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Gunvor se fait une virginité au Gabon

gunvorPoursuivi en Suisse depuis le mois de janvier 2012 pour une mystérieuse affaire de blanchiment d’argent, le géant suisse du négoce pétrolier tente de se faire une nouvelle image au Gabon en signant, au sortir de la deuxième édition du New York forum Africa (NYFA), un partenariat de développement du secteur pétrolier avec le gouvernement.

Bien que dirigée contre «inconnu», il apparaît évident, pour tous ceux qui suivent l’affaire de la procédure judiciaire intentée par la Suisse depuis l’an dernier, qu’elle vise, sans le nommer, le groupe Gunvor, et particulièrement ses différents marchés contractés au Congo-Brazzaville, il y a trois ans, ainsi que le rappelle le journal français Le Monde.

En effet, sans avoir fini avec l’affaire dans laquelle le trader est empêtré, ce dernier a signé, le mois dernier, un accord de développement et de raffinage des produits pétroliers avec le gouvernement gabonais. Un projet qui, ont indiqué les deux partenaires, rendra possible la mise en place «d’un hub de commercialisation de produits pétroliers qui couvrira toute la façade atlantique de la Mauritanie à l’Afrique du sud».

Ainsi, le fameux hub qui est prévu pour les mois à venir devrait être installé à Port-Gentil et sera constitué comme une société commune avec un capital détenu à 55% par l’Etat gabonais et 45% par Gunvor. Belle initiative, serait-on tenté de dire si le «quatrième trader privé au monde» n’était sujet à un nombre important de soupçons de la part de la justice suisse et des acteurs de la société civile à l’instar de Marc Ona de l’ONG Brainforest pour qui, par le biais de ce partenariat avec le Gabon, «le trader Gunvor signe surtout un lifting complet d’une image éclaboussée par de mystérieuses transactions au Congo» dont deux principaux intermédiaires apparaissent comme de véritables maîtres d’orchestre : le français Jean Marc Henry, un personnage «au profil opaque» bien vu au Congo-Brazzaville puisque disposant d’un certain nombre d’entrées dans le pays, et le gabonais Maxime Gandzion, un homme d’affaires, «ancien d’Elf-Gabon», par ailleurs conseiller du défunt Omar Bongo et très bon ami du président congolais Denis Sassou Nguesso. Des intermédiaires qui auraient permis à Gunvor de s’octroyer «plus de 18 millions de barils», soit 2 milliards de dollars entre 2010 et 2012.

Même si Gunvor tente aujourd’hui de rejeter la faute sur un de ses anciens employés accusé d’escroquerie, notamment d’avoir rémunéré, sans l’accord du trader, les intermédiaires mais d’avoir touché «une rétrocommission de plus de 6 millions de dollars» de la part d’un des deux facilitateurs. Une accusation réfutée par l’intéressé qui a aussitôt contrattaqué en justice, accusant à son tour Gunvor de dénonciation calomnieuse. Toute une histoire !

Comment comprendre alors que gouvernement gabonais, connaissant le passé trouble du géant pétrolier dont le fondateur, le russo-finlandais Guennadi Timtchenko, un ami du «camarade» Vladimir Poutine, ait pu signer un partenariat avec ce dernier, faisant fi des poursuites judiciaires dont il est l’objet ?

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