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Olam international dans la tourmente

La multinationale Singapourienne, l’un des plus gros négociants en matières premières agricoles, développe actuellement de nombreux projets au Gabon.

Le groupe de conseil américain, Muddy Water Research, réputé pour décortiquer les méthodes comptables des entreprises chinoises, s’interroge sur la vraie santé financière d’Olam. « Il est difficile de croire que cette compagnie a été honnête dans l’évaluation de ses comptes », accuse Carson Block, le président de Muddy Waters. Lors d’une conférence lundi à Londres, il est même allé plus loin, accusant ouvertement Olam d’être un « fraudeur ». En cause, le fait qu’il comptabilise des profits sur des transactions qui n’ont pas encore été finalisées. « Nous avons essayé de comprendre la mentalité du management et vous savez ce qu’ils ont répondu à nos critiques ? Eh ! Ce sont juste des reclassements, les revenus nets n’ont pas changé. C’est pas grave ». Sauf pour Muddy Waters, qui estime qu’Olam est bien plus endetté qu’il ne veut bien le dire et qu’il risque tout simplement la faillite.

Pour étayer son argumentation, Muddy Water Research indique par ailleurs, à l’endroit des responsables du groupe singapourien, que «Le rapport CLSA de février 2011, qui a mis à jour des problèmes moindres que ce que nous avons identifié en interne, aurait dû vous inciter à corriger les maux dont souffre votre entreprise et votre bilan. Au lieu de cela, Olam a augmenté son niveau d’endettement d’environ 900 millions de dollars. (…) En d’autres termes, vous avez fait exactement le contraire de ce que vous devriez avoir fait. Vos actions ont été un échec lamentable de leadership ».

Carson Block cite notamment l’exemple des récents investissements réalisés par la multinationale asiatique au Gabon. « Olam a réalisé son plus gros investissement à ce jour dans la joint-venture avec le gouvernement du Gabon, à hauteur de 1,53 milliard de dollars. Ensemble, vous allez investir 1,3 milliard de dollars dans une nouvelle usine de fabrication d’engrais et 236 millions dans les plantations de palmiers à huile. Cela équivaut à 11% du PIB du Gabon. Ces projets ne rapporteront rien avant 2015. Bien que les perspectives semblent bonnes sur le papier, il y a des risques importants à nos yeux. Ce projet alourdira de 1 milliard de dollars la dette d’Olam et amènera son taux d’endettement à 284%.»

C’est donc dire, que si l’analyse d groupe de conseil américain s’avère exacte, ce n’est pas seulement la maison-mère de la multinationale Singapourienne qui a du souci à se faire, mais bien toutes ses succursales à travers le monde, et donc Olam-Gabon avec tous ses projets en cours dans le pays.

Mardi dernier, la nouvelle a fait chuter l’action de 7,5 %, avant d’être suspendue à la demande du groupe de négoce. La parole du très médiatique Carson Block, est d’autant prise au sérieux que celui-ci avait parié il y a un an contre l’action Sino-Forest, quelques mois avant que le canadien ne se place sous la protection de la loi sur les faillites. Qu’en sera-t-il d’Olam?

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