L’ancien cimetière de Sainte Marie a désormais les allures d’une grosse fourrière où se développe un commerce informel de ferrailles, alors que les nombreux projets dont il était question ont du mal à démarrer.
Un an après les longues discussions entre le gouvernement et les familles des défunts qui reposaient «en paix» au cimetière dit de Sainte Marie, un an après la pénible épreuve de l’exhumation des corps enterrés pour certains depuis la coloniale, le site est devenu un lieu où les rêves vantés aux populations et pour leur bénéfice ont du mal à prendre forme. Quelques travaux, mais rien qui fasse croire que l’urgence de l’exhumation des corps l’année dernière avait sa raison d’être. Entre autres activités, un circuit d’apprentissage pour les auto écoles. De quoi faire quelques manoeuvres dont le fameux créneau et la marche-arrière.
Mais il y a surtout là des conteneurs qui se succèdent, au rythme des commandes de ferrailles dont les propriétaires connaissent seuls les destinations. C’est cela qui fait réellement le quotidien de l’ancien cimetière. Un commerce de ferrailles qui semble prospère. Des travailleurs y sont présents du lundi au dimanche, récupérant ce qui peut encore l’être et stockant plus loin ce qui est devenu totalement inutile.
Selon les travailleurs rencontrés sur les lieux, cette partie du site appartiendrait à l’Eglise, et l’Archevêque de Libreville aurait donné l’accord pour que cette activité se fasse à cet endroit. Drôle d’activité sur un site d’une importance aussi historique et spirituelle.
Le site est devenu une vraie fourrière. A quelques centaines de mètres de l’Hôtel de Ville, cela donne le sentiment d’un cautionnement par la municipalité. Et dire que des citoyens qui ont été ensevelis là il y a 50, 60 voir 70 ans ont vu leur long sommeil paisible être troublé pour laisser de la place à des déchets industriels.