Le Chargé d’Affaires de la Nonciature apostolique au Gabon, Monseigneur Chibuike Onyeaghala, s’est ouvert à la presse ce vendredi sur les problèmes qui minent l’Eglise Catholique du Gabon d’une part, il n’a pas manqué de s’exprimer sur les mots du Pape Benoît XVI à l’ouverture, jeudi dernier, d’une messe solennelle de l’Année de la Foi, 50 ans jour pour jour après l’ouverture du Concile Vatican II qui a profondément réformé l’Eglise catholique apostolique romaine.

Pour comprendre quelques problèmes qui minent l’Eglise catholique du Gabon, le chargé d’affaires de la nonciature apostolique du Gabon se livre afin de mieux édifier le peuple gabonais.

Un communiqué de la Nonciature apostolique, en date du 27 septembre 2012, fait état, au Gabon, de faux évêques se réclamant de l’Eglise catholique. Qu’en est-il exactement?

Monseigneur Chibuike Onyeaghala : Il s’agit d’usurpateurs et de faux prophètes qui se font passer pour des évêques nommés par le Pape Benoît XVI. Il faut préciser une fois pour toutes que le Gabon compte à ce jour, cinq Évêques et un Préfet Apostolique nommés par l’Evêque de Rome, le Très Saint Père.

Ces cinq Evêques et Préfet Apostolique, qui constituent la Conférence épiscopale du Gabon, sont :

Mgr. Basile MVE ENGONE, Archevêque Métropolitain de Libreville ;

Mgr. Dominique BONNET, Evêque de Mouila ;

Mgr. Timothée MODIBO, Evêque de Franceville,

Mgr. Jean-Vincent ONDO EYENE, Evêque d’Oyem ;

Mgr. Mathieu MADEGA LEBOUAKEHAN, Evêque de Port Gentil ;

Mgr. Joseph KOERBER, Préfet Apostolique de Makokou.

Personne au Gabon, hormis ces cinq Evêques et Préfet Apostolique créés et nommés par le Saint Père, ne peut se prévaloir de la qualité d’évêque de l’Eglise Catholique Apostolique Romaine. Quiconque le ferait serait complètement dans l’erreur, tromperait les hommes, et ne serait pas en communion avec l’Evêque de Rome.

Mgr, en votre qualité de diplomate du Saint Siège au Gabon, quelle regard portez-vous sur l’Eglise du Gabon aujourd’hui?

Sans prétendre être exhaustif, je dirais que le regard que je porte sur l’Eglise du Gabon est tout d’abord un regard de soutien et d’encouragement fraternel. L’analyse que nous pourrions faire de la situation actuelle de l’Eglise au Gabon consiste à apprécier les réponses et valeurs apportées par l’institution ecclésiale dans la société gabonaise. Ce diagnostic comprend des éléments positifs et des éléments sombres.

Commençons par les éléments positifs. Parmi ces éléments positifs, nous relevons, parmi d’autres, la participation accrue des laïcs chrétiens à la vie et à la mission de l’Église. Le laïcat au Gabon est un laïcat bien engagé et disponible pour participer à la mission de promotion de la parole de Dieu, malgré le syncrétisme que l’on déplore chez plusieurs fidèles. On peut relever aussi la vivacité du liturgique promu par le Concile. Cependant, j’estime que les célébrations liturgiques manquent de temps de silence pour se recueillir et méditer; il y a trop de chants, de bruit, d’agitation. Un autre point concerne la formation des chrétiens. Dans ce diagnostic positif, on ne saurait oublier l’œcuménisme et le dialogue inter religieux.

Ce diagnostic modulé comprend également des points sombres : la voix prophétique de l’Eglise semble quelque peu éclipsée ici au Gabon. L’incohérence de vie de certains membres du clergé et des fidèles afflige notre église.

Le Saint Père vient de lancer l’Année de la Foi, à l’occasion du cinquantenaire de l’ouverture du Concile Vatican II. Pouvez-vous nous rappeler, en quelques mots, le message du Pape à ce propos?

Le 11 octobre 2011, Benoît XVI publiait la lettre apostolique « Porta Fidei », « par laquelle est promulguée l’Année de la Foi ». Ce 11 octobre 2012, a eu lieu l’ouverture pour l’Église de l’Année de la Foi. Il s’agit là d’une lettre très riche que je conseille à tous, prêtres, religieux, religieuses, laïcs, hommes et femmes de bonne volonté, de lire.

Mgr, avez-vous un message particulier à adresser au peuple de Dieu du Gabon en ce début d’année pastorale 2012-2013?

Bien sûr ! Chaque rentrée pastorale est une occasion pour redynamiser les fidèles et relancer les activités pastorales dans chaque circonscription ecclésiastique. Cela est d’autant plus réel en cette année 2012, où l’Eglise Universelle célèbre le cinquantenaire du Conseil Œcuménique Vatican II, et le début de l’Année de la Foi. Le Pape est d’ailleurs réuni en Synode à Rome avec les Épiscopats du monde entier, jusqu’au 28 octobre 2012, sur le thème de « La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne ».

Donc mon message est plutôt une invitation à l’endroit de tous les chrétiens. Le Pape Benoît XVI, qui commente saint Paul, nous exhorte à entendre son invitation à redynamiser notre foi, pour que personne ne devienne paresseux dans la foi.

Source : Monique Ondo Mvé, responsable communication de l’Eglise Catholique du Gabon.