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La SEEG aux abois ?

A la veille de la CAN 2012, la Société d’Energie et d’Eau du Gabon (SEEG) avait annoncé que les travaux qu’elle venait d’effectuer allait définitivement résoudre le problème d’adduction d’eau à Libreville et ses environs. Puis, elle avait organisé en grandes pompes une soirée de gala pour se féliciter du succès de la CAN au cours de laquelle il n’y avait eu aucun dysfonctionnement dans l’approvisionnement en eau, comme si cet événement était là le seul challenge de son existence.

Mais voilà, depuis quatre jours et trois nuits les populations ont fait un plongeon dans le passé via les puits, la ballade en brouette à travers la ville et l’achat du précieux liquide à des sommes exorbitantes. 1000 f CFA pour les récipients de plus de 25 litres, 100 f CFA pour les bouteilles de 1 à 1,5 litre et 500 f CFA pour les bidons de 5 à 20 litres. Mais ces tarifs varient selon les « vendeurs ». Qu’importe, pour les besogneux réduits à la mendicité, l’essentiel c’est d’avoir un peu d’eau pour se débarbouiller, pour se faire à manger ou simplement pour boire.

Devant un tel spectacle, il ressort clairement que la SEEG a aussi le monopôle de « la maltraitance des consommateurs ». Quand elle annonce à coups de millions de francs dans les médias un programme de rotation pour permettre aux habitants de Libreville de se procurer l’or bleu, en quantité aussi minime soit-elle, de milliers de foyers se retrouvent quand même en train de passer des nuits blanches pour rien.

Jeudi 25 octobre, deux jours après les intempéries qui ont mis hors-service les stations de production de Ntoum 5 et 6, Gabonews tente d’avoir « l’information juste » auprès de la SEEG. A Ntoum, l’équipe envoyée sur place est mise en attente pendant 45 minutes par le responsable administratif de cette structure. Peut-être agacée par la patience de ces reporters, il fait enfin savoir à l’agent de gardiennage qu’il faut que cette équipe reparte au Centre-ville pour avoir une autorisation, arguant que lui n’était pas habileté à demander l’autorisation à sa hiérarchie pour un éventuel accès au site en travaux. 45 minutes d’attente pour rien ou plutôt pour confirmer ce qui a toujours été reproché à cette société : qu’elle ne communique que quand elle en a envie.

Toujours est-il que quatre jours après avoir annoncé que ses « équipes sont mobilisées pour un rétablissement rapide », les quartiers tels que Haut et Bas de Gué-Gué, Akébé et PK8, pour ne citer que ceux-là, n’ont toujours eu droit à aucune goutte, si ce n’est à une pression faible qui ne permet pas de remplir un seau de 10 litres en trente minutes.

Et comme si cela ne suffisait pas, c’est l’électricité qui a été suspendu ce matin. Manquer d’eau et de courant, voilà malheureusement le calvaire que la SEEG s’efforce d’infliger à ses consommateurs tout en ne laissant passer aucune facture. D’ailleurs elle sera salée ce mois-ci pour les ménages avec les robinets ouverts, puisque la grande Dame comptabilise même l’air qui en sort et compte surtout l’eau sale totalement inconsommable.

Devant une telle situation, le gouvernement via le ministère de l’Energie tente de rassurer sans redonner confiance à des citoyens excédés. Personne ne réclame une démission de qui que ce soit, mais tout le monde souhaite qu’enfin les efforts du Président Ali Bongo Ondimba destinés à faire du Gabon un pays émergent ne soient pas vains. D’ailleurs, le propre des pays émergents et des pays développés c’est bien l’absence de monopôle dans des secteurs porteurs et l’omniprésence d’une concurrence féroce qui mette au pas chaque opérateur. Le secteur de la téléphonie mobile au Gabon en témoigne.

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