Les cimetières de Libreville étaient bondés ce matin à l’occasion de la journée chômée et payée qui a été accordée par le gouvernement pour célébrer la Toussaint, qui est la fête des Saints reconnus comme tels par l’Eglise Catholique et non des défunts qui attendent d’entrer dans la Gloire de Dieu.
Le 1er novembre est le jour consacré par l’Eglise Catholique romaine aux hommes et femmes reconnus comme des modèles de vie, et qui ne sont pas célébrés individuellement selon le calendrier liturgique.
La tendance était donc pour les initiés à se rendre à des célébrations eucharistiques dans les différentes paroisses pour écouter le message de l’Evangile, qui était axé sur les Béatitudes (Mt 5) avec Jésus qui dit à ses disciples « Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux !». A la Communautés des Béatitudes notamment, l’heure était à la fête. A la solennité de la Toussaint certes, mais aussi au souvenir avec les 25 ans de présence de cette communauté catholique et charismatique au Gabon.
Pour d’autres, le rendez-vous était de préférence dans les cimetières du pays. A Libreville, le Cimetière de Lalala a fait évidemment le plein. Entre retrouvailles et colères, les parents et les amis ont voulu rappeler à leurs disparus qu’ils ne les ont pas oubliés. Dans ce grand cimetière, c’est l’insalubrité notoire et l’absence d’un aménagement en quartier qui révèlent l’incapacité de la Municipalité à remplir cette mission de gestion des cimetières, malgré tout l’argent reçu. Les profanations continuent alors que la place est devenue inexistante pour les locataires futurs.
Avec les sons, les mots et les gestes, chacun a essayé de rappeler à ses défunts le vide qu’il a laissé. La culture l’a à nouveau emporté sur la foi catholique, puisque les rites traditionnels ont été mis à contribution, toujours pour se consoler.
De tout cela, l’on peut retenir que la fête de tous les saints se confond désormais avec la fête des défunts. La faute certainement au caractère non chômé du 2 novembre consacré dans l’Eglise catholique aux fidèles défunts qui attendent de rentrer dans la Gloire de Dieu.
