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Le continent doit passer de la rente à une économie diversifiée (Ali Bongo Ondimba)

Ali-Bongo-300Invité spécial du rendez-vous annuel au sommet de la Banque africaine de développement, le président gabonais a prononcé un discours volontariste devant plusieurs centaines de gouverneurs et de représentants des banques centrales. L’émergence est la « nouvelle frontière » de la prospérité africaine, dans une optique durable.

Placées sous le Haut patronage de SM le Roi du Maroc, les Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement – point focal de la planète Economie-Finances – se sont ouvertes jeudi 30 mai 2013 dans le cadre majestueux de la palmeraie de Marrakech. A la tribune, placé au centre, Ali Bongo Ondimba, entouré du président de la BAD et du Premier ministre ivoirien. Seul chef d’État invité à prendre la parole lors de la cérémonie officielle, le président gabonais est allé droit au but : « l’émergence est la destination, la nouvelle frontière de la prospérité pour notre continent. (…) Ce n’est pas un slogan ou un effet de mode, mais plutôt la voie appropriée pour sortir d’une croissance économique faible, erratique et essentiellement tirée par les matières premières ».

Au fil de son intervention, déclinant « sa vision pour l’Afrique », le président Bongo Ondimba, identifie trois défis majeurs, comme autant d’objectifs imposés à ceux qui veulent être – comme le dira aussi Donald Kaberuka, le président de la BAD – « à l’heure de l’Afrique » : l’accélération de la croissance économique et la diversification des ressources, la réduction de la pauvreté et des inégalités sociales, la nécessité d’assurer une gestion durable des ressources naturelles pour les générations futures.

Ainsi faut-il, en mutualisant les efforts, faire « un effort considérable pour favoriser des pôles économiques de croissance reliés par des infrastructures de qualité ». Pour Ali Bongo Ondimba, l’urgence est là, le défi très clair. « Notre continent doit relever le pari de passer d’une économie de rente à une économie à valeur ajoutée et diversifiée ».

Priorité aux infrastructures

La BAD travaille justement à la mise en place d’un nouveau mécanisme de mobilisation de ressources financières. Un fonds dédié, avec un capital initial de 10 milliards de dollars, visera à terme le drainage d’un flux de 100 milliards afin de couvrir les besoins financiers pour la concrétisation du Programme de développement des infrastructures africaines (PIDA). Le président de la BAD, Donald Kaberuka indique que les 10 milliards de lancement « ne représentent que 2% des réserves de change cumulées de l’Afrique ». Loin des prophéties auto-réalisatrices, le projet est donc réalisable. Les besoins de l’Afrique en financement des infrastructures – 390 milliards de dollars environ à moyen terme, surtout pour l’énergie – s’élèvent à des milliers de milliards de dollars sur un plus long terme.

Quelque 3000 personnalités venues d’une centaine de pays d’Afrique, des Amériques, d’Asie-Pacifique et d’Europe prennent part à ces Assemblées « historiques » de la BAD – qui marquent l’offensive diplomatique du Maroc sur la scène continentale -, celles du temps des bâtisseurs. Longtemps perfusée par l’aide internationale, l’Afrique affiche une croissance globale (env. 5%) jalousée par les anciennes puissances. Pour le Gabon en route vers l’Émergence, le rendez-vous s’imposait comme une évidence. « Au cours de la dernière décennie, souligne la BAD, six des dix économies les plus dynamiques du monde se trouvaient en Afrique ; sur huit des dix dernières années, l’Afrique a eu une croissance plus rapide que l’Asie de l’Est, Japon compris ». Selon l’Institut McKinsey, « le PIB réel en Afrique a augmenté deux fois plus vite depuis l’an 2000, que dans les années 80 et 90 ».

Le Gabon en lumière

Pour le président de la République, la tribune est idéale : au coeur d’une communauté économique et financière pesant des milliards de dollars, Ali Bongo Ondimba se fait l’ambassadeur des atouts gabonais, le pédagogue d’une vision du progrès fondée sur la capacité de l’homme à s’emparer de son histoire, à faire face aux exigences du destin national et aux enjeux régionaux. L’intégration des grandes aires commerciales est ainsi la préoccupation du moment : avec 3% du commerce intra régional, la zone CEEAC d’Afrique centrale apparaît comme la plus faible du continent, derrière l’UMA du Maghreb (6%), le COMESA d’Afrique orientale (12%), la CEDEAO à l’ouest (28%) et le géant austral de la SADC (51%).

La stratégie à long terme de la BAD Intègre cinq domaines prioritaires liés à l’amélioration de la croissance en Afrique. Il s’agit du développement des infrastructures, de l’intégration économique régionale, du développement du secteur privé, de la gouvernance et la responsabilisation, et du développement des compétences et de la technologie. Et deux objectifs soutenant la transformation historique : la croissance inclusive et la transition vers la croissance verte. Autant de parallèles et de correspondances avec le Plan Stratégique Gabon Émergent, présenté à Marrakech par le chef de l’État.

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