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Naissance de l’UFC et exigence de la conférence nationale souveraine à Mouila

L’opposition gabonaise, réunie à Mouila les 7, 8 et 9 septembre 2012, a adopté une déclaration commune à travers laquelle, elle a annoncé la création de l’Union des forces du changement (UFC) et exigé la tenue d’une conférence nationale ainsi que la réhabilitation de l’Union nationale.

Au terme de trois jours de travaux à Mouila dans le Sud du Gabon, l’opposition gabonaise a consigné ses résolutions dans un mémorandum baptisé «Déclaration de Mouila». Quelques points de revendications résument le mémorandum ayant clôturé le forum tenu les 7, 8 et 9 septembre 2012 dans le chef-lieu de la province de la Ngounié.

Les partis politiques de l’opposition plaident pour l’alternance démocratique afin d’ouvrir une nouvelle page de l’histoire politique du Gabon, après 44 ans de pouvoir exercé par le Parti démocratique gabonais (PDG). L’alternance, de leur point de vue, passe par la tenue d’une conférence nationale souveraine, urgence indépassable selon la coalition des partis de l’opposition. «Pour parvenir à cet objectif d’une alternance politique démocratique, l’opposition gabonaise dans son ensemble exige du pouvoir actuel l’organisation d’une conférence nationale souveraine qui reste une des voies urgentes, aux cotés de la transparence électorale déjà engagée (dont la biométrie) et de toutes les autres options présentes ou à venir, que l’Opposition jugera nécessaire», a clamé Me Louis-Gaston Mayila, président de l’UNPR, faisant lecture de cette déclaration de Mouila.

La déclaration de Mouila a listé un certain nombre de constats. Notamment, «l’aggravation des crises morale, politique, économique, institutionnelle, sociale et culturelle ; (…) la recrudescence des crimes dits rituels et leur impunité ; (…) l’interdiction de l’Opposition à avoir accès aux médias des services publics et la répression quasi systématique du Conseil national de la communication sur les organes de presse proche de l’Opposition ; (…) la pauvreté extrême d’un peuple gabonais excédé ; (…) les intimidations, les menaces et la répression aveugles et systématiques du pouvoir ; (…) le chômage et le désarroi de la jeunesse gabonaise.»

On notera que jusqu’ici l’exigence d’une conférence nationale n’était promu que par la société civile et les alliés politiques de l’Union nationale (UN), parti politique dissout en raison de l’acte posé par l’un de ses leaders, André Mba Obame, qui s’était autoproclamé président de la République, 17 mois après la présidentielle d’août 2009. Un acte qualifié de «haute trahison» par le pouvoir en place, entrainant ainsi la procédure judiciaire sous le coup duquel est actuellement le sociétaire iconoclaste de ce parti, André Mba Obame. D’ailleurs, un autre point de revendication, contenu dans la déclaration de Mouila, concerne la réhabilitation de son parti, l’UN, dont le leader est Zacharie Myboto.

Le «Forum de Mouila» a également débouché sur l’engagement de fédérer les partis politiques de l’opposition sur une plateforme baptisée «Union des forces du changement» (UFC). Une esquisse, pourrait-on dire, de la détermination de l’opposition gabonaise à s’engager dans les prochaines batailles électorales avec une stratégie unitaire, plutôt qu’en rangs dispersés. Les leaders de l’opposition réunis à Mouila semblent s’être rendus à l’évidence que le choc des personnalités et les conflits d’égo ont ruiné leurs chances lors des précédentes batailles électorales.

Au terme de ce forum qui a enregistré la participation de 22 formations politiques, la marche et le meeting annoncés n’ont plus été organisés. L’opposition a indiqué vouloir éviter la confrontation avec le PDG dont le sénateur et membre du bureau politique, Norbert Diramba, a organisé un contre forum qui s’est terminé, le même jour, par une marche à laquelle ont pris part près de 300 personnes ramenées des départements voisins de la Douya Onoye (Mouila). Selon Me Mayila, le PDG avait l’intention d’infiltrer la manifestation de l’opposition en vue de la faire déraper dans la violence. Conseillés par les sages de la localité, Maganga Moussavou du PSD et lui, hôtes du forum, se sont donc résolus à un simple tour de ville dans un cortège encadré par les forces de l’ordre.

«L’Opposition gabonaise lance un appel solennel au Peuple Gabonais à rester mobilisé à répondre à tous les mots d’ordre qui seront lancés pour l’aboutissement de ces exigences attendues», a lancé Louis-Gaston Mayila dans l’épilogue de la déclaration de Mouila. Une tournée nationale qui n’a pas officiellement été annoncée devrait prochainement s’ouvrir en vue de promouvoir à travers le pays la tenue de la conférence nationale souveraine préconisée. Une rumeur récurrente indiquait que la ville de Mouila devrait enregistrer la venue, ce lundi 10 septembre, du président de la République, Ali Bongo Ondimba par ailleurs président du PDG, en vue du lancement officiel des travaux du tronçon Mouila-Ndendé (75 km).

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