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Les jetons ne passent plus à Port-Gentil !

Les petites pièces de monnaie jaune de 1, 5, 10 et 25 francs CFA semblent ne plus être des valeurs d’échange. Dans la capitale économique gabonaise, de nombreux commerçants et même les lieux de culte n’acceptent plus d’échanger ces pièces contre de la marchandise, un service ou une grâce.
Tout le monde s’accorde à dire que la ville de Port-Gentil est particulière au Gabon. A côté du cout élevé de la vie, en manière de monnaie, les billets de banque fatigués par l’usure et ceux déchirés même ayant un numéro de série complets ne sont pas acceptés par les commerçants. Depuis quelques mois, ce sont les petites pièces de monnaie qui sont désormais refusées.

«Je suis surpris par le comportement des commerçants, lorsque vous leur tendez les pièces dites jaune pour une valeur qui varie entre 100 et 500 francs CFA, ils refusent. Ce refus n’a pas de raisons apparentes. Les pièces de 50, 100 et 500 francs CFA ont pourtant de la valeur de même que ceux de 1, 5, 10 et 25 francs CFA», regrette Alain Benoit Kanga, employé dans une entreprise de la place.

Les commerçants rencontrés jettent l’anathème sur les clients qu’ils jugent «trop exigeants», expliquant que c’est eux qui refusent la petite monnaie ou les billets froissés lorsqu’on les leur rend. «La clientèle port-gentillaise est très exigeante. Nous commerçants, nous ne fabriquons pas l’argent. Nous recevons ce qu’elle apporte en échange de notre marchandise. Lorsque je reçois une petite pièce de monnaie, je la retourne aux clients. S’ils refusent les pièces jaunes, qui doit les accepter ?», interroge Hassan, un commerçant.

Pour certains taximen, le comptage de ces pièces jaunes prend du temps dans l’échange de service. «Pour nous les taximen, le temps c’est de l’argent. Rassembler ces petites pièces pour obtenir une valeur de 50, 100 et 500 francs CFA prend un temps énorme. C’est pour cela que nous refusons ces pièces jaunes», justifie Jean Koffi, un taximan.

Pourtant les responsables bancaires et les employeurs rencontrés confirment que ces pièces jaunes ont une valeur marchande au même titre que les billets de banque. «Si vous êtes payé à 450 325 francs CFA et votre employeur ou votre banque ne vous reverse qu’une somme de 450 300 francs CFA, il vous a volé 25 francs CFA. Mais, imaginez-vous ce que ces 25 francs donnent comme somme au bout d’un, deux ou trois ans. Vous voulez un million, s’il vous manque 1 francs, vous n’avez pas la somme exact», a fait savoir un gestionnaire sous anonymat.

Dans certains milieux religieux également, il y a une préférence marquée pour les billets de banque et un dédain non dissimulé pour les pièces jaunes. Lors de la quête ou de la collecte des offrandes et dimes en valeur monétaire, les chargés de l’opération exigent sans sourciller des billets de banque. «Dans la maison de Dieu, on doit apporter les choses de valeur car ce qu’il fait pour nous chaque jour est inestimable. Lorsque vous voulez donner au créateur, c’est une légèreté que de jeter des pièces dans le tronc», estime Wembaloko, prophète leader dans une église. La vénalité, il est vrai, n’est pas un des 7 péchés capitaux…

Une aubaine : les associations caritatives devraient organiser des opérations de collecte de ces pièces jaunes qui pourraient représenter plusieurs centaines de milliers de francs, gardés dans les ménages faute d’être utilisées.

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