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Permanence du fléau de la traite d’enfants au Gabon

enfant_travailTravail domestique ou prostitution pour les jeunes filles, travaux manuels pour les garçons, le Fond des Nations unis pour l’enfance fait état de plusieurs centaines d’enfants venus de l’Afrique de l’Ouest, qui seraient victimes d’exploitation sur le territoire gabonais malgré les stratégies mises en place par le gouvernement depuis quelques années.

Dans un rapport relayé par l’Agence France presse (AFP) et la chaîne de radio française RTL, le lundi 8 juillet au matin, le Fond des Nations unis pour l’enfance (Unicef) a tiré la sonnette d’alarme pour faire prendre conscience, du fléau de la traite d’enfants, aux autorités gabonaises qui semblent avoir mis de côté le programme de lutte contre ce phénomène qui, aujourd’hui, prend à nouveau de l’ampleur dans le pays.

En effet, si en 2000 le Gabon a ratifié le Protocole des Nations Unies relatif à la traite des êtres humains, et adopté en 2010 sa stratégie de lutte contre la traite des enfants via l’opération «Bana», il apparaît que le pays se soit quelque peu relâché et l’organisme parle de quelques centaines d’enfants qui subiraient cette traite, et environ 700 d’entre eux qui ont bénéficié du soutien de l’Unicef.

Pour cet organisme qui, en 2001 avait déjà organisé une campagne au Gabon pour dénoncer le trafic et l’exploitation des enfants, «des dizaines d’enfants, parfois très jeunes, s’activent du matin au soir sous la chaleur accablante du marché Mont-Bouët, le plus grand de Libreville. Certains transportent de lourds sacs de ciment sur leurs épaules, d’autres marchent pendant des heures pour tenter de vendre du poisson séché ou des gâteaux» : une exploitation rendue possible par la mise en place de réseaux parfaitement organisés que l’organisme affilié à l’Organisation des Nation unis (ONU) entent bouter hors du pays et du continent.

Pourtant, note l’Unicef, il y a quelques années, le Gabon s’était fortement impliqué dans la lutte contre cette traite. Pour preuve, en septembre 2004, le pays avait promulgué la loi 09/04 inhérente à la prévention et la lutte contre la traite des enfants en République gabonaise, interdisant ainsi le trafic d’enfants pour exploitation économique et sexuelle, prévoyant un emprisonnement de cinq à quinze ans accompagné de fortes amendes.

Mais à ce jour, le trafic aurait repris de plus bel et la venue de jeunes enfants sur le territoire national serait plus informelle que l’on ne le croit. Selon Michel Ikamba, le représentant de l’Unicef au Gabon, «personne ne sait combien sont exploités comme vendeurs ou domestiques, puisqu’ils n’ont pas de titre de voyage, leur travail est informel… Tout est informel», étant entendu que pour faire venir ces jeunes enfants dans ce «petit pays pétrolier qui fait figure d’eldorado africain», les trafiquants utilisent les canaux de l’immigration clandestine, notamment des pirogues et barques de fortune ou des camions de marchandises.

Aussi, indique l’AFP, «les autorités gabonaises ont lancé avec l’Unicef un programme de formation dans cinq grandes villes du pays pour aider magistrats, officiers de police judiciaire et travailleurs sociaux à lutter ensemble contre le phénomène de traite» ; une initiative, note Michel Ikamba, qui ne portera ses fruits que si une meilleure coopération judiciaire, policière et sociale est établie entre le pays d’accueil et le pays d’origine des enfants qui sont ensuite rapatriés.

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