La 22e session annuelle du Conseil des gouverneurs de la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF) s’est tenue le 29 juin 2013 à Libreville. Cette rencontre de 44 ministres des Finances ou de la Planification du continent a été marquée par la signature d’accord en faveur du Gabon et plusieurs actions visant à mieux promouvoir cet organisme.
De gauche à droite : le ministre du Budget, Rose Christiane Ossouka Raponda, la présidente du conseil des gouverneurs le Dr Ngozi Okondjo-Iwealale, le secrétaire exécutif de l’ACBF, Frannie Leauthier, le ministre délégué au Budget Raphaël Ngazouze. ©Loïc Ntoutoume/gabonreview.com
Le Premier ministre, Raymond Ndong Sima, a ouvert, le 29 juin à Libreville, la 22e session annuelle du Conseil des gouverneurs de l’ACBF au cours de laquelle, le gouverneur du pays hôte, Rose Christiane Ossouka Raponda, a eu l’insigne honneur de prononcer la première allocution de la cérémonie pour souhaiter une cordiale bienvenue à tous les délégués de l’ACBF. Elle a saisi cette occasion pour saluer l’engagement soutenu de l’ACBF aux côtés des États africains depuis 20 ans.
«Sans des institutions fortes, sans des cadres compétents, sans un environnement juridique attractif pour créer les meilleures conditions d’investissement, nos pays ne peuvent prétendre à un développement économique soutenu comme nous le souhaitons tous. Cette mutation des économies africaines n’est possible que si nos pays disposent des capacités adéquates pour gérer avec efficacité les contraintes de cette mutation. Sur ce plan, le rôle de l’ACBF, est important», a-t-elle souligné, avant de se réjouir de la qualité de la coopération entre le Gabon et l’ACBF et d’assurer que le Gabon soutiendra toujours la Fondation à travers la régularité de ses contributions financières.
Photo de famille de la 22e session annuelle du conseil des gouverneurs de l’ACBF. ©Gabonreview.com
«Si nos pays veulent atteindre le niveau économique des pays comme la Corée du Sud, le Brésil ou l’Inde, ils doivent fournir des efforts conséquents pour renforcer les capacités de l’État dans tous les secteurs d’activité. Dans cette direction, la qualité de la gouvernance publique est cruciale, ne serait-ce que pour assurer une meilleure gestion de la fiscalité, réguler les relations entre secteurs public et privé, et gérer les incertitudes économiques», a corroboré, durant son allocution, le Dr Ngozi Okondjo-Iweala, présidente du conseil des gouverneurs, par ailleurs ministre nigériane de l’Economie.
Outre les différentes allocutions de circonstance ayant ponctué l’ouverture de ces assises, le rendez-vous de Libreville a servi de plate-forme pour le lancement de la première version française du Rapport sur les indicateurs de capacités en Afrique (RICA), mais également pour la signature d’un accord de subvention d’un montant de 3,115 de millions de dollars, soit 1,6 milliards de francs CFA au bénéfice de l’État gabonais.
Rapport sur les indicateurs de capacités en Afrique 2013
Organisé en 9 chapitres, ce rapport de 500 pages mesure les indicateurs des performances de 44 pays africains dans le domaine de la gestion des ressources naturelles. Le rapport classe les pays en 5 catégories : «très élevé», «élevé», «moyen», «bas», «très bas». Seul deux pays, le Burkina Faso et le Kenya, figurent dans la catégorie «élevé». Pour le moment, aucun pays n’a encore atteint le niveau «très élevé». 12 pays africains sont logés dans la catégorie «moyen», 25 dans la catégorie «bas», dont fait partie le Gabon classé au 23è rang, et 5 pays dans la catégorie «très bas» où figurent l’Angola, la Guinée Conakry, le Togo, Djibouti et la Guinée Bissau.
Le secrétaire exécutif de l’ACBF, Frannie Leauthier, a indiqué que le rapport 2014, qui portera sur l’intégration sous-régionale, prendra en compte les pays qui manquent à l’appel : l’Algérie, l’Egypte, la Libye, le Soudan, le Soudan du Sud, l’Erythrée et la Somalie. Le Rapport sur les indicateurs de capacités en Afrique, qui est très intéressant en termes de masse de données et de statistiques, en est à sa troisième édition. Le premier, publié en 2011, était consacré à la stabilité des pays africains. Le deuxième rapport, quant à lui, publié en 2012, portait sur la transformation agricole.
«L’évaluation des capacités est importante pour plusieurs raisons. Elle permet de mieux planifier, gérer, mettre en œuvre et être comptable des résultats des politiques et des programmes ; intégrer de façon efficace les objectifs de renforcement des capacités dans les stratégies de développement et les programmes de prestation de services ; évaluer la réalisation des politiques et des programmes majeurs ; comprendre les facteurs moteurs de changement et favoriser le changement dans les domaines identifiés comme prioritaires»,a indiqué Pour Frannie Leauthier.
Accord de subvention
Signé par Frannie Leauthier pour l’ACBF, par le ministre du Budget, des Comptes Publics et de la Fonction Publique, Rose Christiane Ossouka Raponda, et le ministre de l’Education Nationale, de l’Enseignement Supérieur, Séraphin Moundounga, pour la partie gabonaise, les 1, 6 milliard de francs CFA, serviront au financement de la seconde phase du projet de formation en management public. Elle permettra d’accroître les capacités humaines et institutionnelles pour l’exécution de ce programme post universitaire qui s’effectue à l’Ecole nationale d’administration (ENA) de Libreville.
La cerise sur le gâteau de cette 22e session de l’ACBF : l’élection du Gabon à la tête du conseil des gouverneurs de cette Fondation pour la session annuelle de 2014 qui se tiendra au Sénégal. Cette position est une forte incitation pour Libreville d’intensifier ses efforts pour améliorer sensiblement ses indicateurs de performance en matière de renforcement des capacités.