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Egypte : lorsque l’armée dépose Mohamed Morsi

celebrations-suite-a-la-chute-de-morsiDe révolution en révolution, l’Egypte continue d’écrire de grandes pages de son histoire. On en retiendra que le mercredi 3 juillet 2013, la puissante armée égyptienne a déposé le président islamiste, Mohamed Morsi et suspendu la constitution, au terme d’importantes manifestations de rues et particulièrement sur la fameuse place Tahrir.

Après près de deux mois d’intenses manifestations de rue assorties d’un ultimatum de l’armée lancé au président Morsi, la forte pression exercée par le peuple a fini par avoir raison du chef de l’Etat élu. L’armée conduite par le chef de l’état-major, le général Abdel Fatah al Sissi, a déposé le président de la République et a annoncé des mesures d’exception à la télévision nationale à l’issue d’une rencontre avec les dirigeants de l’opposition et des communautés religieuses ainsi qu’avec les représentants des mouvements de jeunesse.

Ces décisions mettent fin à une année d’exercice du pouvoir par les Frères musulmans et ouvrent une période de transition politique qui doit conduire à de nouvelles élections présidentielle et parlementaires dans un délai restreint. L’armée, qui se tenait en retrait dans les coulisses du pouvoir depuis quelques mois, a démontré qu’elle demeurait un acteur institutionnel majeur lors de cette journée à rebondissements.

Les militaires avaient en effet donné au chef de l’Etat jusqu’à 17h00, mercredi, pour répondre aux attentes des centaines de milliers de manifestants réclamant son départ depuis plusieurs jours. A l’expiration de ce délai, et alors qu’aucun accord n’avait été trouvé, les choses se sont accélérées. L’armée a d’abord pris position dans plusieurs lieux stratégiques du Caire, près du palais présidentiel et devant le siège de la télévision nationale. Elle a ensuite apporté son soutien à la « feuille de route » mise au point par l’opposition, les dignitaires religieux et les organisations de la jeunesse. Enfin, forte de l’appui d’une large partie de la population, elle a informé Mohamed Morsi qu’il n’était plus président de l’Egypte, un an après avoir été démocratiquement élu.

Dans son allocution télévisée, Abdel Fatah al Sissi a précisé que le président de la Haute cour constitutionnelle allait devenir chef de l’Etat par intérim en remplacement de Mohamed Morsi. La prestation de serment s’est faite ce jeudi 4 juillet 2013.

Il reviendra au nouveau président, doté du pouvoir de gouverner par décrets, de désigner un gouvernement de technocrates pendant la période de transition. Au cours de cette période, une commission sera chargée de réviser la Constitution, a ajouté le général Al Sissi.

Par ailleurs, le militaire a annoncé la création d’un comité de réconciliation nationale incluant les mouvements de la jeunesse, en pointe dans la contestation contre Mohamed Morsi. Ces dispositions ont été approuvées par les dirigeants religieux, le grand cheikh de la mosquée Al Azhar et le patriarche de l’Eglise copte, Théodore II, ainsi que par le chef de file de l’opposition Mohamed ElBaradeï. Ce dernier est lui aussi intervenu à la télévision pour appeler de ses vœux une élection présidentielle anticipée. Selon lui, la révolution du Nil qui avait été confisquée par les Frères musulmans dont était issu Mohamed Morsi a été relancée par les militaires.

Le calendrier des prochaines échéances électorales sera déterminé par le gouvernement intérimaire, a indiqué un porte-parole de l’armée. Le parti Nour, deuxième formation islamiste d’Egypte, a annoncé qu’il soutenait la feuille de route afin d’éviter un conflit au pays.

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