équipements utilitaires (électricité, eau) à 80% et la construction des bâtiments à 90%.

Les travaux d’aménagement d’une voie maritime reliant le port d’Owendo à la ZES de Nkok afin de renforcer l’accessibilité de celle-ci a démarré il y a quelques mois avec l’étude d’impact environnemental et social. Le montant des investissements relatif aux travaux d’aménagement de la ZES de Nkok s’élève à ce jour à plus de 110 milliards de F CFA. Près de 60 investisseurs se sont engagés à y développer des activités économiques. Certains ont d’ores et déjà démarré les travaux de construction de leurs unités de production.

S’agissant du projet de développement de la Zone Economique Spéciale de Mandji : les travaux d’aménagement ont démarré cette année avec les études d’impact environnemental et social (EIES) qui sont en cours de réalisation. Les travaux de défrichage de la Zone Industrielle devraient démarrer juste après la validation de l’EIES.

Les différents sites qui vous ont été attribués par le Gouvernement abritent aussi les populations locales et constituent les terroirs sur lesquels elles organisent leurs différentes activités : quels rapports entretenez-vous avec ces populations ? Que proposez-vous à ces populations comme alternatives ? Quels avantages tireront-ils de vos projets ?

Le Groupe Olam a développé une ambitieuse politique de responsabilité sociale des entreprises (RSE) en vue d’assurer, partout où il opère, un cadre de vie et de travail durable aux communautés auprès desquelles il travaille. Au Gabon, Olam mène tous ses projets selon une approche de Développement durable prenant en compte à la fois les aspects économiques, sociaux et environnementaux qui nous conduisent nécessairement à entretenir avec les populations locales des relations cordiales, empreintes de respect, d’égalité et basées sur le principe du consentement informé.

Concrètement, nous avons établi ce type de relations avec les communautés des villages situés d’abord près de la plantation de palmier à huile de Kango et récemment près de celle de Mouila lorsqu’il s’est agi de mettre en place le Consentement Libre, Informé et Préalable (Clip). C’est un contrat signé entre Olam et les communautés locales après consultation de celles-ci et dont l’exécution est suivie et contrôlée par le Préfet du département.

Sur le plan social Olam s’est engagé à mener de nombreux chantiers sociaux autour des projets pour permettre aux communautés locales de tirer profit des projets réalisés à proximité de leur village. Ce qui permettra d’améliorer l’accès aux services sociaux de base. Pour cela, nous comptons mettre en place les réalisations suivantes : la création à l’horizon 2022 de 26 000 emplois ; la construction de 11 800 logements, de 37 centres de santé et de 20 écoles ; l’électrification des villages avec 1 500 panneaux solaires ; l’adduction d’eau potable avec 600 forages ; le soutien à l’agriculture de subsistance : 30 000 hectares de plantations villageoises sont prévus et des potagers pour nos travailleurs.

D’ores et déjà, près d’une vingtaine de forages de puits d’eau ont été réalisés dans des villages situés à proximité de la plantation d’hévéa de Bitam et nous avons procédé à l’installation de panneaux solaires pour l’électrification de villages situés près de la plantation de palmier à huile de Kango. Toutes ces réalisations participent à l’amélioration des conditions de vie des communautés villageoises situées autour de nos projets.

Olam avait promis donner du travail aux entreprises gabonaises, par la sous-traitance. Plusieurs Gabonais ont même acheté des véhicules dans la perspective des marchés promis. Quel bilan pouvez-vous faire aujourd’hui de la collaboration entre votre société et les PME gabonaises?

Pour l’exécution de tous nos projets, nous avons besoin d’entreprises disposant de moyens humains, matériels et financiers suffisants pour réaliser leurs missions selon les meilleures normes de qualité, dans les délais impartis et pour un coût total compatible avec l’enveloppe budgétaire arrêté d’un commun accord.

Le bilan de notre collaboration avec les PME gabonaises est positif même si nous pensons qu’il y a de la place pour une amélioration significative de ce bilan. En effet, les sociétés qui nous accompagnent dans l’exécution de tous nos projets, notamment dans la sous-traitance, sont en grande majorité des sociétés de droit gabonais. Cependant, l’expérience a montré que de nombreuses PME sont confrontées à des problèmes d’insuffisance de fonds de roulement et aussi d’expertise lorsqu’il s’agit de travaux nécessitant des qualifications pointues.

On évoque, à votre sujet, le RSPO (Roundtable on Sustainable Palm Oil). Ce mécanisme de certification qui garanti la durabilité n’est valable que pour l’huile de palme. Qu’en est-il pour l’hévéa, allez-vous appliquer pour l’hévéa les principes établis pour l’huile de palme ?

En effet, en ce qui concerne le palmier à huile, Olam s’est engagé à obtenir l’accréditation puis la certification RSPO. Pour y parvenir, de nombreuses exigences doivent être remplies : conformité aux lois locales, évaluation des impacts environnementaux et sociaux, identification des territoires de grande valeur au plan de la conservation, obtention du Consentement Libre et Informé des Populations, concertation publique et certification externe.

La plantation d’Awala, à Kango, a passé avec succès ce processus en janvier 2011 et Olam Palm Gabon est devenue membre de la RSPO.

Bien qu’une telle norme environnementale n’existe pas encore au niveau de l’hévéa, nous travaillons à la création d’une norme Olam de durabilité pour le caoutchouc. Celle-ci a été développée conformément aux meilleures pratiques des normes reconnues, telles que les principes et critères du Forest Stewardship Council (FSC), les enseignements tirés de notre expérience dans l’huile de palme avec la norme RSPO, ainsi que les domaines-clés d’attention et les principes de la charte de qualité de vie d’Olam.

D’un point de vue purement écologique, il est établi que l’hévéa abrite des parasites qui détruisent la flore avoisinante ou empêche aux autres plantes de se développer. Concrètement que compte faire Olam à ce sujet ?

L’hévéa est cultivé depuis 140 ans à présent et les chercheurs ont analysé le phénomène et ont trouvé des parades. Nous travaillons déjà en collaboration avec le Cirad en France et des laboratoires scientifiques malaisiens réputés.

Notre objectif permanent est de concilier l’exploitation de l’hévéa et le développement durable en général et plus particulièrement de minimiser les impacts qui sont identifiés sur l’environnement. Pour cela, nous nous engageons notamment à adopter les meilleures pratiques agricoles, comprenant les techniques de gestion des sols et des parasites ; à apporter une contribution positive à la protection de la biodiversité tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du site.

En novembre 2010 à Singapour, Olam a signé avec l’État gabonais un contrat de 1,536 milliards de dollars pour ses projets au Gabon. Il avait été conclu qu’Olam apporterait une participation propre à hauteur de 80 %. Quelle évaluation peut-on faire de cette collaboration aujourd’hui ?

Le Groupe Olam a établi en 2010 avec le gouvernement gabonais un partenariat stratégique de type gagnant-gagnant, basé sur des accords de développement de plusieurs projets comprenant, des Zones Économiques Spéciales, des plantations de palmier à huile et d’hévéa et une usine d’engrais. Le taux de participation de chacun des deux partenaires varie d’un projet à l’autre. Le financement de tous ces projets se fait, pour partie, sur fonds propres, proportionnellement au taux de participation de chaque actionnaire, et pour l’autre partie, à travers des financements obtenus auprès de bailleurs de fonds nationaux et internationaux.

Nous sommes satisfaits du partenariat stratégique ainsi établi avec le gouvernement gabonais. Non seulement celui-ci apporte sa contribution financière en tant qu’actionnaire pour la réalisation de nos projets communs, mais il met également tout en œuvre pour créer un environnement des affaires propice aux investisseurs.

Zones franches, hévéaculture, palmeraies, usine à engrais, transformation du bois. Comment Olam explique-t-il la cohérence de tout ce déploiement ? Autrement dit quelle stratégie Olam développe-t-il au Gabon ?

Le Gabon est reconnu dans le monde entier pour être un havre de paix et de stabilité politique et social dans une Afrique souvent ravagée par les guerres civiles, les coups d’états et les insurrections de tous genres. C’est aussi un pays qui dispose d’abondantes ressources naturelles. Tout ceci constitue pour un pays des atouts importants pour attirer et sécuriser des investissements sur le long terme.

De plus, le Gabon s’est résolument engagé sur la voie d’une ambitieuse politique de réformes. Longtemps dépendant de ses exportations de matières premières, principalement du pétrole, du manganèse et du bois, le Gabon est aujourd’hui déterminé à diversifier son économie.

C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre le choix du Gabon par le Groupe Olam. En effet, l’un des éléments clés de notre stratégie à long terme est d’investir sur des cultures porteuses dans des pays qui possèdent un environnement compétitif dans ce secteur. Nous estimons que le Gabon est un des pays les plus compétitifs pour investir dans les plantations du fait de la disponibilité des terres, de la qualité du sol, des conditions agro-climatiques et grâce au soutien sur le long terme et aux avantages fiscaux offerts par le Gouvernement Gabonais pour des projets de cette envergure.

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