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De la précarité scolaire en zones rurales

A quelques semaines de la rentrée scolaire, fixée au 1er octobre 2012 prochain, les habitants de régions reculées du pays craignent que leurs enfants n’aient encore à subir une scolarisation des plus aléatoires et déplorables.

Après le renouvellement des responsables des établissements nommés jeudi dernier lors du conseil des ministres, les responsables d’établissements et les enseignants vont effectuer leur rentrée administrative le 17 septembre prochain tandis que les élèves regagneront leurs écoles le 1er octobre. Dans les principales villes du pays, les choses sont relativement normales. Les préparatifs de la rentrée scolaire vont cahin-caha, même si on présage déjà des problèmes d’effectifs qui resteront à gérer.

Si on note qu’au cours de cette dernière décennie, le Gabon, comme bien de pays africains, a fait des progrès considérables dans le sens de l’accès pour tous à l’éducation primaire, certaines zones du pays ne bénéficient pas toujours des efforts entrepris.

De retour d’un village du Woleu-Ntem où il a visité l’école primaire de Ndonguelo, un parent d’élève signale que ce qui est à craindre, pour cette nouvelle année scolaire, c’est que l’administration semble continuer d’oublier certaines zones rurales où il y a également des enfants à éduquer. Pourtant, note-il, il existe des enseignants qualifiés au chômage dans les grandes agglomérations urbaines. Ce qui n’explique que difficilement la vacance de postes d’enseignants dans des zones rurales.

Ce schéma d’excédents par ici et de pénuries par là montre clairement que le problème des enseignants dans les écoles rurales ne saurait se résoudre en multipliant simplement le nombre des enseignants. Il faut donc que les politiques garantissent l’affectation des enseignants dans les écoles où cela le nécessite.

Le parent d’élève sus cité pose par ailleurs une interrogation qui explique le peu d’engouement des enseignants à accepter leur affectation dans les zones reculées : «comment peut-on affecter un directeur d’école et des enseignants dans une bourgade éloignée où il n’y a ni eau, ni dispensaire, ni électricité ? » Le résultat, a-t-il soutenu est «qu’ils finissent par se lasser à cause des dures conditions de vie et de travail et désertent leur poste d’affectation». Au-delà du manque de structures de base, «l’école ressemble parfois à un abri pour animaux », relève-t-il. Car, elle est parfois construite avec des planches avec un parquet en terre battue.

Il arrive également, en cours d’année scolaire, que les parents soient obligés de prendre en charge le salaire de certains vacataires, généralement des fils du village qui n’ont atteint que la classe de 3e et sont priés de remplacer les instituteurs déserteurs.

Dans ce contexte, le ministère de l’Éducation nationale doit se démener pour palier aux manquements et faire en sorte que les jeunes gabonais des zones rurales bénéficient des mêmes chances de réussite que ceux des zones urbaines.

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