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Editorial : le «Gabon bashing » et ce qu’il révèle

Il faut bien avouer que le football n’est pas le sport-roi au Gabon. La discipline dans laquelle de nombreux compatriotes, vous et moi et nos (pseudo) amis sommes entrés depuis longtemps dans l’ère professionnelle (niveau Ligue des Champions) est celle de la critique systématique sur tout et n’importe quoi au Gabon, urbi et orbi, à la limite du passionnel et de l’irrationnel, comme si une conjonction de faits vient démontrer que le « pays va mal, de mal en mal ».

A la suite d’une tempête tropicale d’une violence que seul peut dévoiler le climat équatorial, une buse s’effondre, vieille de nombreuses années, et vient perturber, pendant 3 jours, la desserte en eau de la capitale (même si ceux qui crient le plus à l’incompétence, alors qu’ils étaient aux affaires, avaient validé cette buse provisoire). C’est inadmissible et indigne d’un « peuple considérable » comme le nôtre, s’écrie la vox populi (vous et moi). Et que dire de l’ouragan Sandy qui plonge le pays le plus évolué de la planète dans le chaos, qui fait fermer Wall Street comme lors des jours sombres du 11 septembre? Imaginer un commentaire « à la gabonaise » des pluies diluviennes qui secouent le sud de la France plongeant des centaines de milliers de familles dans le noir et le deuil ? Iraient-ils jusqu’à déclarer que Lourdes, sous les eaux, a été abandonné par le ciel ?

Le Chef de l’Etat invite l’ensemble de la classe politique gabonaise à régler ses problèmes non pas Place de la Concorde mais plutôt Rond-point de la Démocratie, et de nombreux compatriotes, dans un raisonnement qui laisse tous les observateurs muets sourds et amnésiques, soutiennent et prient que l’ancienne colonie doit donner le ton dans un pays indépendant depuis 52 années. Qui veut la Françafrique ?

Qui n’a pas visité de nombreuses capitales africaines pour savoir que l’art de vivre au Gabon n’est pas un mythe, que le gabonais est en moyenne éduqué, évolué et que toutes les conditions sont là pour dire que nous ne sommes pas finalement si mal lotis.

Loin de moi l’idée de croire que Libreville, c’est Genève ou Dubaï. Mais, depuis la tenue de la CAN cette année, j’avais cru que l’amour du pays commençait par l’estime de ce même pays. C’est ce que j’apprends à ma fille : elle est consciente qu’elle n’est pas parfaite, mais si elle veut s’améliorer, l’amour de soi et la volonté de devenir meilleure sont les moteurs indispensables à toute évolution.

Le kongossa systématique (au-delà de ceux dont le moteur de recherche reste volontairement bloqué plusieurs décennies en arrière sur l’état de notre pays) révèle de réelles potentialités sur les intelligences à libérer. Le Gabon a de nombreuses richesses, en premier lieu humaines.

Pardon d’être optimiste pour l’avenir de mon pays. Je sais d’où l’on vient. J’entrevois où on veut l’y mener, même si je ne suis pas tout à fait d’accord avec les priorités (je suis Gabonais et râleur après tout), et rien ni personne ne me fera changer d’avis là-dessus.

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