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Les étudiants de l’UOB de nouveau dans la rue

La semaine qui a pourtant commencée dans le calme ce lundi 11 février, s’est vite compliquée pour les librevillois qui vaquent à leurs occupations du côté du boulevard Léon Mba où se trouve l’université Omar-Bongo (UOB). Et pour cause, face à des promesses non tenues et à des traitements inégaux quant à la distribution des bourses, les étudiants ont entamé une nouvelle grève.

Aux environs de 10 heures, de nombreux automobilistes qui empruntaient le boulevard Léon Mba qui passe devant le portail de l’UOB, ont été contraints de faire demi-tour ou d’emprunter des voies détournées pour rallier leur destination. La tension est en effet montée d’un cran après une nouvelle assemblée générale des étudiants qui estiment ne pas être suffisamment soutenus par l’État, notamment le ministère de l’Enseignement supérieur dans leurs études.

Après leur AG, ils ont envahi la route où ils ont promptement allumé des feux et empêché les voitures de passer. A cent mettre du carrefour Derrière la prison, les barricades composées de matériaux hétéroclites comme des bacs à ordures, de vieux pneus, des cailloux, des ordures ont été posées, ainsi qu’au carrefour de l’ancien centre de la Radiotélévision gabonaise (RTG).

Les versions divergent sur les motifs de cette grève qui a d’ailleurs surpris plus d’un étudiant. Cependant le point commun reste la bourse. Pour certains étudiants, ce sont ceux de Master 1 des différents départements de l’UOB qui réclament le paiement de leur bourse. Ceci parce que les autres (Licence 1, 2, 3 et Master 2) auraient perçu les leurs.

Un autre étudiant rencontré, qui a préféré s’exprimer sous le couvert de l’anonymat, explique le problème à sa manière : «le problème de l’UOB est fondamentalement celui de la bourse. Depuis le début de l’année, nous savons que la bourse est donnée à partir du 10 décembre. Mais cette année, la mensualisation a commencé dès octobre. Par exemple, certains nouveaux bacheliers et des boursiers réguliers avaient reçu leurs bourses depuis octobre, d’autres l’ont reçu en novembre, pour certains en décembre. D’autres, jusqu’aujourd’hui ont des attestations de bourses fournies par l’Agence nationale des bourses et stages (ANBG) et des cartes du trésor, mais ils n’ont jamais reçu leur dû. Il y en a encore qui sont dans le fonds spécial de la bourse, qui a fait l’objet d’une grève l’année dernière, qui, jusqu’ici, n’ont encore rien touché. On a eu une AG [Assemblée générale – ndlr] en janvier. Les autorités du ministère, du Trésor et de l’ANBG nous avaient dit qu’en décembre on serait satisfait. Le 10 janvier, on n’était pas satisfait, il n’y avait pas de bourse un mois après, on a tenu une autre AG et on s’est dit qu’on essayait quand même d’attendre pour voir si d’ici la fin du mois les choses pouvaient rentrer dans l’ordre. Comme nous savons que la bourse c’est à partir du 10 de chaque mois, on s’est dit que si le 10 février il n’y a rien, on allait, en tout cas, manifester. Car, c’est le seul langage que nos dirigeants comprennent qui vienne de l’université. Voilà pourquoi nous sommes sur la route aujourd’hui».

D’autres étudiants encore parlent même de la réduction du montant de cette bourse qui les aide à soutenir leurs études. Pour certains, le trousseau scolaire qui s’élevait à 90 000 francs aurait été réduit à 30 000 francs CFA. De même, certains ont reçu leur dû à moitié tandis que d’autres ne l’on pas reçu du tout. C’est donc ce mélimélo qui a conduit une nouvelle fois les étudiants dans la rue.

La question du restaurant est subsidiairement évoquée et un autre étudiant qui déclare : «Si le restaurant est ce qu’il est aujourd’hui et depuis des années, c’est la faute du gouvernement et particulièrement du ministère de tutelle. On aurait dû entreprendre ces travaux pendant les mois de vacances. Et six mois plus tard, en janvier, le restaurant aurait été ouvert. Et c’est ce qui nous avait été promis l’année dernière. On se rend compte que les travaux n’ont débuté qu’en octobre. Et on parle également de retard de paiement dans l’exécution de ce chantier».

Quoi qu’il en soit la police a une nouvelle fois été déployée pour venir enrayer les velléités de manifestation qui risquaient de se transformer en violence. D’ailleurs, au passage des journalistes de Gabonreview à l’UOB, aucun dirigeant n’était là pour expliquer ce qui se passait réellement. Les bureaux étaient tous fermés. Ils se souviennent certainement de l’épisode qui avait conduit à la casse du rectorat et à la séquestration de certains membres de l’administration de l’UOB.

En attendant des solutions aux problèmes des étudiants, qui sont récurrents depuis plus d’une décennie, il ne faut pas oublier que les enseignants de cette même université sont en grève depuis une semaine. Celle des étudiants vient, dans ce contexte apolitique, confirmer que le ministère de l’Éducation nationale n’a pas su, ou pas pu, réformer suffisamment cet établissement pour que les cours puissent s’y dérouler normalement et durablement.

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