Les membres de la société civile réunis au sein de la coalition Ça suffit comme ça, ont mis à profit leur après-midi du 29 janvier 2013 pour dénoncer le procès intenté par Hervé Opiangah contre madame Gondjout, née Chantal Myboto, en correctionnelle au tribunal de Libreville.

C’est à travers une déclaration de la coalition Ça suffit comme ça, lue par Marcel Libama, que les membres de ce regroupement se sont livrés à un exercice de dénonciation et à l’appel à la solidarité de la communauté des défenseurs des droits humains tant nationaux qu’internationaux pour dénoncer ce qu’ils qualifient «de parodie de procès», à l’endroit de madame Gondjout, née Chantal Myboto.

«Incapable de répondre aux préoccupations de la population gabonaise qui croupit chaque jour dans une misère inqualifiable, le régime Bongo/PDG a choisi la voie de la répression judiciaire pour intimider toutes les voix discordantes qui s’opposent à sa gestion scabreuse des ressources de l’État depuis la prise de pouvoir par effraction en 2009 d’Ali Bongo», a déclaré Marcel Libama, tout en indiquant que le régime au pouvoir intensifie la persécution contre les opposants et la société civile.

Selon ces derniers, l’indépendance de la justice gabonaise est mise à l’épreuve des ingérences du palais présidentiel, au point que les magistrats sont forcés, par le pouvoir exécutif, d’organiser des procès politiques. Pour preuve, ils relèvent certains faits ayant fait l’objet de plusieurs dénonciations aussi bien de la part de la société civile que celle de certains membres de l’opposition.

Au nombre de ces faits, Ça suffit comme ça relève notamment, André Mba Obame et les 18 ministres de son gouvernement alternatif qui ont été poursuivis, leurs salaires coupés et interdits de sortie du territoire national ; de nombreux étudiants torturés et envoyés en prison pour avoir légitimement revendiqué les meilleures conditions d’enseignement et d’accueil au sein du campus universitaire de Libreville ; l’opposant politique, ancien directeur adjoint de cabinet d’Omar Bongo, Mike Jocktane, poursuivi et traqué pour avoir témoigné de la corruption politique sous le régime de Bongo père ; Marc Ona, figure emblématique de la société civile gabonaise, poursuivi par le chef de cabinet d’Ali pour des mobiles dits fallacieux, etc.

«Hervé Opiangah, conseiller de Monsieur Ali Bongo dont on connaît le passé ténébreux, de chef de milice privée transformée en société de sécurité, est un personnage sulfureux au point que ce dernier a été emprisonné pendant 18 mois par son mentor au nom de la loi d’omerta. Plus que jamais Hervé Opiangah veut se faire une virginité car étant à coté du raïs Ali il se croit tout permis. Les Gabonais n’oublieront jamais les dégâts et les actes répréhensibles commis par Hervé Ogiangah», a relevé Marcel Libama.

«Face à cette mascarade judiciaire qui ternit davantage l’image de notre pays, nous exigeons du régime d’Ali Bongo la cessation immédiate de tous les procès politiques, la libération de tous les prisonniers politiques actuellement incarcérés et l’arrêt de la persécution judiciaire de madame Gondjout, orchestrée par son conseiller, Hervé Opiangah», a déclaré le porte-parole du jour de Ça suffit comme ça avant de rassurer, en guise de conclusion, sur la détermination de la coalition Ça suffit comme ça, à s’opposer à toutes formes d’atteintes aux droits de l’homme et à imposer l’indépendance de la justice face au pouvoir politique incarné par ce système.

La plainte d’Hervé Opiangah reposerait sur des accusations qui auraient été portées contre lui par Chantal Myboto Gondjout et sa sœur Praxède, selon lesquelles il aurait été chargé par la présidence de la république d’infiltrer un meeting de l’Union nationale et de projeter l’assassinat de Zacharie Myboto, le président du dit parti.