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Biométrie : l’UFA s’en ouvre à Gemalto

UFASous la plume de son président, Jules Aristide Bourdes Ogouliguendé, l’Union des forces pour l’alternance (UFA), un des principaux groupes de l’opposition gabonaise avec une dizaine de partis politiques, a indiqué, à travers une correspondance datée du 26 juin 2013, ses appréhensions à l’opérateur Gemalto au sujet la mise en œuvre du projet de «biométrisation» du fichier d’Etat-civil et électoral qui lui a été confié par l’État en 2012.

Dans un style clair et concis, le président Jules Aristide Bourdes Ogouliguendé a planté le décor de sa missive en déclinant les raisons amenant le regroupement de partis politiques qu’il préside à s’adresser au directeur général de Gemalto, Olivier Piou : «les modifications apportées au projet d’identification biométrique officiel du Gabon» dont l’entreprise est chargée.

Rappelant les conditions dans lesquelles le projet d’Identification biométrique officiel du Gabon a été confié à Gemalto en 2012, notamment en absence de clarté, l’UFA dit ignorer les critères définis par le gouvernement gabonais pour l’octroi de ce marché dont les clauses et le montant n’ont jamais été officiellement publiés, ni même connus de la représentation nationale comme l’exige la loi. De même, l’UFA déclare être surpris de constater qu’aujourd’hui, l’offre technique pour le projet IBOGA est détournée de son but initial pour être transformé en un projet dénommé Pibog (Projet d’identité biométrique officielle du Gabon). Selon la coalition de l’opposition, le Pibog «est expurgé des dispositifs de reconnaissance faciale et des empreintes digitales d’après le projet de décret entériné en conseil des ministres le 18 juin 2013».

«Autant dire que l’objectif consistant à lutter contre la fraude sur les listes électorales et à donner à chaque électeur gabonais un identifiant unique garanti par l’unicité des caractéristiques biométriques de chaque individu est abandonné ; puisqu’en changeant de patronyme, quiconque pourrait désormais donner à son visage et à ses empreintes digitales de multiples identités en l’absence de toute reconnaissance du visage et des empreintes digitales», précise l’UFA dans sa correspondance.

«Pour l’opposition gabonaise, le projet Pibog comporte de nombreux dangers. Sur le plan politique, ce projet est inacceptable car il remet totalement en cause les accords politiques obtenus en 2011 pour éviter des lendemains d’élection toujours chaotiques, la liste électorale étant le sujet d’achoppement en amont des scrutins qui engendre les plus graves problèmes. Il posera par ailleurs un problème de sécurité intérieure aux dimensions incalculées dans un environnement national où la fraude à l’identité est un problème économique et social et sur le plan international et régional où la lutte contre le terrorisme devient une priorité globale», poursuit l’UFA.

Avec un argumentaire visant à mettre la société adjudicataire face à ses responsabilités quant à la poursuite du projet Pibog avec le gouvernement gabonais qui n’a jamais été l’objet principal de son contrat, l’UFA précise : «il se posera manifestement à vous un problème d’éthique et de gouvernance car votre société se rendrait complice d’un détournement de fonds publics puisque les inscriptions budgétaires de 40 milliards de fcfa dont vous avez bénéficié concernaient le projet IBOGA autrement dimensionné. Gemalto serait aussi complice d’une vaste escroquerie politique et d’un recul notoire de la démocratie en République gabonaise».

«Nous en appelons donc à votre sens de l’éthique et de la responsabilité pour éviter de tomber dans le piège d’une mascarade au relent de la «françafrique» que nous condamnons fermement. Monsieur le directeur général, nous vous demandons d’aider le Gabon à remporter l’adhésion de ses citoyens pour le bien et le devenir de notre pays et non de les en exclure, ce qui serait dommageable et irresponsable», poursuit la correspondance avant d’inviter Gemalto à exécuter le projet Iboga pour lequel il a été payé, sinon qu’il se retienne de tout engagement dans des projets qui constitueraient une entrave à la construction d’une démocratie au Gabon et qui porteraient atteinte à sa réputation et à l’image de la France.

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