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PMB estime que le Gabon ne profite pas de son pétrole

Le Secrétaire général du gouvernement gabonais, Pacôme Moubelet-Boubeya a déclaré, dans un entretien à Gabonews dans le 16è arrondissement de Paris, que « le Gabon ne profite pas véritablement de l’exploitation de son pétrole. Cela ne peut plus continuer car c’est inacceptable ».

Gabonews (GN) : Ancien membre de l’OPEP, producteur de pétrole avec un budget principalement axé sur les ressources pétrolières, où se situe le Gabon actuellement ?

Pacôme Moubelet-Boubeya (PMB) : Le Gabon a une économie de rente jusqu’à nos jours et il importe de façon croissante tout ce dont il a besoin depuis des décennies. Le Gabon, il faut le préciser, ne profite pas véritablement de l’exploitation de son pétrole. En vérité on ne touche que quelques subsides et cela ne peut plus continuer car c’est inacceptable.

GN : L’attitude du président Ali Bongo Ondimba face à cette situation ?

PMB : L’ambition du président Ali Bongo ondimba, c’est de déplacer le plus vite possible le Gabon de cette situation de rente pour devenir un pays émergent dont le niveau de vie ou la structure économique va effectivement converger vers ceux des pays développés. Le président Ali Bongo est déterminé à faire du Gabon une force continentale.

GN : Les moyens pour mettre en œuvre cette ambition sachant que le pétrole ne rapporte pas grande chose au pays ?

PMB : Le président Ali Bongo propose de soutenir la construction du Gabon sur les trois piliers essentiels que sont : le Gabon Industriel, le Gabon Vert et le Gabon des Services. Les revenus que nous allons tirer de nos ressources dont le pétrole doivent effectivement nous servir de carburant pour piloter cette émergence. Le Gabon est un scandale géologique, plus de 900 indices minéraux sont répertoriés (fer, manganèse, or, uranium, niobium, phosphate…). Récemment nous avons lancé les travaux de la construction de l’usine de transformation du manganèse à Moanda. C’est la même approche qu’il faudra mener pour le fer. Très rapidement Gabon Steel va voir le jour, une société de métallurgie. Il n’ y a pas longtemps que le Gabon a crée la GOC (Gabon Oil Compagnie) pour exploiter le pétrole et prendre des participations dans les entreprises existantes pour effectivement améliorer les ressources que nous allons avoir. Dans le même sillage, en ce qui concerne les minerais, il a été constitué la société équatoriale des mines, ce sont là des actions pour être en phase avec le Programme stratégique du Gabon émergent (PSGE).

GN : Les avantages de ce PSGE ?

PMB : Traduire la vision du président Ali Bongo en mission et en stratégie. D’abord de dessiner de façon très précise la destination future du Gabon émergent, ensuite, indiquer les grands axes qui nous mèneront à atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés et enfin la présentation de façon concrète et pratique quelles sont les actions et quels sont les projets qui vont être menés de façon à impulser de manière irréversible la marche du Gabon vers l’émergence. Notre stratégie va s’appuyer sur les corridors, c’est-à-dire, relier les pôles d’activités économiques et sociales du nord au sud, de l’est à l’ouest du pays. Réorienter le système éducatif vers les vrais besoins. Il faut donc créer des pôles de formation à Libreville pour ce qui concerne les grandes universités et la recherche, dans la zone de Ntoum pour ce qui va concerner le bois et le bâtiment, dans la zone de Port-gentil pour le pétrole et le gaz. L’institut du pétrole est déjà fonctionnel, dans le domaine de l’agriculture, il existe l’école agricole d’Oyem qu’il faut améliorer, renforcer le centre de recherche de Makokou, développer le pôle de santé de Lambaréné, transformer l’école de Fougamou pour en faire un pôle d’excellence en matière des TP, la pêche, les métiers portuaires dans la zone de Mayoumba, les mines et la géologie à Moanda avec un point central de tout ça, la cité Verte de l’éducation pour coordonner tous les éléments qui convergent vers les politiques de développement durable au centre du Gabon, notamment à Booué.

GN : Le Gabon peut garantir aux investisseurs étrangers les ressources énergétiques pour pallier aux difficultés de la SEEG ?

PMB : C’est un impératif pour aller vers le développement. Nous avons la centrale de production d’Alenakiri qui est opérationnelle depuis 2010 avec une production de 35MW pour alimenter Nkok et renforcer le circuit énergétique de Libreville et c’est une garantie pour la réussite des industriels et hommes d’affaires. Il y a aussi les ressources énergiques de Port-Gentil ; du grand poubara et de Dibwangui. Il s’agit en vérité de passer de 288MW en 2010 à plus de 1000MW d’ici 2020.

GN : Les préalables pour la mise en place de Gabon émergent ?

PMB : Il y a quatre préalables parce que l’on ne peut pas construire le Gabon si, d’après le président Ali Bongo Ondimba, ces préalables ne sont pas remplis. Le premier, c’est le capital humain, un impératif pour arriver à l’émergence, le deuxième, ce sont les Infrastructures, le troisième, la bonne gouvernance et enfin le quatrième, la justice. Pour le président Ali Bongo, il faut véritablement intégrer un nouveau modèle de développement qui va intégrer le bien-être humain, l’équité sociale, la croissance durable et la conservation environnementale d’ici 2025.

GN : Le rôle des Agences au Gabon ?

PMB : Il existe plusieurs Agences au Gabon : l’Agence nationale des grands travaux, l’Agence nationales des infrastructures numériques et des fréquences, l’Agence nationale des parcs nationaux, l’Agence nationale de l’urbanisme des travaux topographiques et du cadastre, l’Agence gabonaise d’exploration et d’observation spatiale et l’Agence de la promotion des investissements et des exportations. Il s’agit ici de la professionnalisation et de la spécialisation des tâches . Le ministre défini son projet et dépose son dossier sur la table de son Agence pour exécution. Ce n’est pas une particularité du Gabon, ça existe même ici en France. Entre le ministre et l’Agence, il existe des contrats d’objectifs et des performances (COP) qui définissent le dialogue de gestion.

GN : Parlons enfin de sécurité alimentaire au Gabon ?

PMB : En terme de sécurité alimentaire, nous n’atteignons pas les normes.

GN : Pourquoi et que faire ?

PMB : parce que nous ne produisons pas suffisamment ce que nous consommons. Plus de 60% de ce que nous consommons est importé. Il faut donc renverser la tendance pour nourrir le gabonais et ceux qui habitent notre pays des produits de notre propre agriculture. Pour le président Ali Bongo, il faut donc créer des pôles pour valoriser les ressources agricoles, notamment les pôles pour la production des produits vivriers et maraîchers et créer des petites filiales d’élevage et aménager les plaines pour les cultures intensives (riz, maïs, soja, palmier à huile…). Le Gabon bleu ne profite pas nécessairement au Gabon. Les gabonais ont oublié la pêche. Alors qu’il y a des ressources financières énormes qui échappent au Gabon.

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