Comme une telenovela pleine de tristesse et dont la fin, prévue par le réalisateur, est toujours pleine d’émotion et de joie, le feuilleton des élèves de terminale proposés à la rétrogradation et à l’exclusion, pour falsification des bulletins ou détention des faux bulletins de notes, après moult épisodes à rebondissements vient de connaitre son épilogue avec l’entrée en scène du numéro gabonais, Ali Bongo Ondimba.
Quarante huit heures ont suffi pour faire naître la clémence du président Ali Bongo Ondimba par rapport à la situation des élèves de classe de terminale prés-recalés du baccalauréat session 2013. Après plus d’un mois de protestation débutée par une marche de contestation de la décision du patron de l’Education nationale, Séraphin Moundounga, pour se clôturer avec une grève de la faim ayant suscité de la compassion auprès de plusieurs acteurs de la vie publique et politique gabonaise, les anciens squatters de la cathédrale Sainte-Marie peuvent crier victoire.
Prenant en compte des propositions des différents acteurs publics, non étatiques et politiques et, au regard d’une part, des recommandations formulées par la commission spéciale présidée par l’ancien président du Conseil économique et social du Gabon, Antoine Mboumbou Miyakou, et d’autre part, de sa ferme volonté d’offrir à chaque Gabonais la possibilité d’effectuer des études supérieures, le président Ali Bongo Ondimba vient de décider à titre exceptionnel de permettre aux plus de 2000 candidats recalés au Bac 2013, de prendre part à cette session d’examen.
Cependant, selon son conseiller politique, porte-parole Alain-Claude Billié Bi Nzé, le président gabonais, rappelle que rien ne le fera dévier de sa détermination à mener à bien les réformes qu’il a engagées pour l’intérêt supérieur de la nation gabonaise. Une résolution qui rejoint clairement l’esprit de certains des propos clamés par Ali Bongo Ondimba lors de sa prestation du serment présidentiel le 16 octobre 2009, à savoir : «Je veux un Gabon exempt de la corruption et de l’injustice. Je veux un Gabon où les élites circulent et se renouvellent, je veux un Gabon où la justice est au service de tous. Je veux un Gabon où les plus méritants sont récompensés et où la sanction juste est infligée à ceux qui commettent des fautes».
«S’agissant précisément du secteur de l’éducation, le président de la République, Chef de l’État, demande au gouvernement d’accélérer le rythme des réformes, pour offrir un meilleur encadrement pédagogique aux élèves et procéder aux investissements qu’exige un système éducatif plus performant et plus en phase avec son ambition de doter notre pays d’un capital humain capable de soutenir et de porter notre volonté de développement», indique le communiqué d’Alain-Claude Billié Bi Nzé.
«Au sujet de la situation survenue cette année dans les inscriptions au baccalauréat, le président de la République déplore le laxisme de certains parents qui poussent leurs enfants à se soustraire à la rigueur pédagogique pour privilégier la facilité», poursuit le même communiqué qui s’est également penché sur le comportement irresponsable de certains chefs d’établissement et agents publics. «Le président de la République demande au ministre de l’Education nationale de prendre toutes les mesures appropriées pour que les responsables et agents publics incriminés répondent de leurs actes», souligne-t-il.
À l’écoute de ce communiqué aussi paternaliste que controversé pour avoir enfreint aux principes et promesses édictés lors de la prestation du serment présidentiel, l’on est tenté de conclure à un désaveu poli et méthodique du ministre de l’Education nationale. Les intrigues politiciennes sont passées par là, assurent de nombreux observateurs qui pensent également que les pleurs d’un enfant fautif ne sauraient ramollir aussi facilement un père ayant un noble projet pour son enfant. Sur ce coup, la rigueur et la proclamation d’une volonté présidentielle de changer les choses ont tout de même été entamées.



