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«Le bûcher des vanités» de Pendy Bouyiki

Jean-Remy-Pendy-Bouyiki-2Sautant sur l’opportunité de la main tendue d’Ali Bongo, l’ancien ministre d’Etat, Jean Rémy Pendy Bouyiki, vient de lancer un appel à réintégrer le PDG. Depuis trois ans, l’homme s’est fait remarquer par diverses exactions prouvant qu’il traverse le désert, qu’il mérite le surnom de Bandit Bouyiki et que, là, il fait la manche au parti au pouvoir. Petite série des aventures d’un ancien ponte.

Après trois ans passés hors de l’arène politique, Jean Rémy Pendy Bouyiki, ancien ministre, ex-hiérarque du Parti démocratique gabonais (PDG), conseiller et haut représentant du président Omar Bongo jusqu’au décès de celui-ci, a réuni la presse, le 12 avril dans un somptueux hôtel de Libreville, en vue d’annoncer solennellement son vœux de réintégrer le PDG.

On rappellera que dans son allocution de clôture du dernier congrès ordinaire du PDG, le président Ali Bongo a laissé entendre : «Je voudrais dire et répéter que le PDG reste une maison ouverte pour que chacun vienne y trouver ou retrouver sa place». Surfant donc sur cette opportunité, Jean Rémy Pendy Bouyiki a déclaré : «En ce qui me concerne, j’ai naturellement décidé de saisir votre main tendue et de reprendre la carte du parti que j’ai servi depuis l’Union des jeunes du parti démocratique gabonais (UJPDG) de quartier en 1972 alors que j’étais jeune lycéen qui porte le nom de votre illustre prédécesseur. La suite de mon militantisme ne vous est pas inconnue car j’ai eu l’honneur de cheminer dans ce domaine à vos côtés».

Sans doute conscient de ce que certains de ses anciens camarades du PDG pourraient entreprendre des machinations pour entraver sa réhabilitation, Pendy Bouyiki a prévenu le chef de l’Etat, toujours par l’entremise des médias : «Distingué président, ayez conscience que votre main tendue est souvent imprenable par ceux qui choisissent de la prendre car des forces d’inertie entre vous et ceux à qui vous tendez la main sont si puissantes, si vigilantes, qu’elles finissent souvent à être victorieuses, au détriment de votre volonté affichée d’intéresser tous les Gabonais et toutes les Gabonaises à votre action». L’ancien baron du PDG indique avoir été ignoré lors de la transition ayant suivi le décès d’Omar Bongo, particulièrement par le Comité permanent du PDG au moment du choix du candidat pour l’élection présidentielle anticipée de 2009. De même, il a soutenu, pince-sans-rire, avoir battu campagne, à ses frais, pour le successeur d’Omar Bongo Ondimba.

Pendy Bouyiki ou bandit Bouyiki ?

On se souvient pourtant que, le 13 août 2009, à Noé Palace dans le Nord de Libreville, Pendy Bouyiki avait publiquement annoncé la création du Parti démocratique pour l’action et les libertés (Padeal), déclarant alors qu’il ne se reconnaissait plus dans le PDG dont le comportement des leaders avait changé. L’homme qui, du temps de sa magnificence, allait jusqu’à affréter des avions pour aller chercher une glacière de gibier dans l’arrière-pays, n’a cependant pas eu les moyens financiers de présenter un seul candidat au compte du Padeal ou de se présenter aux législatives de décembre 2011.

Preuve de cette disette financière, en août 2010, Jean Rémy Pendy-Bouyiki, avait été l’acteur d’une course poursuite avec des agents de la Police judiciaire et l’objet d’une convocation au Tribunal de Libreville. L’ancien ministre devait 6 millions de francs CFA à deux personnes (3 millions pour chacune) auxquels il avait remis des chèques sans provision. Ayant fait l’objet d’une plainte, il avait royalement ignoré toutes les convocations qui lui avaient été adressées, poussant ainsi le commandant de police chargé de l’affaire à procéder à une planque, puis à une course poursuite au terme de laquelle l’ancien ministre était allé se réfugier dans les bureaux de Jean-Claude Baloche, le patron de Socoba. Surpris, celui-ci avait demandé à l’ex-ministre d’obtempérer. En vue de clore la procédure enclenchée, il fut conduit, deux semaines plus tard, au tribunal.

Il ne manquera cependant pas de se retrouver, quelques mois plus tard, dans un litige financier l’opposant à Seydou Kane, un homme d’affaires proche du président Ali Bongo, auquel il avait vendu sa villa du quartier résidentiel Batterie 4 à Libreville pour 150 millions de francs CFA. Malgré l’acte de vente dûment notarié par Me Anguilet, il aura néanmoins continué à en toucher les loyers plus d’une année après. Fort de son statut d’ancien ponte, Pendy Bouyiki, qui n’avait cessé de menacer les locataires et même Seydou du fait que celui-ci est d’origine étrangère, a même tenté de revendre ladite maison à d’autres personnes. L’affaire a été portée au tribunal où l’ancien ministre d’État compte déjà des procédures pendantes, notamment un litige financier qui l’oppose à la «Pharmacie Le Président» dirigée par M. Akerey Rassaguiza, pour des médicaments non payés et 40 millions de francs empruntés au pharmacien durant les dernières années d’Omar Bongo. La presse satirique locale qui l’avait surnommé «Bandit Bouyiki» n’avait visiblement pas tort.

On devrait naturellement penser que l’appel à réintégrer le PDG, lancé par l’ancien ministre d’Etat, est un cri de désespoir, une sorte d’appel au secours, l’homme étant, de notoriété publique, sans le sou. Le président Ali Bongo avec lequel il était dans le courant informel des «Rénovateurs», au sein du PDG, dans les années 90, devrait pouvoir le réhabiliter. Mais, à quel poste dans le parti, le dernier congrès ayant terminé la redistribution des rôles. Comment la baronnie PDG qui n’a jamais quitté un seul instant le parti va-t-elle recevoir cet enfant prodigue ? On dit que lorsqu’un baobab tombe dans la forêt, il entraîné avec lui beaucoup d’autres petits arbres. Voici donc les dégâts collatéraux de la disparition d’Omar Bongo

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