Alors que le Syndicat libre des transporteurs terrestres du Gabon (SYLTG), par l’entreprise de son président, Jean Robert Menié, menaçait la semaine écoulée d’entreprendre une grève générale de trois jours, le dimanche 2 juin, deux de ses confrères de la Fédération des syndicats du secteur des transports terrestres (FESYSETT) se sont inscrits en faux, confiant au passage que la grève initiée par le SYTLG ce lundi est purement «illégale».
De l’avis d’Emmanuel Mbongo Fausther, président de la Fesysett, la grève de ce lundi est non seulement illégale mais également infondée, quoiqu’en dise l’homme qui a brandi de l’organiser. «Nous ne nous reconnaissons pas dans cette grève, dans la mesure où celle-ci est dans l’illégalité», a annoncé le responsable de la Fesysett au micro des journalistes de Gabon Télévision, dès l’entame de son bref entretien. «Nous demandons à nos membres de travailler parce que nous constatons qu’à l’heure actuelle, le secteur des transports fait face à un certain nombre de problèmes. Rentrés en concertation, nous nous sommes rendu compte que depuis plusieurs années ces problèmes n’ont jamais été réglés», a souligné Emmanuel Mbongo Fausther.
Ainsi, dans l’objectif d’apporter des solutions aux différentes revendications énumérées par les transporteurs terrestres de la capitale et du pays, le président de la Fesysett a dit être en concertation avec le gouvernement. Pour lui, la raison donnée par Jean Robert Menié ne s’aurait tenir dans la mesure où, dans la capitale, «trois transporteurs sur quatre ne sont pas en règle», les nombreux contrôles initiés par la tutelle, bien que comportant leurs points sombres et leurs déviances, sont de ce fait autant de moyens nécessaires à l’assainissement du secteur du transport terrestre gabonais.
A en croire Emmanuel Fausther, «aucun des transporteurs urbains n’a un contrat de travail, il y a un problème de casier judiciaire, de certificat médical, etc.». Fustigeant le mot d’ordre donné par le responsable du SYLTG, le représentant de la Fesysett a asséné : «Les taxi-bus aujourd’hui font plus de 14 ou 15 places, on retrouve désormais des bus qui offrent 18 et 19 places ; ceux-ci sont dans l’illégalité. Il y a falsification de cartes grises. A ce titre, si M. Menié estime que la grève est légitime, nous, nous disions que cette grève n’est pas normale et c’est pour cette raison que nous montons au créneau pour demander à tous les transporteurs de vaquer à leurs occupations demain».
De plus indique le syndicaliste à rebours de son confrère, «si le gouvernement gabonais, jusqu’à ce jour n’a jamais voulu prendre le problème à bras le corps», une grève dite «générale» n’est certainement pas la bienvenue pour les Gabonais qui, une fois de plus seront les victimes.