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CNSS : bras de fer dans la nomenklatura et tourments pour l’avenir

Sous-tendu par la déprédation, le climat est résolument amer à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) où deux dames se crêpent le chignon alors que la maison est proie à des incertitudes quant à son avenir.

Le management de Marie-Thérèse Vané Ndong Obiang est à nouveau remis en cause à la CNSS. Après son «conflit» d’il y a quelques mois avec son adjoint, Pascal Eva Nzé, qui avait fortement contesté son leadership, c’est au tour de Natacha Ossiali Ongaye, directeur des Services généraux et du Patrimoine, de faire les frais de l’autoritarisme du directeur général.

Le bras de fer entre les deux dames a atteint son paroxysme lorsque Natacha Ossiali Ongaye a saisi par note le directeur général pour lui manifester son mécontentement après la décision du directeur général de confier ses attributions à un de ses attachés de direction. La direction des Services généraux et du Patrimoine (DSGP) ferait montre d’une certaine rigueur et intransigeance devant les risques de «magouille» de la direction générale. Face à cette intransigeance, le directeur général a, pour contourner la DSGP, pris la décision de nommer un Attaché de direction (ADG) chargé des Services généraux et du Patrimoine, René Engone de Souza, dorénavant chargé de suivre tous les dossiers de la DSGP.

La DSGP décapitée

Le directeur général ne s’est pas arrêté en si bon chemin. «Pour donner carte blanche à Engone de Souza, Madame Vané a décapité la DSGP, d’abord en affectant, il y a quelques mois, Brice Minko, ingénieur en froid, à la Fondation Jeanne Ébori, et Arséne Ningui, ingénieur électronicien automatique, à Franceville, et plus récemment Christian Ivala, ingénieur en bâtiment, à Port-Gentil et Brice Mihindou, ingénieur génie civil, à Mouila», indique un syndicaliste. «Pourtant, ajoute-t-il, la certification ISO 9001 dont se targue le directeur général de la CNSS, avait instauré la bonne gouvernance par la mise en place d’un manuel de procédure dans lequel étaient définis le rôle et les attributions de chaque responsable».

Un grand appétit financier

A Batavéa, siège de la CNSS, on a du mal à comprendre cette «sortie de route» de Marie-Thérèse Vané. «Cette énième erreur du directeur général cache mal son grand appétit financier», souligne un habitué des pratiques de la maison depuis l’arrivée de Marie-Thérèse Vané. Celui-ci explique que «lorsque le Conseil d’administration autorise un investissement de 700 millions de francs CFA par exemple, à l’arrivée, c’est 1,2 milliard CFA qui sont déboursés parce que, entre temps, on aura rajouté au contrat initial des avenants pouvant aller jusqu’à 500 millions CFA ; et d’ailleurs, il se murmure qu’on ne serait pas loin de ces montants avec la construction de la délégation de la Ngounié-Nyanga à Mouila». On s’étonne, dans les couloirs de l’organisme, de ce que l’agent comptable qui, normalement, est garant des deniers de la CNSS, ne soit pas assez vigilant sur ce genre de pratiques, peu orthodoxes. Toutes choses qui sont dénoncées par les syndicalistes, notamment par Jocelyn Ngoma, président du SYNA-CNSS, qui entend tenir une conférence de presse dans les prochains jours, indiquent des agents de la structure.

Remise en cause de l’existence de la CNSS

Dans son discours du 31 décembre dernier, le président Ali Bongo a annoncé une réforme de la sécurité sociale axée sur «une plus grande cohérence du système gabonais de protection sociale». Il a notamment annoncé la mise en place prochaine d’un organisme autonome chargé de la gestion des retraites et des prestations familiales des agents de l’État, indiquant en outre que «l’année 2013 devra marquer l’effectivité du transfert des compétences de la CNSS vers la CNAMGS en ce qui concerne les prestations de santé (et de maternité)» pour permettre le parachèvement de «l’édification de la Caisse nationale d’assurance-maladie et de garantie sociale».

Pas franchement heureuse de ces annonces présidentielles au moment où elle s’apprêtait à lancer l’inauguration des très coûteuses Délégations provinciales de la CNSS à Bikélé (Estuaire) et à Mouila (Ngounié) dont les coûts de construction auraient dépassé toutes les prévisions, Marie-Thérèse Vané, se bat pour garder ce sur quoi l’État n’a encore rien décidé, à savoir la gestion des cotisations patronales et la gestion des cinq polycliniques et centres médico-sociaux (PMS, CMS) que compte l’organisme à travers le pays. Si elle obtient le soutien de sa tutelle – Luc Oyoubi, ministre de l’Économie, de l’Emploi et du Développement durable, qui a en charge la politique gouvernementale en matière de Prévoyance sociale – elle pourrait effectivement les garder, à condition que celui-ci convainque les plus hautes autorités de la pertinence d’une telle position.

Pour le moment en tout cas, après les annonces présidentielles du 31 décembre, une certaine inquiétude est perceptible chez de nombreux agents. Ceux-ci voudraient savoir si le transfert de la presque totalité des compétences de leur entreprise vers la CNAMGS va aussi entraîner – ce qui serait une bonne chose pour eux – le transfert de certains d’entre eux vers l’organisme dirigé par le Pr. Michel Mboussou. Mais, au fond, à quoi bon maintenir une Caisse avec 2 000 agents pour gérer simplement les PMS/CMS et les cotisations patronales ? 2 000 agents pour si peu d’attributions…

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