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Le Premier ministre en sursis ?

Raymond-Ndong-Sima-le-Premier-ministre-gabonais-1-348x190Les relations du premier ministre gabonais Raymond Ndong Sima avec le Président de la République, chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba sont au plus mal, pour cause, certaines personnes estiment que c’est Ndong Sima lui-même qui a allumé la brève en révélant à la presse des informations confidentielles qu’il aurait du mal à digérer, dans ses relations avec les collaborateurs immédiats du chef de l’Etat à la Présidence de la République.

Et Alain Claude Billie Bi Nzé, le Porte parole de la Présidence de la République d’inviter le Premier ministre à la démission s’il est mécontent de l’action des agences rattachées à la présidence de la république parce qu’ainsi voulu par Ali Bongo Ondimba lui-même.

En réalité la chicane est bien plus ancienne sur cette question des prérogatives concurrentes entre les agences et les départements ministériels. D’où qu’il apparait bien curieux de tantôt se plaindre de ces agences seulement maintenant, ou tantôt de réagir aussi virulemment à la controverse sur cette concurrence administrative et ce par une menace de limogeage du premier ministre.

En outre, il est tout aussi ancien que le premier ministre est nommé et donc révocable. On dit alors qu’il est sur un siège éjectable. D’abord parce s’agissant de la nomination de Ndong Sima intervenue il y a plus d’un an maintenant, il s’est certainement constitué depuis lors des réactionnaires au déplacement de la primature dans la province septentrionale. Les premiers réactionnaires seraient tout naturellement les premiers ministrables fangs de l’Estuaire qui penseraient avoir perdu un privilège républicain qu’il n’hésiterait pas à reconquérir coûte que coûte.

En outre, cela fait quelques semaines que le nom de René Ndemézo un autre fang de la province septentrionale est évoqué pour succéder à Raymond Ndong sima à la primature au motif que Raymond Ndong Sima ne serait pas un stratège politique de la trempe du président de l’Union Sportive de Bitam (USB).

Ndong Sima ne serait donc pas un fin ou roublard politicien certainement parce que sa veste de technocrate et économètre lui collerait un peu trop à la peau, dans un contexte où la férule politicienne compterait aussi.

Paradoxalement, l’homme ne manque pas d’inquiéter politiquement, puisqu’en dépit de son manque de carrure politique et politicienne on lui prêterait de très sérieuses ambitions présidentialistes qui sont apparus chez plusieurs premiers ministres avant lui.

En effet, il se pose avec Ndong Sima comme pour tout premier ministre, la question de la récurrence dans le monde des ambitions présidentielles des premiers ministres. Raymond Ndong Sima serait-il l’exception à la règle ? Ou alors n’y a-t-il pas lieu de se souvenir du coup de Balladur à Chirac en France, ou encore d’observer le sillon des anciens premiers ministres africains devenus présidents de la république, au Ghana, au kényan, au Sénégal.

Pour ne pas aller si loin on pourrait même simplement rappeler qu’ à l’ élection présidentielle anticipée de 2009, on notait parmi les candidats, deux anciens premiers ministres, Casimir Oyé Mba et Jean Eyeghe Ndong.

Les soupçons d’ambition présidentialiste d’un premier ministre seraient donc très fondés, même à l’endroit de Ndong Sima qui est peut être moins à craindre qu’un vieux baroudeur de la politique hissé à ce poste de premier ministre.

Comme pour dire que virer Ndong Sima aurait certainement un sens en real politique, mais qu’en revanche, on dit souvent qu’on sait qui on perd mais pas qui on gagne.

Et puis à l’orée d’une élection, on ne voit pas trop l’intérêt de nommer un nouveau premier ministre qui partirait avec la perspective de durer plus longtemps et nourrir des ambitions lui aussi. Il serait en effet bien difficile de le virer en 2015 après les sénatoriales. On penserait à un limogeage avant qu’il y ait pu faire ses preuves ou à de l’instabilité politique au sommet de l’Etat.

Ce qui voudrait dire qu’un premier ministre qui serait nommé en mi 2013 totaliserait sa troisième année en mi 2016, trois ans à la primature ne manquerait pas non plus de le présenter comme un potentiel présidentiable qui aura eu le temps d’asseoir son emprise sur la politique nationale telle que ses prérogatives constitutionnelles le lui permettent.

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