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Le gouvernement et les ONG en faveur d’un retour du Gabon à l’EITI

54fed974-2b0f-11e1-aeff-17622f4c9ea4Quelques jours après la radiation du Gabon de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (EITI), la coalition gabonaise de Publiez ce que vous payez (PCQVP) et le ministère du Pétrole, de l’Énergie et des Ressources hydrauliques, ont donné chacun de la voix pour une réintroduction de la candidature du Gabon auprès de cette initiative.

«Nous encourageons vivement les autorités gabonaises à réintroduire la candidature gabonaise pour une nouvelle adhésion à l’EITI afin de garantir aux investisseurs déjà inquiets de cette radiation, un environnement des affaires propice et le respect des règles de transparence pour le bien-être des populations seuls propriétaires et bénéficiaires de ces ressources naturelles», a indiqué, le 6 mars, un communiqué signé de Marc Ona Essangui, coordonnateur national et membre du Comité de pilotage international de la coalition «Publiez ce que vous Payez» (Publish What You Pay – PWYP).

«La Coalition Publiez ce que vous Payez (PCQVP) exhorte le gouvernement à consentir des efforts et les moyens conséquents afin que EITI soit une réalité au Gabon et non un slogan, encore moins un outil pour une mauvaise communication pour la communauté internationale alors que la réalité locale en est toute autre», poursuit le communiqué de PWYP Gabon.

Le gouvernement s’engagera-t-il dans la voie tracée par ces ONG qui, par ailleurs, siégeaient au sein de la section gabonaise de l’EITI ? Outre les revenus du pétrole et du manganèse, les ONG demandent aussi l’introduction dans le périmètre de l’EITI des revenus issus de l’exploitation artisanale de l’or et du diamant ainsi que du bois. Du côté du gouvernement, rien ne laisse présager d’une telle démarche. Après, l’annonce de la radiation du Gabon, le gouvernement a simplement pris acte de la décision du conseil d’administration de l’EITI.

Regrettant cette décision, le Gabon a réaffirmé «sa détermination à œuvrer à une amélioration continuelle de la bonne gouvernance dans la gestion de ses matières premières ; ainsi que son ouverture à travailler avec tout partenaire à même de l’aider dans cette démarche, conformément à l’engagement pris par le président de la République», lit-on dans un communiqué de presse signé d’Alexandre Tchikaya, directeur de cabinet du ministre Etienne Ngoubou, en charge du Pétrole, de l’Énergie et des Ressources Hydrauliques.

La décision de l’EITI d’exclure le Gabon aurait été notamment motivée par le non-respect des règles de ce groupe d’intérêt. Le communiqué de la coalition gabonaise de PWYP note à ce sujet que «la volonté politique qui avait prévalu au début de son adhésion en 2004 pour atteindre les objectifs de la conformité avait cédé sa place à un coup de frein des nouvelles autorités du pays et ce depuis 2009. Ce relâchement des efforts a pu être matérialisé par la diminution de moitié du budget de fonctionnement du Groupe d’Intérêt EITI de 400 millions au début de l’initiative à 180 millions en 2010. Les conséquences immédiates sont sans appels : le manque de publication des rapports de conciliation depuis 2008, la non dissémination des rapports publiés à travers le pays, la non implication des plus hautes autorités du pays dans les Assemblées de l’EITI. Se sont autant de manquements parmi d’autres qui attestent que les nouvelles autorités sous le slogan de l’émergence n’accordent pas un soutien significatif à ce processus qui vise la transparence dans la gestion des ressources naturelles au Gabon.»

Le ministère du Pétrole qui indique dans son communiqué que «les mesures appropriées seront apportées une fois connu l’ensemble des raisons ayant motivé cette décision», devrait trouver les réponses recherchées auprès de la coordination gabonaise de PWYP qui annonce la mise en place de nouvelles normes : «La rentrée en vigueur de la loi Dodd Franck aux États-Unis et l’adoption prochaine de la directive européenne pour la transparence sont autant d’outils qui vont avoir un impact considérable dans les relations que les autorités gabonaises devraient désormais entretenir avec les multinationales opérant au Gabon. Par conséquent, chaque partie est condamnée à afficher une réelle détermination pour plus de lisibilité dans la politique des affaires.» Le Gabon qui a entrepris la diversification de son partenariat économique et financier gagnerait à s’y mettre.

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