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Le ton du contre-forum des Indignés du Gabon

forum-des-indignesComme annoncé depuis quelques temps sur les réseaux sociaux et nombreuses affiches à travers la capitale, des membres de la société civile, regroupés autour de la plateforme «Les Indignés du Gabon», organisent du 13 au 16 juin 2013, en marge du New York Forum Africa (NYFA), un contre-forum portant sur la sécurité nationale, la situation financière et pédagogique du Gabon.

Prévue pour se tenir à Nzeng-Ayong, pendant quatre jours à compter du mercredi 13 juin, la deuxième édition du «Forum des Indignés du Gabon» a pour ambition d’être une plate-forme sur laquelle «des Gabonais discutent des vraies problèmes auxquels ils sont confrontés», indiquent ses initiateurs, parmi lesquels Marc Ona Essangui de l’ONG Brainforest ou l’enseignant à l’Université Omar Bongo (UOB), Auguste Eyéné. Selon le dernier nommé, les différents sujets autour desquels s’articulent les débats concernent tout Gabonais qui se sent réellement attaché à l’actualité du pays. «Nous sommes là pour le cœur et des ambitions nobles», a souligné l’enseignant et entrepreneur.

«Le but de ce 2ème forum qui s’ouvre ce matin est de rechercher des voies alternatives pour composer une nouvelle dynamique de changement en ouvrant au préalable la conscience des Gabonais et Gabonaises pour les amener à assumer leur responsabilité devant l’histoire de notre pays. En effet, chaque Gabonais a des responsabilités envers ses enfants, sa famille, son clan, son village, et son pays. Personne d’autre ne viendra prendre notre responsabilité à notre place. Personne ne viendra de l’Elysée, de la Maison Blanche, de l’ONU, de l’Union Africaine, de la CPI, etc. pour sauver le Gabon pendant que nous croisons les bras», ont déclaré les organisateurs au cours d’une conférence de presse.

«Ce 2ème Forum des Indignés, nous l’espérons, trouvera sinon des réponses au moins des pistes pour que nous cessions de poser la question tragique : (on va encore faire comment) ?», ont-ils poursuivi avant d’indiquer que le Front des Indignés, «est un mouvement qui a compris que c’est par nous-mêmes que nous devons défendre notre dignité, nos intérêts, notre souveraineté. Devant les forces du Mal qui dirigent ce pays et qui font plus confiance à des aventuriers multinationaux tels que Richard Attias, à des vedettes de la chanson et autres célébrités pour défendre le Gabon à notre place, notre indignation a été poussée à son comble. Alors qu’on nous met en prison pour nos idées, qu’on nous coupe nos salaires lorsque nous les exprimons, on dépense notre argent pour que des soi-disant grands de ce monde viennent nous dire ce que nous devons faire à Kumbanu, Mulengi Mbindza ou Akuk Afan dont ils n’entendront même jamais parler de leur vie».

«Le New York Forum Africa est une injure à la souveraineté et au génie des Gabonais. En effet, le sens qu’il faut donner à ce forum est que le régime d’Ali Bongo, incapable de penser le présent et l’avenir du Gabon faute de compétences, est obligé de sous-traiter notre destin à coups de milliards. Pourtant, contrairement à ce que l’on veut nous faire croire, le Gabon est un pays dont la première et la plus grande richesse est le peuple. Riche de ses traditions, riche de sa culture, riche de ses compétences, le peuple gabonais aurait dû être un exemple cité dans le monde entier», estiment les indignés avant de rejeter l’idée selon laquelle les Gabonais sont des cancres. «Au contraire, nous dirons même que c’est parce qu’il n’a aucune vision, aucune prospective, aucun idéal pour le Gabon qu’Ali Bongo empêche ceux qui en ont de les exprimer. C’est parce qu’il pense que les conclusions verbeuses des people du New York Forum Africa comblent avantageusement le déficit de compétences qui plombe ses rangs, qu’il n’hésite pas à y sacrifier ce qui aurait pu servir à améliorer les services sociaux de base de notre petit pays riche sous-peuplé de pauvres»

Ainsi, les Indignés du Gabon qui perçoivent leur initiative comme une sorte de «rencontre citoyenne par les Gabonais et pour les Gabonais» ont fustigé d’un commun accord l’organisation, par le gouvernement gabonais, du NYFA en s’en prenant particulièrement à son principal responsable, Richard Attias, sous prétexte que ce dernier, à en croire Auguste Eyéné «n’est pas conscient des problèmes de développement du Gabon », car ne connaissant pas le pays, ni les difficultés auxquelles sont confrontés la plupart des citoyens. Pour l’enseignant d’université et responsable d’entreprise, «Attias ne sait pas que les Gabonais ne savent pas comment se soigner. Attias ne sait pas que des Gabonais se nourrissent à la décharge de Mindoubé», avant d’ajouter «Attias et son forum se sont trompés d’objets. [Il fallait s’atteler] à comprendre et savoir comment les richesses sont distribuées au Gabon».

Forts de ces assertions, les Indignés du Gabon invitent Richard Attias «à visiter le Gabon. Non pas comme un touriste, mais qu’il aille voir les réalités du pays. Qu’il aille voir comment les Gabonais vivent». Le Forum des Indignés qui se tiendra jusqu’au 16 juin prochain à l’esplanade de l’église Jérusalem du pasteur Ernest Tomo a pour ambition de traiter des questions de gouvernance, d’écologie politique et de la conférence nationale souveraine.

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