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Une commission mixte pour la sécurité transfrontalière Cameroun-Gabon

Au terme de trois jours de travaux d’experts, suivis d’une réunion ministérielle à Yaoundé, la capitale camerounaise, les autorités Camerounaises et Gabonaises se sont entendues pour la mise sur pied d’une commission mixte permanente de sécurité transfrontalière ayant pour but de faciliter la gestion des flux migratoires entre les deux pays voisins.

Tenue du lundi 10 au 12 septembre 2012, cette rencontre était dédiée aux questions consulaires et de sécurité transfrontalière entre le Cameroun et le Gabon. Car, à Yaoundé comme à Libreville, on a conscience que les frontières charrient un certain nombre de problèmes pouvant déteindre négativement sur les relations paisibles entre les deux pays.

Le Cameroun et le Gabon, membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), se caractérisent en effet par des relations souvent émaillées «de petites difficultés (…) au plan, à la fois consulaire et également au niveau de la sécurité transfrontalière», a déclaré le ministre camerounais des Relations extérieures, Pierre Moukoko Mbonjo, cité par Afriquinfos.

Pour sa part, le ministre gabonais de l’Intérieur, de la Sécurité Publique, de l’Immigration et de la Décentralisation, Jean-François Ndongou, a expliqué: «Vous imaginez que ceux qui habitent à côté des frontières n’ont pas de document de voyage. Le document de voyage internationalement reconnu, c’est le passeport. Comment demander à quelqu’un qui est dans un village de venir vers Yaoundé pour se faire établir un passeport pour se rendre à 15 km de la frontière, voir un parent au Gabon, ou vice versa ?»

Selon le ministre gabonais, la mise en place de la commission mixte permanente de sécurité transfrontalière donnera l’opportunité aux citoyens d’avoir des documents qui leur permettront de circuler entre les deux pays, «sans pour autant qu’ils aient un passeport».

Dans la zone Cemac qui compte également le Congo, la République centrafricaine et le Tchad, deux pays, le Gabon et la Guinée Equatoriale, craignent d’ouvrir leurs frontières au risque d’être envahis par les flux migratoires. Ce qui complique l’application du principe et des traités de libre circulation des biens et des personnes, malgré le passeport communautaire théoriquement institué depuis 2006 dans la sous-région. «Cette situation représente un sérieux handicap dans la promotion de l’intégration économique régionale prônée par l’Union africaine (UA)», regrettent les analystes économiques.

Pour Jean-François Ndongou, la commission de sécurité transfrontalière représente aussi une réponse au problème de braconnage qui préoccupe les deux pays voisins. Notamment à l’égard des espèces animales protégées. «Nous avons les questions de braconnage : lorsque nous, nous poursuivons des braconniers au Gabon, ils viennent se réfugier au Cameroun. Comment poursuivre ces gens-là lorsqu’ils se trouvent maintenant au Cameroun ? Il nous faut un instrument de coopération», a justifié le premier policier gabonais.

La nouvelle commission permettra aux deux pays de «mutualiser» leurs efforts dans la lutte contre toute forme de criminalité frontalière. Le Cameroun a déjà signé ce type d’accord avec la République fédérale du Nigeria, la République de Guinée équatoriale et désormais avec le Gabon, en attendant de le faire avec les autres pays de la Cemac avec lesquels elle a des frontières en partage.

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