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Faustin Boukoubi : «Oui, il y a une crise politique, une crise de l’opposition»

Le Secrétaire général du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), Faustin Boukoubi, a participé, le jeudi 6 septembre 2012 soir sur Gabon Télévision, à une émission sur le thème «Le PDG face au contexte politique actuel». Occasion pour lui de se prononcer sur la crise, dénoncée par certains acteurs politiques et associatifs pays, et sur l’opportunité d’une conférence nationale.

Alors qu’ils attendaient le communiqué final du Conseil des ministres du jeudi 6 septembre 2012, les téléspectateurs ont plutôt été surpris par cette émission inattendue de plus de 2 heures. Ce d’autant plus que ses producteurs l’annoncent habituellement avant diffusion par de spots répétitifs. Mathieu Koumba, le présentateur principal de l’émission, s’est cependant excusé de cette programmation inopinée en parlant de la difficulté à obtenir l’adhésion des invités ciblés.

Pour l’occasion, «La Grande interview», émission de Gabon Télévision, la principale chaîne de télévision nationale, s’articulait autour du thème «Le PDG face au contexte politique actuel». Ce qui a offert à Faustin Boukoubi, secrétaire général du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), l’opportunité de décliner sa lecture de l’actualité politique et sociale au Gabon.

Deux points forts auront marqué l’intervention du Secrétaire général du parti au pouvoir. Notamment, la crise, ressassée par l’opposition, que traverserait le Gabon et l’opportunité d’une conférence nationale dans le pays.

Au sujet de la crise dans le pays, le cacique du PDG a répondu: «Si ça peut faire plaisir à ceux qui voudraient voir s’instaurer le chaos au Gabon, je me permettrais de donner une réponse double. A la fois affirmative et négative », a-t-il dit avant de poursuivre, «Oui, il y a une crise politique, mais une crise politique de l’opposition gabonaise. Le Gabon souffre de l’absence d’une opposition crédible. Il faut effectivement au pouvoir un contrepoids. Un contrepoids cohérent, un contrepoids crédible, un contrepoids constructif qui un projet de société qui constituerait l’alternative au pouvoir en place».

Poursuivant sa thèse, Faustin Boukoubi a indiqué : «Maintenant, quand vous regardez la classe politique gabonaise, force est de constater que l’opposition bat de l’aile. Raison pour laquelle lorsqu’on organise une élection comme celle des législatives que nous venons de vivre, eh bien, on arrive à un raz-de-marée du Parti démocratique gabonais». Pince-sans-rire, le hiérarque du PDG a indiqué, un tantinet absurde : «Nous en souffrons, nous aussi. Parce que nous aimerions bien en avoir des adversaires crédibles en face. Or, nos propositions, surtout depuis la disparition de monsieur Pierre Mamboundou, que Dieu ait son âme, l’opposition a un peu tendance à aller dans tous les sens.»

«Vous avez encore quelques vrais opposants, quelques opposants qui méritent une attention. Mais pour le reste, comme vous l’avez si bien dit, le PDG a fabriqué une opposition factice. Une opposition qui est là peut-être parce que la donne personnelle a changé. Ils étaient les grands dirigeants du Parti démocratique gabonais, les grands dirigeants de ce pays, le peuple les connait. Certains étaient considérés par le peuple et par l’ensemble des médias comme étant des intrigants. La communauté internationale les connaît et sait très bien que ces personnalités gabonaises ne méritent pas de crédit. A partir de là, quelle considération voulez-vous que le peuple leur accorde? Quel contre poids peuvent-ils apporter ?», a-t-il interrogé.

Pour compléter son argumentation, l’administratif du parti fondé par feu Omar Bongo Ondimba a déclaré : «Je dis également que le Gabon n’est pas en crise politique. C’est l’autre réponse. Une crise politique supposerait le blocage des institutions. Aujourd’hui, nous venons d’assister à la rentrée parlementaire, les députés sont en place, les sénateurs travaillent, le corps judiciaire travaille, le Conseil économique et sociale vient encore de mettre en place sa nouvelle équipe. Toutes les institutions travaillent ? Le gouvernement en place, le président de la République pose des actes et il est reconnu aussi bine par la communauté nationale qui l’a élu qu’internationale, il n’y a pas de discordance, pas de dissensions entre le président de la République et le Premier ministre, entre le gouvernement et le parlement. Comment peut-on parler de crise ?»

Pour Boukoubi, «ce que certains appellent crise c’est l’amalgame qu’ils font entre les préoccupations des nos populations qui nous expriment de manière légitime leurs préoccupations d’ordre social. Ce sont les problèmes de la cherté de la vie, de réseau routier, de l’eau et de l’électricité. Ces problèmes là sont réels. Nous les reconnaissions. Le président de la République s’atèle à y apporter des remèdes, à y apporter des solutions. Le gouvernement, en application de la politique du président de la République, s’atèle à résoudre ces problèmes. Et les populations elles-mêmes voient déjà que le président et le gouvernement sont effectivement en train de résoudre ces problèmes. Le peuple sait qu’il n’y a pas de crise dans notre pays».

Abordant le sujet controversé de la Conférence nationale, Faustin Boukoubi pense qu’il s’agit d’un subterfuge. Et d’expliquer : «La conférence nationale c’est une autre échappatoire. Il y a encore quelques mois, ils faisaient encore du tapage sur l’introduction de la biométrie dans le processus électorale. Ils prônaient l’introduction de la biométrie. Nous nous sommes mis d’accord sous l’autorité du président de la République d’introduire la biométrie dans le processus électoral. Vous constaterez que ceux qui, aujourd’hui, parlent davantage de la biométrie, ce n’est plus le groupe de ceux qui en parlaient. Ceux qui à l’issue de leur meeting ont envoyé des jeunes Gabonais ou non Gabonais, casser dans la rue. Hier, leur leitmotiv était la biométrie. «Pas de biométrie, pas d’élection». Aujourd’hui, eux, ils n’en parlent plus. Les seuls qui en parlement encore sont de l’ACR. Parce qu’ailleurs où ils ont été prendre des contacts, on leur a dit «mais c’est quoi cette histoire de biométrie là ?».C’est pourquoi ils ont trouvé une nouvelle échappatoire : la Conférence nationale.»

Prospectif, clairvoyant ou extrapolant, c’est selon, Faustin Boukoubi a indiqué : «Ce qu’ils veulent, c’est bloquer l’action du président de la République Ali Bongo Ondimba. Faire en sorte que son projet de société pendant tout son mandat n’aboutisse pas. En tout, ils auront des arguments demain. Ils sont déjà dans l’optique de 2016 rassurez-vous. Ils s’y préparent… pour eux, c’est une stratégie pour que nous échouions. Ce n’est pas qu’ils croient eux-mêmes à l’opportunité d’une Conférence nationale».

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