Il y a tout juste un an, à cette même période, le Gabon vivrait au rythme des va-et-vient des délégations qui arrivaient pour prendre part à la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football. L’activité économique était soutenue et les chansons et autres gadgets faits pour cette grand-messe du football continental battaient leur plein. Cette année, le pays étant éliminé, on a l’impression que les Gabonais ne se souviennent pas que la prochaine édition de cette compétition s’ouvre dans quelques jours en Afrique du Sud.
Disqualifié par le Togo qui lui a arraché le billet, en octobre 2012, lors du dernier match qualificatif, le Gabon, qui a organisé le 28e CAN avec la Guinée Equatoriale, ne sera pas du rendez-vous sud-africain. La fièvre de 2012 qui avait poussé le Gabonais à supporter avec passion leur sélection nationale, les Panthères, semble laisser place à une apathie qui ne dit pas son nom. Les Gabonais semblent avoir oublié qu’il existe même cette compétition internationale qui regroupe les meilleures équipes masculines du continent.
Chacun vaque à ses occupations et s’étonne presque lorsqu’on lui demande s’il sait que la prochaine CAN démarre dans quelques jours. «Ah…, oui j’ai suivi un reportage là-dessus sur le câble (NDLR : Canal+ par satellite). Mais franchement, ça ne m’intéresse pas beaucoup cette CAN», dit un étudiant de l’Université Omar-Bongo de Libreville un peu penaud.
Dans la ville rien ne fait allusion à cet évènement qui est normalement pour les entreprises le moment des promotions et autres jeux destinés à mieux vendre leur marque et leur produit. Les débats dans les bars des quartiers populaires comme Rio, Akébé, Nzeng-Ayong et les PK ne tournent presque jamais autour de la CAN. Hormis quelques Camerounais et Nigérians, férus du football qui, quelques fois, se lancement des piques pour se chahuter, notamment au regard de la présence de l’un (Nigéria) et de l’absence de l’autre (Cameroun), à cette compétition, les Gabonais affichent une indifférence à toute épreuve.
En cause, l’élimination des Panthères est restée en travers de la gorge du peuple qui avait commencé à connaître les joies des victoires avec son parcours à la CAN 2012. Pire, aucune bande annonce de la compétition n’est diffusée dans les médias pour informer les Gabonais de ce qui se fera pour les aider à suivre ce tournois.
«Le Gabon ne prend pas part à la CAN. Ça fait que je n’ai même pas envie de regarder les matchs. C’est énervant de voir les autres nations sur le terrain en train de s’affronter alors que la nôtre est avec nous à la maison», a lancé un supporter des Panthères du Gabon.
Même les petits commerçants qui se saisissaient d’habitude de cette occasion pour faire des affaires avec les couleurs des équipes ne sont pas chauds. «Nous tous on voit comme les gens se comportent. Les Gabonais ne sont pas fiers de voir leur équipe à la maison. Personne ne peut se risquer à commander des gadgets. On risque de tourner à perte», a relevé un commerçant malien du carrefour Léon Mba qui reconnaît qu’il y a des Ivoiriens, des Maliens, des Ghanéens, des Nigérians, entre autres au Gabon. Mais pour lui ceux-là ne peuvent pas constituer de grands clients vu qu’ils «vont forcément jubiler avec beaucoup de réserve lorsque leurs équipes seront sur les terrains».
Une chose est certaine, pour l’heure, les esprits sont fixés sur les performances des Panthères cyclistes gabonaises à la 8e édition de la Tropicale Amissa Bongo. Les Gabonais espèrent que l’un des leur arrachera au moins une étape dans cette compétition, la première du calendrier de l’Union cycliste internationale, afin de faire honneur au pays. C’est cependant sans compter avec l’armada de professionnels.
La 29e édition de la coupe d’Afrique des nations 2013 se déroule du 19 janvier au 10 février 2013 en Afrique du Sud.
Les différents groupes :
Groupe A : Afrique du Sud, Angola, Maroc et Cap vert.
Groupe B : Ghana, Mali, Niger et RDC.
Groupe C : Zambie, Nigéria, Burkina Faso et Ethiopie.
Groupe D : Côte d’Ivoire, Tunisie, Algérie et Togo.
