Semaine chargée pour le président Gabonais, est-on tenté de dire. Après Addis-Abeba (Ethiopie) où il a assisté au Sommet extraordinaire et au cinquantenaire de l’Union Africaine (UA) et Marrakech (Maroc) où il a pris part au cinquantenaire de la Banque africaine de développement (BAD), Ali Bongo Ondimba s’est rendu à Yokohama (Japon) pour le TICAD V.
Véritable parcours de globe-trotter que celui du chef de l’Etat gabonais la semaine dernière. Son agenda l’aura, en effet, tour à tour conduit en Ethiopie, au Maroc et au Japon, toujours pour représenter le Gabon, faire entendre la voix de son pays et en présenter la vision et les grands enjeux du moment.
Pour Yokohama, Ali Bongo comptait dans la quarantaine de chef d’Etats et de gouvernements invités à prendre part à la 5e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad V) dont le thème était : «Main dans la main pour une Afrique plus dynamique». Dans son allocution d’ouverture le samedi 1er juin 2013, le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, a dégagé une perspective heureuse de coopération entre l’Afrique et son pays. Dans la foulée, il a annoncé que le Japon va fournir une aide d’environ 32 milliards de dollars à l’Afrique au cours des cinq prochaines années pour financer des projets de développement du continent.
A ce propos, Shinzo Abe, a évoqué les domaines couverts par cette coopération : l’éducation, la santé, l’environnement, le développement de l’agriculture, la paix et la stabilité.
Pour le président Ali Bongo, qui s’est exprimé dans le cadre de la plénière consacrée à «l’économie solide et durable», «l’Afrique doit, la première, moderniser ses systèmes de gouvernance pour se donner les moyens de résoudre ses problèmes nationaux dans un monde de plus en plus interdépendant et en rapide évolution, dans lequel la dimension nationale se fond de plus en plus dans le système global, comme le montre le concept de «bien commun de l’Humanité»».
Ali Bongo Ondimba a notamment souligné que «Développer l’économie africaine, c’est l’arrimer de manière définitive au progrès technique. Le monde de l’économie doit se fixer des règles plus justes et plus équitables pour assurer le transfert de technologies. C’est pourquoi, je vous propose de prendre, ici et maintenant, l’engagement de faire de l’année 2020, la date après laquelle plus aucune matière première issue du continent africain ne serait exportée sans avoir, au préalable, réalisé une première transformation sur le sol africain. Ce nécessaire changement de paradigme est à notre portée. Au-delà, Il s’agira aussi d’utiliser de manière plus rationnelle et plus durable les ressources naturelles du continent».
De son côté, le Premier ministre Shinzo Abe a rassuré les dirigeants africains de ce que le Japon renforcera ses liens économiques avec le continent et coopérera pour la paix et la stabilité régionale.
Les travaux de la Ticad V qui s’achèvent ce lundi, étaient meublés par trois axes majeurs : «Une économie solide et durable», «Une société inclusive et résiliente» et «Paix et stabilité».
Lancée par le Japon en 1993, la TICAD se tient tous les cinq ans. Elle œuvre à promouvoir le dialogue sur les défis de l’Afrique entre les dirigeants africains et leurs partenaires. Devenue le principal cadre mondial de coordination des efforts et programmes visant le développement de l’Afrique, la Ticad V permet ainsi aux pays africains de mobiliser d’importantes ressources financières pour leur développement à travers le plan qui sera élaboré par les participants.