A l’occasion de la célébration du cinquantenaire de la Journée de l’Afrique en Espagne, l’ambassadeur Simon Wilfrid Ntoutoume Emane, au nom de ses collègues ambassadeurs africains, a lancé un appel solennel à la mise en place d’un partenariat performant et plus efficace entre l’Afrique et l’Espagne. Il a demandé avec insistance à tous les intervenants au développement de s’émouvoir davantage des inégalités criantes qui parsèment le continent africain.

Selon Simon Wilfrid Ntoutoume Emane, ambassadeur du Gabon en Espagne, la célébration de la Journée de l’Afrique de cette année intervient à un moment crucial où la crise généralisée de l’économie secoue tous les Etats, où les tensions récurrentes et les situations de conflits en Afrique se distinguent désormais non seulement par leur nombre mais aussi par le fait qu’elles sont de plus en plus complexes par leur nature et rendent difficile la maîtrise des mouvements forcés des populations.

La difficile conjoncture actuelle commande donc d’accroître les échanges commerciaux et les flux d’investissement entre partenaires au développement et non de les freiner. La persistance des conditions de vie précaires plonge un peu plus la jeunesse africaine dans le désespoir. D’après des estimations, d’ici 2020, il y aura de 75 à 250 millions d’Africains qui n’auront pas assez d’eau pour leur survie.

Mais, malgré ce contexte alarmant, l’Afrique bouge positivement et est porteuse de grands espoirs. Car elle s’est résolument engagée vers des réformes structurelles. Les entreprises espagnoles sont d’ailleurs très enthousiastes face au potentiel qu’offre l’Afrique.

Jamais la volonté des gouvernants africains n’a été aussi forte pour consolider l’état de droit, la gouvernance économique, l’ouverture à la société civile. Jamais l’engagement des Etats africains n’a été aussi poussé pour concilier l’exigence de la stabilité politique et le développement socio-économique rapide auquel aspire légitimement la jeunesse africaine. L’Afrique est donc en pleine mutation pour s’arrimer progressivement à l’économie mondiale et devenir une terre d’opportunité. Elle est un continent qui revêt une importance stratégique pour l’économie mondiale.

Les pays africains comptent aujourd’hui parmi ceux qui affichent les taux de croissance les plus élevés. Sa démographie représente un atout majeur, une véritable force. Tous les économistes s’accordent pour dire que l’Afrique n’est pas un problème pour la croissance mondiale mais une partie de la solution pour la développer.

Avec l’appui des partenaires au développement, les ressources naturelles qu’elle regorge, l’énergie et la capacité d’innovation de sa jeunesse, l’Afrique peut contribuer de façon efficace à la relance de l’économie mondiale au même titre que la Chine.

Pour l’Ambassadeur, cependant, pour que la nouvelle dynamique de l’Afrique soit irréversible et tire vers le haut l’ensemble de l’économie mondiale, le vieux continent a besoin d’être soutenu par toutes les bonnes volontés. Car les défis à relever sont encore très nombreux qu’il s’agisse des financements innovants du développement, des investissements dans le domaine de l’agriculture, dans les infrastructures, dans les énergies et la maîtrise de l’eau etc.

Tous ces grands défis impliquent une mobilisation du secteur privé, des institutions internationales et des Etats.

«Dans un monde globalisé, c’est une évidence qu’il n’y aura plus de croissance future et durable pour l’économie mondiale sans un développement partagé. La crise actuelle nous le rappelle tous les jours que la communauté de destin régit désormais les équilibres mondiaux», a indiqué le diplomate Gabonais.

Plusieurs ONG qui mènent des actions positives en Afrique ont reçu des ambassadeurs africains des distinctions honorifiques et divers présents. Notamment, la Fondation Barraquer des professeurs Joaquin et Elena Barraquer qui collabore de façon altruiste et efficace avec la Fondation Amissa Bongo dans le domaine de la santé publique (opérations des cataractes).