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Pacôme Moubelet-Boubeya, le cumul des fonctions jusqu’à la caricature

Le secrétaire général du gouvernement, Pacôme Moubelet-Boubeya, serait-il un boulimique du travail ? Alors qu’il portait déjà trois casquettes, il a été nommé, le 18 janvier 2013, à la tête du Bureau de coordination du suivi et d’évaluation du Plan stratégique Gabon émergent (BCPSGE). Une nomination qui a coupé le sifflet à de nombreux observateurs mais qui a également suscité bien de commentaires.

De mémoire de Gabonais, on n’avait jamais vu un secrétaire général du gouvernement -un poste à très haute charge administrative et politique- cumuler autant de responsabilités. PCA de l’Agence nationale des Infrastructures numériques et des fréquences (Aninf), directeur de cabinet du président du Parti démocratique gabonais (PDG) mais aussi administrateur d’entreprises publiques, Pacôme Moubelet-Boubeya, 53 ans, a reçu, le 18 janvier en conseil des ministres, une quatrième casquette, celle de coordinateur général du Bureau de coordination du suivi et d’ évaluation du Plan stratégique Gabon émergent (BCPSGE).

Tout au long du week-end, de nombreux membres du gouvernement, en privé, se sont dit surpris par cette «boulimie» de fonctions, ayant des incidences financières certaines. Et la présence à ses côtés, comme coordinateur général adjoint, d’Yves Fernand Manfoumbi, le directeur général du Budget, est très significative sur ce plan… Connaissant la charge d’un secrétaire général du gouvernement, un ancien ministre s’est étonné qu’on confie autant de responsabilités à Pacôme Moubelet-Boubeya. «Toutes les charges qu’il a sont en fait des charges à plein temps, puisqu’on nous a dit que les PCA sont désormais des PCA à demeure. Quel bureau va-t-il occuper entre celui du centre-ville (SGG), du quartier Louis (siège du PDG), de l’immeuble de la Solde (ANINF) et celui de la présidence de la République (BCPE). Ce ne sont pas des journées de 24 heures qui vont lui suffire pour assumer toutes ces charges», affirme l’ancien responsable politique. «Où est la circulation des élites promise par Ali Bongo en octobre 2009 ?», se demande un universitaire qui ajoute : «L’émergence-là va finir par ressembler à une grosse farce.» Une étudiante, quant à elle, regrette que «ce soient toujours les mêmes qu’on nomme partout. En fait, Ya Ali donne l’impression d’être dépassé par les événements».

Pour mémoire, peu de temps après son accession au pouvoir et à la suite des premières nominations intervenues sous son mandat, le président Ali Bongo Ondimba était revenu sur les attributions qui avaient induit des cumuls. De ce fait, les nominations de François Engongah Owono, alors secrétaire général de la présidence de la République, Léon-Paul Ngoulakia, alors secrétaire général du Conseil national de sécurité, et Guy-Bertrand Mapangou, alors secrétaire général adjoint de la présidence, aux fonctions respectives de PCA de la CNSS, PCA de l’Apip, et PCA de Gabon port management avaient été annulées, «afin d’éviter le cumul des fonctions», murmurait-on.

Déjà, la même «sanction» ne fut pas infligée à certains. A l’instar d’Etienne Massard, un autre «M. Cumul» du fait de ses nombreuses casquettes. En voulez-vous, en voilà : le brave et sympathique homme est à la fois conseiller spécial auprès du président de la République, directeur général de l’Agence Gabonaise d’études et d’observations spatiales (Ageos), président de la Commission technique de l’Agence nationale des Bourses du Gabon (ANBG) -et ce n’est pas tout : il est aussi président du Comité de gestion de l’Agence nationale des Parcs nationaux (ANPN) et président du Comité de gestion du Conseil national des Affaires climatiques (Conseil climat).

En octobre 2010, alors qu’avaient été annulés certaines nominations, le communiqué final du conseil avait souligné : «le président de la République, résolument déterminé à assainir la vie publique nationale, pour la rendre plus dynamique et performante, a instruit le gouvernement, dans le processus engagé de valorisation du capital humain national, de veiller, à chaque fois, à placer l’homme ou la femme qu’il faut, à la place qu’il faut». Si on ne saurait douter de la compétence de Pacôme Moubelet-Boubeya ou d’Etienne Massard, il est permis de se demander s’ils n’ont pas des qualités hors pair ou des pouvoirs de super héros.

La principale conséquence du cumul des fonctions, qui se fait au détriment de l’efficacité et sert avant tout à l’augmentation des revenus des concernés sans nécessairement qu’ils aient à travailler plus, est le pantouflage. Les hauts fonctionnaires ou les hommes politiques sont avant tout des êtres humains comme les autres. Même en travaillant dur, on ne peut pas cumuler cinq métiers différents ; simple question de bon sens. Pourquoi donc avoir annulé les premiers cumuls, et laissé prospérer d’autres ? That’s the question.

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