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Gabon: Bongo balaye la demande de l’opposition d’une Conférence nationale

Le président Ali Bongo a balayé mercredi devant l’Assemblée nationale et le Sénat réunis en Congrès extraordinaire toute idée de dialogue avec l’opposition sur la tenue d’une Conférence nationale, tout en appelant les Gabonais à rester unis et à se mettre « au travail ».

Depuis plusieurs semaines, l’opposition réclame la tenue d’une conférence nationale qui réunirait les partis de l’opposition, le pouvoir et des représentants de la société civile — à l’image de celle qui avait donné naissance au multipartisme en 1990 — afin d’élaborer une nouvelle Constitution et d’organiser la tenue d’élections générales.

Une telle conférence viserait en fait à « perpétrer un véritable coup d’Etat constitutionnel », a dénoncé Ali Bongo dans son discours, le premier dans l’histoire du Gabon prononcé par un président devant les deux chambres réunies.

« Je ne dialoguerai pas avec des personnes qui ne respectent ni les institutions de leur propre pays, ni ceux qui les incarnent, encore moins les lois de la République », a-t-il affirmé, répondant à l’opposition, qui souhaite que la Conférence nationale aboutisse à une « alternance politique ».

Ce discours qui se voulait exceptionnel intervient alors que le principal opposant André Mba Obame, a fortement mobilisé ses partisans ces dernières semaines, demandant notamment l’organisation d’une telle Conférence nationale et le départ du président Ali Bongo.

Dimanche, son parti, l’Union nationale (UN), dissous par les autorités, a réussi pour la première fois à rallier sur ce thème une vingtaine d’autre partis dont l’Union du peuple gabonais (UPG), principale autre formation d’opposition.

« En finir avec la paresse »

Ancien baron du régime passé dans l’opposition à la mort d’Omar Bongo en 2009, M. Mba Obame, de retour au Gabon en août après 14 mois de convalescence, revendique la victoire à la présidentielle de 2009 remportée par Ali Bongo.

Il s’est autoproclamé président de la République en 2011. Son immunité parlementaire avait été alors levée et son parti dissous.

« Je ne dialoguerai pas avec des personnes qui, ayant occupé des hautes fonctions dans l’Etat, veulent bafouer les symboles de la République en cherchant à occasionner des violences », a averti M. Bongo.

Le 15 août, des affrontements entre forces de l’ordre et groupuscules avaient éclaté en marge d’une manifestation organisée par l’UN pour réclamer la tenue d’une Conférence nationale et le départ d’Ali Bongo. Elle avait été violemment dispersée par les forces de l’ordre. Le bilan d’un mort selon l’opposition a été démenti par le pouvoir.

« Vingt-deux ans après la tenue de la Conférence nationale (de 1990) (…) après les échecs que nous avons essuyés, devons-nous organiser une Conférence nationale dite souveraine, dont le but affirmé n’a d’autre objet que de perpétrer un véritable coup d’Etat constitutionnel, ouvrant ainsi la voie à la tenue de petits arrangements entre amis? », a-t-il ajouté.

« L’hyper-politisation de la société et les multiples incohérences ont été un frein à son développement », a-t-il insisté, défendant sa volonté de faire du Gabon un pays émergent à l’horizon 2025, un Gabon uni sans « tribalisme ».

« Il faut en finir avec le laxisme, l’attentisme, l’immobilisme et la paresse. Il faut déserter le camp des partisans du moindre effort et passer à l’action. Aucun pays ne s’est développé sans mettre de l’ardeur au travail », a martelé le président gabonais.

M. Bongo a critiqué les puissances étrangères, mais aussi la corruption des Gabonais: « Combien de fois avons-nous bradé notre patrimoine commun, notre sous-sol, dans des conventions léonines, en ne pensant qu’à nous-mêmes, sans penser au pays, encore moins aux générations futures? », a-t-il déclaré.

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