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Ikobey attend son développement

Erigé en sous-préfecture depuis 1993, l’ancien regroupement des villages Ikobey, à environ 90 km de la commune de Fougamou, département de Tsamba-Magotsi, dans la province de la N’gounié ne voit jusqu’ici aucun développement dans la localité, malgré l’intensité de l’exploitation forestière dans la contrée.
« Il y a eu plusieurs sociétés d’exploitation du bois chez nous, mais rien ne s’arrange », constate Jean-Pierre, un jeune cadre du coin. La dernière en date, c’est une société chinoise, Sunli-Gabon, qui s’est retirée il y a quelques mois.
L’accès à la sous-préfecture d’Ikobey est très compliqué, il faut impérativement un véhicule tout-terrain, quelque soit la saison. D’abord, il faut réussir à traverser l’ancien poste administratif de Sindara où le fonctionnement du bac se fait « au petit bonheur la chance ». Puis, affronter la route départementale qui n’est pas loin de ressembler à une piste d’éléphant.
« On fait même des semaines sans se déplacer, car la voiture est un rêve dans la zone », dit sans modération un instituteur exaspéré.
La route n’est pas l’unique difficulté vécue par les populations. Elles ont bénéficié, en 2010, de la construction d’un Centre moderne de santé rurale pouvant donner les soins de premiers secours aux habitants de la trentaine de hameaux constituant la cette sous-préfecture. Mais, les placards de cette structure médicale sont vides, les médicaments sont une denrée rare. Ce qui amène les patients à se rendre au Centre médical de Fougamou. L’approvisionnement en eau potable et l’éclairage moderne n’existent pas.
« Nous sommes obligés d’utiliser des groupes électrogènes ou des lampes à pétrole », signale le Sous-préfet, Norbert Magninga. « Les maisons de téléphonie mobile ne s’y installer pas, faute de rentabilité », explique Eric M., un jeune économiste en visiteur à Nimbié, non loin du centre d’Ikobey. Les enfants ont la chance d’apprendre sur place, l’école Catholique ayant un cycle primaire complet.
Les visiteurs de toutes les couches de la société fréquentent constamment Ikobey pour consulter les pygmées disséminés dans les villages (Tranquille, Tchibanga, Motombi ou encore Motada). Ces derniers sont réputés puissants féticheurs et guérisseurs. Mais les populations de cette bourgade attendent que le développement arrive aussi chez elles.

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