Quand on a, face à soi, des cadres et responsables politiques de la trempe de Gisèle Akoghet, député de l’arrondissement, le Dr. Akérey Rassaguiza, sénateur, Charles Mba Bisséghé, Georges Nzoghé Békalé, Emmanuel Ndoutoume et d’autres, et même certains de ses enfants (qui contestent Simon Atangana Ntoutoume comme héritier politique de leur père) et tous les nombreux déçus de sa politique, peut-on gagner une élection dans un arrondissement de plus en plus frondeur à son égard ?
Jean-François Ntoutoume Emane a décidé d’écraser ses «enfants», pour «leur ingratitude, leur manque de reconnaissance, leur désobéissance, leur trahison». Mais dans sa haine, il a commis l’erreur de se séparer et surtout d’humilier un grand nombre de cadres et responsables politiques du 5è arrondissement de Libreville, dont Charles Mba Bisséghé qui s’est démené pendant près de vingt ans pour «porter la voix de Jacky» à Lalala et dans l’arrondissement. Pourtant, pour avoir simplement exprimé son désaccord sur la gestion de la mairie de Libreville et proposé une autre forme de gouvernance à l’Hôtel de Ville, «Charly» a été viré par «Jacky». Cette éviction a fait durcir le ton de nombreux Lalaliens qui veulent de ce fait faire rendre gorge à l’actuel maire de Libreville. Sans aller jusqu’à présenter une liste concurrente contre le «doyen», ils vont opter, en novembre prochain, pour une «stratégie affirmée de rejet».
«La bataille de Lalala n’est pas gagnée»
En plus du cas Charles Mba Bisséghé, le «doyen politique» de Lalala aura à faire également face à Gisèle Akoghet, député du 1er siège de l’arrondissement, et, dans une moindre mesure au Sénateur Akérey Rassaguiza et à Jean-Félix Ayo Adibet. C’est ce qui fait dire à beaucoup d’observateurs que «la bataille de Lalala n’est pas gagnée pour Jacky». Ce d’autant plus que parmi ses rejetons, une bonne partie ne votera pas pour sa liste pour des raisons personnelles. Il s’agit en fait pour eux de contester le choix qu’a fait leur Pater de placer Simon Atangana Ntoutoume comme héritier politique. Simon Atangana, «main de fer dans un gant de velours», est perçu, parmi ses frères et sœurs, comme un homme de peu de scrupules «qui dit rarement du bien de quelqu’un auprès de leur père», selon un membre de la famille.
Les nombreuses gaffes de l’édile
La colère des Lalaliens à l’égard de Jean-François Ntoutoume Emane est le fait de ses choix à la mairie. Après l’éviction de Charles Mba Bisséghé du poste de directeur général des Affaires sociales et des Relations avec les Partenaires sociaux, il n’y a plus aucun cadre de l’arrondissement à la tête de l’une des neuf directions générales de l’Hôtel de Ville. Pourquoi donc, s’exclament-ils, aucun Lalalien ne mérite d’être à un poste visible à la mairie depuis cinq ans ? Aucun poste de directeur général dans tout ce qui concerne la gestion des finances, aucun poste de directeur général dans les départements sensibles comme les marchés municipaux ou l’Inspection Générale municipale. «Nous sommes en colère parce que nous nous sommes battus pour lui en 2008, et aujourd’hui, nous n’avons rien ou pas grand-chose, il doit être battu dans six mois même s’il va chercher des électeurs dans le 2ème arrondissement comme il l’a toujours fait», a conclu Alain Beyeme qui se définit aujourd’hui comme un «anti-Jacky primaire».