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Lutte contre l’insécurité : la résurgence de la «voiture noire»

vitres-teinteeLa montée vertigineuse de l’insécurité au Gabon a fait monter la tension mais surtout la psychose au sein des populations, poussant le gouvernement gabonais à lancer une opération de sécurisation de Libreville avec des contrôles intensifs. Les voitures aux vitres fumées sont particulièrement contrôlées. Ce qui ravive le mythe de la «voiture noire» des années 80.

Depuis près d’une semaine, on remarque dans les rues de la capitale gabonaise, aux environs de 20 heures, des patrouilles mixtes des forces de l’ordre et sécurité passant au peigne fin les voitures, contrôlant les pièces d’identité des passagers. L’objectif est de lutter contre l’insécurité qui alimente actuellement la chronique Gabon. Dans ce climat, tout de même tendu entre les contrôleurs et les contrôlés, une attention particulière est accordée aux voitures ayant des vitres fumées. Cette coquetterie automobiliste avait déjà été interdite par le passé, mais est revenue en force malgré la suspicion placée sur ce type d’automobiles, depuis qu’au début des années 80, une mythique «voiture noire» avait semé la panique au sortir des écoles et était devenue le cauchemar des familles.

Mythe ou de une réalité ? Toujours est-il que cette voiture est réputée avoir fait disparaitre de nombreux enfants. Aujourd’hui, les différents meurtres assortis d’ablations de certains organes ramènent au souvenir de cette fameuse «voiture noire». Et on se souvient également qu’en 2006, un communiqué de la Direction générale des transports terrestre (DGTT) avait interdit la circulation des voitures aux vitres fumées. Un communiqué qui traduisait la décision d’un Conseil des ministres de juin 2003 indiquant que l’utilisation de film, de substance ou de produit coloré ayant pour effet d’obscurcir ou d’accentuer la coloration des vitres d’un véhicule était strictement interdite. Mais, aujourd’hui, les véhicules aux vitres teintés ou fumées, parfois sans plaques d’immatriculation, foisonnent, que ce soient les gros bolides venus des USA, de France, de Dubaï, ou les vieux tacots importés de Belgique, d’Allemagne ou du Bénin. Et les contrôles accentués sur cette catégorie de véhicules ne traduisent qu’une chose : certaines de ces voitures servent au transport des «pièces détachées», entendez les organes prélevés sur les victimes des crimes dits rituels.

«Pourquoi voulez-vous que des voitures aux vitres noires circulent dans une ville comme la nôtre ? De quoi ou de qui a-t-on peur pour se cacher ainsi ? On voit même des ministres qui ont des voitures aux vitres fumées. Est-ce là un bon exemple ? Il faut que le gouvernement prenne ses responsabilités», a lancé une dame à la ronde, devant un automobiliste contrôlé par la police et qui se plaignait d’être excessivement sifflé.

De nombreux commérages indiquent que certaines de ces voitures aux vitres noires ont été utilisées pour enlever des personnes qui marchaient paisiblement dans la rue. «C’est normal que les gens qui veulent tuer ou enlever d’autres personnes teintent leurs voitures. Une fois qu’ils ont attrapé quelqu’un, on ne peut pas le voir en train de se débattre. Même s’ils sont en train de le violer et qu’on passe à côté, on ne le saura jamais. Voilà pourquoi il faut les interdire dans notre pays», a continué à commenter la même dame. «Les patrouilles se sont renforcées de nuit dans la capitale et l’on espère que les contrôles aboutissent à quelque chose. Ça ne sert à rien que l’on fasse semblant et laissent repartir ces gens comme ça. L’Etat doit sévir, sinon on avancera jamais », a martelé un fonctionnaire qui assistait à l’échange.

Récemment, une rumeur a couru dans Libreville : «les «grands types» circuleraient dans leurs belles voitures aux vitres fumées avec un petit chat blanc, très amoureux des jeunes filles qui finissent par crever après une partie de jouissance avec la bête».

Si certains Gabonais accueillent avec satisfaction la présence militaire accrue dans les rues, d’autres par contre voudraient que les affaires criminelles, plusieurs restant sans suite, puissent être élucidées et leurs auteurs emprisonnés, conformément à la loi.

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