L’enquête démographique et de santé du Gabon (EDSG II) vient de livrer ses résultats qui paraissent rassurants dans l’ensemble des domaines retenus. Elle a été réalisée par les ministères de l’Economie et de la Santé, avec l’appui technique des partenaires onusiens et de l’ICF-Macro, organisme américain qui encadre les EDS dans le monde.
Les autorités gabonaises, à travers le ministère de l’Economie de l’Emploi et du Développement durable, disposent depuis le 9 juillet dernier des données actualisées et fiables de la situation sociale et sanitaire du Gabon. Douze ans après les derniers indices de développement de la population et de la santé, les résultats de l’EDSG II indiquent une forte amélioration de l’état démographique et sanitaire du pays.
Selon le directeur de cabinet du ministre de l’Economie, Alain Okouma Okala, qui a accueilli ces résultats, «ce progrès se traduit par une baisse de la mortalité infantile et maternelle, une augmentation des visites prénatales chez les femmes et une hausse de la couverture des enfants contre le tétanos néonatal».
Réalisée sur la base d’un questionnaire soumis à trois grandes variables de la population, notamment à 5654 hommes (15-59 ans), 8422 femmes (15 à 49 ans) et des ménages (sachant qu’un ménage comprend un ensemble d’individus ayant des liens de parenté ou pas distingué de la famille et du logement), l’EDSG II a pris en compte certains indicateurs liés à la reproduction. Il a s’agit de la productivité, l’avortement, la planification familiale et la fécondité, la santé de la mère de l’enfant, la mortalité maternelle, le rapport poids et taille des femmes et des enfants, les tests d’hémoglobine (homme, femme et enfant) pour obtenir la prévalence de l’anémie, le test VIH pour obtenir la prévalence VIH/Sida. À cela s’est ajouté le niveau d’instruction des deux sexes.
Selon les résultats de l’EDSG II, la mortalité des enfants de moins de cinq ans a baissé de plus de 25%, passant de 91 décès avant l’âge de cinq ans pour mille naissances vivantes en 2000 à 65 décès avant l’âge de cinq ans pour mille naissances vivantes en 2012. Pour les soins prénataux, l’amélioration se situe à plus de 24%, touchant le nombre de femmes qui ont effectué au moins quatre visites prénatales, passant de 63% en 2000 à 78% en 2012.
Au niveau des indicateurs de santé maternelle et infantile, la correction se traduit par une baisse significative de la mortalité maternelle (40% de baisse en 12 ans), qui passe de 519 décès maternels pour 100.000 naissances vivantes en 2000, contre 316 décès maternels pour 100.000 naissances vivantes en 2012. La couverture vaccinale des enfants de 12-23 mois est quant à elle en croissance de plus de 90%, en passant de 17% d’enfants complètement vaccinés en 2000, à 32% d’enfants complètement vaccinés en 2012. S’agissant du VIH sida, le taux de prévalence dans la population âgée de 15-49 ans est estimé à 4,1%. La prévalence est de 5,8 % chez les femmes et de 22% chez les hommes. Ces taux selon l’EDSG II, restent élevés du fait de la persistance des comportements à risque au sein de la population.
La fécondité des adolescents, quant à elle, varie d’une province à une autre. 22 % des jeunes filles vivant à Libreville et Port-Gentil sont fécondes contre 45 % dans la province du Woleu-Ntem.
S’agissant du niveau d’instruction de la population, les résultats de l’enquête montrent que 89% des femmes et 91% des hommes sont alphabétisés. Seulement 4% des femmes et 7% des hommes âgés de 15-49 ans n’ont aucun niveau d’instruction. À l’opposé des 26% des femmes et 35 % des hommes ayant atteint un niveau secondaire ou plus.
En 2000, le Gabon avait déjà organisé une première enquête démographique et de santé qui a permis d’obtenir de nombreux indicateurs dans le domaine du développement et particulièrement dans celui de la population, de la santé et de la nutrition. Et en 2003, une enquête pilote avait permis de découvrir que plusieurs Gabonais étaient atteints d’une anémie sévère, et ont alors pu bénéficier de soins gratuits.
