Alors que les objectifs du millénaire pour le développement (OMD) arrivent à échéance en 2015 et que la conférence Rio+20 a lancé le processus de formulation des objectifs de développement durable (ODD), la Commission européenne a reconnu que les deux défis doivent être relevés ensemble au moyen d’une approche concertée. Les pays africains et notamment le Gabon qui disent être proches de ces objectifs présentent encore pourtant certains déficits en termes de régulation de la pauvreté : un objectif sur lequel devraient se porter ces pays, selon la Commission.
Lors de la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté, Ban Ki-Moon, secrétaire général des Nations-Unies, soulignait déjà la corrélation entre la lutte contre la pauvreté et l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) que tous les pays du monde se sont fixés afin de tenter d’arriver plus au moins à une certaine égalité dans les secteurs les plus importants en termes d’évolution du niveau de vie.
Or, le nouveau rapport européen sur les pays en développement, pour la plupart africains, a présenté, le 9 avril dernier à Bruxelles, une toute autre stratégie de développement pour ces pays. En effet, le document qui s’intitulait : «Après 2015: une action mondiale pour un avenir inclusif et durable» est apparu comme un véritable plaidoyer pour soutenir les efforts des pays pauvres en matière de développement. Pour la Commission européenne qui l’a présenté, la stratégie est simple : il appartient d’abord aux pays concernés de donner, eux-mêmes, l’impulsion s’ils souhaitent atteindre leurs objectifs.
Le rapport 2013, relève notamment qu’au cours des dix dernières années, les OMD ont été considérés en corrélation avec l’éradication de la pauvreté, la faim, la santé et la durabilité environnementale. En effet, dans la décennie qui a suivi la mise en œuvre des OMD, le taux de pauvreté a baissé dans plusieurs régions du monde, mais l’Afrique a toujours fait face aux mêmes difficultés en matière de conditions de vie. Pour l’illustrer, 870 millions d’individus souffrent encore de la faim, dont 98% dans ces pays en voie de développement, selon un rapport récent de la FAO.
En termes plus clairs, pour éradiquer la pauvreté dans le monde et donc s’efforcer de réaliser l’essence même des OMD, il faudra attaquer le problème à la racine. Et pour cela, quatre axes sont proposés par le rapport 2013 de la Commission européenne, pour aller au-delà de ce que prévoient les OMD : la nécessité de définir un programme de transformations économiques et sociales qui mette l’accent sur la création d’emplois et sur la lutte contre les inégalités ; veiller à ce que les objectifs mondiaux s’accordent avec les priorités des politiques des pays concernés ; trouver une nouvelle manière de «mesurer» le développement, dans la mesure où cette notion peut aussi dépendre d’un certain nombre de spécificités liées à chaque pays. Pour finir, le rapport propose que les pays les plus riches accroissent leur soutien dans des domaines-clés (santé, éducation, droits de l’homme, bonne gouvernance), mais surtout qu’ils augmentent leur aide à l’endroit des pays en développement.
