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La dissection de l’Afrique réelle par le «Sacré Théâtre»

theatre1Après près d’un an d’absence, la compagnie Sacré Théâtre de l’Université Omar Bongo (UOB) s’est produite le samedi 1er juin dernier à l’amphithéâtre Nguimby Mbina de cette université, bondé de monde. Une sortie qui a suscité admiration et prise de conscience de la part du public tant le thème central, le développement du continent africain, n’a pas manqué de provoquer, à la fin de la représentation, vives discussions entre les différents personnes venues pour l’occasion.

L’amphithéâtre du département des Lettres Modernes de l’UOB a servi, le samedi 1er juin, de scène à la compagnie Sacré Théâtre, créé au sein de cette université en 2007. Depuis six ans donc, la Compagnie, constituée pour l’essentiel d’étudiants, œuvre pour une sorte de conscientisation par le biais d’un style propre à l’enseignant et dramaturge Rodrigue Ndong, par ailleurs directeur et metteur en scène de cette compagnie.

Samedi dernier, le public, particulièrement conquis, a assisté à la représentation d’une pièce théâtrale inédite intitulée «Le rapport d’Anna Mana» que son auteur, Rodrigue Ndong, résume en ces termes : «Sur la demande d’un mandat, l’enquêtrice Anna Mana se rend pendant plusieurs années, en Afrique, pour une mission de prospection. Au terme de son périple, elle présente le rapport détaillé de ses conclusions». Qu’aura-t-elle observé dans ce continent ? Qu’aura-t-elle découvert ? Mais surtout, qu’a-t-elle ressenti devant l’image que lui renvoyait «la vraie Afrique» ? Autant de questions qui ont trouvé leur réponse tout au long de la représentation.

La pièce dont la trame se jouait autour d’un rapport réalisé par le personnage principal est axée sur le continent africain tout en apparaissant comme une véritable analyse des secteurs politique, économique et social d’un continent éprouvant de réelles difficultés à connaître le développement, faute d’idéologie propre. Ainsi, brossant un portrait plutôt terne bien que «conforme aux réalités sur le terrain», la pièce n’a pas souhaité faire dans la complaisance en énonçant, dès son entame que «l’Afrique n’a pas de stratégie de développement. C’est un continent qui vit au jour le jour : un bateau qui navigue à vue». «Terrible !», reconnait son auteur qui, fidèle à son engagement, a laissé entrevoir une critique de la pseudo-modernité des Etats africains où l’imitation de l’Occident se confond de plus en plus avec appropriation et adaptation des modèles de développement ; et où le système sanitaire est des plus déplorables : «Les hôpitaux africains sont dans le coma», a notamment asséné Anna Mana pour défendre un «rapport» contesté par ses trois examinateurs.

Dépeignant une Afrique où «les chefs d’Etat ne décident de rien», les talentueux comédiens ont également passé en revu le système éducatif africain en partie calqué sur celui de l’Occident sans une véritable prise en compte des difficultés d’infrastructures : «L’école africaine fait dans le suivisme» ; avant de donner, de manière peu voilée leur appréciation de la société africaine face aux nombreux malaises dont elle est victime depuis son acceptation du «cadeau empoisonné appelé indépendance».

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