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La prose sournoise de Louis-Gaston Mayila

Lettre au ministère de l’Intérieur, lettre d’exclusion à son secrétaire général adjoint et lettre au président de la République. Alors qu’on le croit oral et gouailleur, Louis-Gaston Mayila aime plutôt écrire. Mais toute cette prose ne démontre qu’une chose : il roule pour lui-même et se contrefiche des idéaux de l’opposition.

Le président de l’Union pour la nouvelle République (UPNR), Louis-Gaston Mayila, s’est récemment fait remarquer en faussant compagnie à ses pairs de l’Union des forces du changement (UFC) lors du meeting de cette coalition, le 22 septembre 2012 au carrefour Rio, à Libreville.

Non content, en effet, de n’avoir pas pris part à ce rassemblement interdit de parole à l’Union nationale (UN), Mayila s’était fendu d’un courrier au ministère de l’Intérieur pour échapper aux foudres brandies par Jean François Ndongou. Un lâchage en règle qui a fait penser à bien d’observateurs qu’il s’était ainsi exclu lui-même de l’UFC. Déjà qu’à Mouila, début septembre, lors de l’accouchement de cette coalition, l’homme était à la manœuvre pour désorienter les objectifs de l’opposition. Des sources concordantes soutiennent que n’eut été la perspicacité de certains leaders présents, l’UN aurait définitivement été enterré dans la Ngounié et l’exigence d’une conférence nationale aurait laissé place à un ersatz de forum national.

La lettre à Ndongou était donc de trop mais l’UFC, au terme de débats orageux et d’une sérieuse mise en garde envers le maître de l’ergotage, s’est résolu à le maintenir dans ses rangs et a publié de ce fait, le 26 septembre, un communiqué ne laissant rien transparaitre sur l’atmosphère qui avait prévalu avant sa rédaction.

Comme s’il se contrefichait de cette magnanimité et tel un accro qui retourne à ses manies sitôt la vigilance relâchée sur lui, Mayila a aussitôt lancé un autre signal, en morse, au pouvoir : il a suspendu et proposé d’exclure Mathurin Ona, secrétaire général adjoint de l’UNPR, qui avait assisté au meeting du 22 septembre à Rio. «Je proposerai votre exclusion pour acte d’indiscipline et de malveillance portant atteinte à l’honorabilité et à la vie du parti», lui a écrit Me Mayila avant de souligner : «l’actuel siège du parti a été mis à sa disposition par son président fondateur, je vous demande d’avoir la décence de ne plus y mettre les pieds.»

De nombreux éditorialistes locaux pensent que le comportement de Me Mayila ne vise rien d’autre qu’à rassurer le pouvoir pour se voir attribuer la vice-présidence de la République dont le siège est resté vacant depuis la non-reconduction de Didjob Divungi Di Ndinge, avec l’arrivée au pouvoir d’Ali Bongo. «La géopolitique à la gabonaise, qui réserve le poste de vice-président à la province de la Ngounié, donne à Mayila des raisons d’y croire davantage», a noté l’hebdomadaire Echos du Nord.

Ce journal a d’ailleurs publié le fac-similé d’une lettre de Mayila à Ali Bongo prouvant que le président de l’UNPR entretien des échanges secrets avec le pouvoir, depuis belle lurette. «Il me revient qu’un courrier de ma part hâterait une rencontre entre votre excellence et moi-même. C’est ce que m’avait déjà recommandé votre premier émissaire. Les présentes, je l’espère, rempliront bien cette formalité protocolaire, et permettront à votre excellence de fixer le jour et l’heure de cette audience», avait écrit Me Mayila au président Ali Bongo le 8 janvier 2011, selon ledit fac-similé. On pourrait donc penser que le Rossignol de Yombi était en embuscade alors que Pierre Mamboundou, mort en octobre 2011, négociait avec Ali Bongo, sans le cacher, pour une entrée au gouvernement et pour le fauteuil de vice-président.

Mayila s’est d’ailleurs illustré ces dernières années par des tergiversations n’ayant pour but que de plaire au pouvoir PDG. On se souvient qu’au prétexte d’un refus de pratiquer la politique de la chaise vide, Louis-Gaston Mayila, alors sociétaire du mouvement «Ça suffit comme ça !», qui regroupait des partis politiques de l’opposition et des organisations de la société civile gabonaise sous le slogan «Pas de biométrie, pas d’élection», s’était porté candidat aux législatives du 17 décembre 2011, avec notamment Pierre-Claver Maganga Moussavou et Mbou Yembi. Tous ont été laminés. Mais on doute de ce que Louis-Gaston Mayila en ait tiré une leçon.

Jusqu’à quand le président de l’UNPR va-t-il donc continuer ces entourloupettes ? Jusqu’à quand va-t-il rester un opposant hollywoodien, un opposant jouant un rôle de façade ? On note simplement que jusqu’aux dernières législatives, c’est lui qui s’est fait rouler dans la farine par le pouvoir.

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