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A vif, on lui arrache la langue, les reins, le cœur et le cerveau

Amadou, Camerounais, la quarantaine révolue, n’a pas échappé au «bataillon des pièces détachées». Le brave homme s’est battu jusqu’au bout contre ses bourreaux avant de rendre l’âme récemment à 15 kilomètres de la ville de Ndjolé, au terme d’une ablation de sa langue, ses reins, son cœur et son cerveau. Le film d’un crime rituel.

Alors que l’on a annoncé le renforcement des contrôles dans tout le pays, et que le déploiement des policiers se voit notamment à Libreville, voilà qu’on découvre un autre cas de crime rituel. Cette fois, c’est un Camerounais qui a été la cible des criminels. Le scénario ourdi pour attraper cet homme, père de 17 enfants, a été le plus limpide et loin de tout soupçon jusqu’à l’aboutissement du drame.

La semaine écoulée, comme d’habitude, sieur Amadou vaquait tranquillement à ses occupations. Transporteur de son état, il desservait régulièrement la ligne Libreville-Lambaréné. Vieux routier, il pensait être vigilant et à même de détecter le moindre signe d’une affaire louche. Il se trompait.

Le routier a été contacté par un jeune-homme, originaire de la ville de Bitam, qui lui a proposé la location de sa voiture avec lui-même comme chauffeur, en échange d’une somme considérable. Ce contrat qui devait le conduire à Ndjolé où il devait aider le jeune-homme à faire des courses pour un mariage. Il a donc passé un coup de fil à son épouse pour lui annoncer son départ pour cette ville, précisant qu’il sera de retour dans deux jours.

Le jour du retour de Ndjolé, le jeune loueur de sa voiture lui propose de l’accompagner à une quinzaine de kilomètres après Ndjolé pour une autre course urgente. Ayant été mis en confiance depuis le premier jour, il ne se doutait de rien. Là encore, il a passé un autre coup de fil à son épouse pour lui dire qu’il quittait cette ville pour une autre mission. Quelque part, à quinze kilomètres après Ndjolé sur la route de Bitam, le jeune homme a demandé de s’arrêter pour un besoin urinaire. Or, derrière une vielle tractopelle abandonnée depuis des lustres, un groupe de personnes tapies attendaient. Mettant à exécution leur guet-apens, elles ont extrait Amadou de son véhicule en le brutalisant. Une bagarre a éclaté. Voyant que le chauffeur prenait presque le dessus sur eux, une jante de voiture lui a été assénée sur la nuque ce qui a entrainé sa chute.

Bien ligoté, il a été mis à genou. Comprenant à quel sort il était voué, il a supplié ses agresseurs précisant qu’il avait 17 enfants. Il leur a proposé, dans les larmes et les supplications, de prendre son véhicule et les 50.000 francs CFA qu’il avait également sur lui. C’était peine perdue. Sa sentence avait été prononcée quelque part. Ce sont uniquement ses organes qui intéressaient ses assaillants.

Encore vivant, ses meurtriers lui ont arraché la langue, puis les reins et le cœur tandis qu’une partie de son crâne a été brisé pour en extraire le cerveau. Au terme de cette mise à mort monstrueuse, il a été mis dans un sachet plastique pour être jeté dans un ravin en plein milieu de cette route menant vers Bitam. Le jeune loueur de voiture ayant l’ayant entrainé dans ce macabre traquenard a reçu en cadeau la voiture d’Amadou et 100.000 francs CFA plus deux plaques d’immatriculation.

Recherches et découverte

Voyant qu’Amadou n’était pas rentré sur Libreville le mardi de la semaine passée comme prévu, son épouse, ses frères et ses amis ont entrepris des recherches. La communauté Bamoun dont il était membre a de ce fait délégué 18 personnes pour des recherches sur la base des informations données par son épouse, Awa.

A Ndjolé, ils informeront la gendarmerie avant de continuer eux-mêmes les recherches. C’est fort de leur persistance qu’ils reconnaîtront la voiture d’Amadou, sans le même numéro d’immatriculation cependant, avec une dame et un chauffeur à bord, transportant boissons et autres marchandises en direction de Bitam. Interpellés et s’étant arrêtés, la dame enverra paître la bande de Camerounais à la recherche de leur compatriote disparu, brandissant sa nationalité gabonaise pour marteler qu’elle qui n’a pas de compte à rendre à des étrangers. Surtout, estimait-elle, qu’il s’agissait de la voiture de son beau-fils.

Entre temps, le chauffeur, entendant tout ce qui se disait, jettera un coup d’œil au dossier de la voiture pour se rendre compte que les noms cités y figuraient bien. Il gardera cependant le silence en remettant le dossier à sa place. N’étant pas de la police, le groupe a laissé partir la voiture, mais a prévenu un autre groupe plus avancé sur la route d’Oyem. Nouvelle interpellation de la voiture. Nouvelle discussion durant laquelle l’un des amis d’Amadou qui connaissait cette voiture pour l’avoir souvent conduit, est simplement allé chercher le dossier du véhicule là où Amadou les cachait habituellement. Rien n’avait encore été changé : il s’agissait bien de la voiture du disparu.

Avec l’aide des gendarmes de Ndjolé, les deux occupants du véhicule ont pu être ramenés à la brigade de cette ville. Les gendarmes de Bitam, mis à contribution, ont «cueilli» le jeune-homme qui avait entrainé Amadou dans le piège mortel. Alors qu’il ne voulait rien dire au départ, il a fini, sur la base de la promesse de mettre l’affaire sur le dos des étrangers ayant pris part au coup, par raconter ce qui s’était passé et dans les moindres détails. Il a donc révélé qu’un Camerounais, un Nigérian, un gendarme en poste à Bitam étaient les complices de l’horrible homicide. Bien sûr, il y avait également des Gabonais tandis que le commanditaire, nommément cité, serait l’un des hommes les plus influents du coin. Tout a été déballé et le jeune-homme a enfin conduit les gendarmes et le procureur sur le lieu du crime. Les restes de la dépouille mortelle d’Amadou, en putréfaction avancée, ont été enterrés sur place.

Vu que le commanditaire présumé est connu puisqu’il a été cité et que la plupart des personnes impliquées sont déjà aux arrêts, la communauté camerounaise, notamment les Bamouns, attend de son ambassadeur un suivi efficient de ce dossier. Une chose est sûre : les Bamouns, avec leur solidarité légendaire, appuyée par la communauté camerounaise du Gabon, n’entendent pas en rester là. Ils souhaitent que l’ambassadeur puisse prendre ses responsabilités. Amadou laisse 17 enfants.

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