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Crimes rituels : le forum de «Ça suffit comme ça»

ca-suffit-comma-caLes membres de la coalition «Ça suffit comme ça» sont montés au créneau le samedi 20 avril 2013, au siège de l’Eglise Jérusalem, au quartier Nzeng-Ayong, pour fustiger à leur tour l’ampleur des crimes rituels au Gabon.

Le choix de ce lieu n’est pas fortuit pour la tenue d’un tel événement. Les membres de cette coalition s’y réunissent depuis plusieurs mois pour mener des actions, notamment des échanges, en faveur de la tenue de la Conférence nationale souveraine au Gabon. Et ils revendiquent désormais l’inscription de 20.000 personnes sur leurs listes favorables à la réalisation de cette rencontre.

Le samedi 20 avril dernier a été spécialement consacré à la dénonciation des crimes de sang dits «rituels». Le forum a enregistré la présence des leaders de «Ça suffit comme ça» dont Marc Ona Essangui et Georges Mpaga auxquels se sont joints Marcel Libama de la Convention nationale des syndicats du secteur éducation (Conasysed), le Pasteur Ernest Tomo, propriétaire des lieux, et de nombreux autres activistes gabonais.

Dans l’ensemble, selon les interventions des participants, la montée des crimes dits rituels est la résultante des conditions imposées ou proposées à certaines personnes, médiocres au demeurant, afin de leur garantir une place de choix dans la société. Pour la plupart des intervenants, depuis la prise du pouvoir du régime actuel, le nombre de crimes rituel a augmenté.

«Il y a des crimes rituel parce que le pouvoir encourage la facilité. La prochaine victime peut être de votre famille. L’heure est grave. Parce que ça peut être vous, parce que ça peut être moi», a lancé l’un des participants.

«Nous sommes là pour pleurer nos enfants et nos personnes qui sont mortes avec la langue, le cœur, les yeux, le poumon, le clitoris et les yeux arraché», a déclaré au micro un autre participant avant de relever : «nous avons l’obligation morale de protéger nos femmes, nos sœurs, nos enfants contre ceux qui veulent coûte que coûte avoir le pouvoir».

Les personnes présentes à cette rencontre ont par ailleurs dénoncé l’interdiction, par le ministre de l’Intérieur, Jean François Ndongou, de la marche de protestation qui devait avoir lieu le 13 avril dernier à Libreville pour dénoncer l’augmentation vertigineuse de ces crimes. Ils se sont de ce fait demandé comment il peut être possible de condamner les crimes «rituels» et refuser une marche pour le fait qu’elle portait contre ces crimes.

La journée a été également axée sur le bilan des années Ali Bongo Ondimba à la présidence de la République. Se succédant au micro, la plupart des harangueurs ont critiqué le bilan social, économique du Gabon depuis août 2009. Selon les différents tribuns, la promesse de 5000 logements par an n’a pas été tenue, beaucoup d’argent a été sorti des caisses de l’Etat alors qu’on ne voit pas de résultats sur le terrain. Et de dénoncer ce qu’ils ont appelé la culture de l’imposture qui tient en ce que de nombreuses personnes sans réelles compétences ont été placées aux postes de responsabilités et parfois avec des cumuls de fonctions, au détriment d’autres Gabonais qui ont même perdu leur emploi. Toute chose qui a fait dire à l’un d’eux que c’est «pour se maintenir à leurs postes que ces hommes ont besoin de tuer et d’utiliser des parties du corps humains prélevées à des fins fétichistes».

Pour finir, des jeunes sont venus se demander à quand la fin de la parole et le début des actes concrets pour lutter contre ces crimes rituels. De nombreuses idées ont été émises et quelqu’un a indiqué qu’ils sont prêts à «porter le corps de la prochaine victime de crime dit rituel devant la présidence de la République puis devant le tribunal de Libreville pour exiger que les coupables et les commanditaires soient rapidement retrouvés et punis».

Au-delà, sur les réseaux sociaux où le mouvement «Ça suffit comme ça» est hyperactif, on apprend que «la diaspora gabonaise dans sa ferme volonté de lutte contre les criminels rituels au Gabon , est en train de travailler avec les organismes de défense des Droits de l’Homme en Europe et en Amérique pour traquer les commanditaires de ces actes crapuleux et abominables. Une liste aurait été dressée et serait en cours de publication. Des plaintes seraient également déposées auprès des tribunaux à compétence universelle». Les participants à ce forum ne savaient pas encore que dans la soirée, la marche refusée par Jean-François Ndongou a finalement été autorisée.

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